Des protestations ont éclaté dans la ville de Saravan, au sud-est de l’Iran, lorsque les Gardiens de la révolution (pasdaran) ont ouvert le feu sur un groupe de pauvres porteurs de carburant baloutches, tuant et blessant des dizaines de personnes. Les habitants de différentes régions du Sistan-Baloutchistan ont organisé des manifestations et des grèves, et dans certaines villes, ils ont attaqué les bases des pasdaran. Ces manifestations témoignent de la résistance de la société iranienne.
Le régime iranien a tué de pauvres porteurs de carburant dans la province du Sistan-Baloutchistan, prétendant lutter contre la contrebande. Pourtant, les pasdaran contrôlent le réseau de contrebande iranien.
A Saravan, la population locale a organisé des manifestations et les propriétaires d’entreprises locales se sont mis en grève mardi. Malgré la forte présence des pasdaran, la population a pris d’assaut le gouvernorat. Les pasdaran ont ouvert le feu sur la foule, tuant des dizaines de personnes, mais les habitants ont poursuivi leurs protestations. En réaction à cette attaque, les jeunes insurgés ont incendié quelques véhicules de police et bloqué les routes en brûlant des pneus.
Simultanément aux manifestations de Saravan, les habitants du village de Keshtegan, au point zéro de la frontière, connu sous le nom de section « Bam Posht », se sont heurtés aux forces du régime devant la base des pasdaran.
Les pasdaran appellent les personnes démunies « passeurs » et les assassinent. Parallèlement, Ehsan Houshman, un des soi-disant experts du régime, a déclaré le 5 janvier : « Des gangs mafieux se forment dans la contrebande. Parfois, 100 camions traversent la frontière avec un document officiel du gouvernement. Ces gangs mafieux font passer en contrebande jusqu’à 10 à 15 millions de litres de diesel par jour. »
Houshman a admis que cette mafia affiliée au régime gagne un tel profit que « même si 50 % de cette contrebande est arrêtée, cela représente un ajout de 6 milliards de dollars par an pour l’économie du pays ».
Les pasdaran ouvrent le feu sur les porteurs de carburant privés, tandis que selon le député Moinuddin Saeedi, les autorités du régime restent « silencieuses face à la mafia du carburant qui fonctionne avec des rentes gouvernementales ».
Les protestations à Saravan indiquent la résistance de la société et l’échec des mollahs à la contrôler, malgré le meurtre de 1500 manifestants lors du soulèvement de novembre 2019 ou le choix d’une politique criminelle à l’avènement du Coronavirus pour euthanasier la population par l’inaction et la dissimulation du virus mortel.
Les protestations à Saravan s’inscrivent dans la droite ligne des protestations quotidiennes de tous les milieux et des deux grandes manifestations iraniennes de 2018 et 2019 qui ont ébranlé les fondements même du régime. En d’autres termes, on peut affirmer sans risque de se tromper que les problèmes sociaux en Iran, tels que la pauvreté, l’inflation, l’épidémie du Coronavirus, la mauvaise gestion du régime et ses 40 années d’oppression, ont transformé la société iranienne en une véritable poudrière. L’escalade sans précédent de la pauvreté et de la misère des personnes opprimées a conduit à une escalade sans précédent du conflit entre le peuple et le régime.
Les médias officiels iraniens ont mis en garde les responsables contre l’état explosif de la société. Mardi, le quotidien Mostaghel a averti les responsables du régime des soulèvements qui, « selon de nombreux responsables de la sécurité, vont se reproduire et ne seront pas comparables à ceux de janvier 2018 et de novembre 2019 ».
Les protestations en Iran indiquent également que le régime des mollahs n’est ni capable ni désireux de résoudre la crise économique iranienne. Le régime dispose de suffisamment de fonds pour aider la population, mais, selon Reuters, il dépense plutôt « 600 millions de dollars » pour reconstruire les sanctuaires des imams chiites en Irak, afin d’accroître son sinistre influence dans la région.
La mauvaise gestion économique des mollahs a forcé de nombreuses personnes à vivre dans la pauvreté, et de nombreux Iraniens de différentes provinces, comme le Sistan-Baloutchistan, deviennent portefaix pour joindre les deux bouts. Pourtant, l’IRGC les massacre.
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