mardi 25 octobre 2022

Iran – Une 39e nuit de soulèvement émaillée d’accrochages à Téhéran et en province

 Soulèvement en Iran – N°78

Dans la soirée du 24 octobre, pour la 39e nuit du soulèvement, des manifestations ont eu lieu dans divers points de Téhéran, notamment la rue Karoun, Jeyhoun, Mortezavi, Roudaki, Khosh, Jannat Abad Jenoubi, le 10e arrondissement près de Sadr, Navab, Salsabil, Qasr-od-Dacht, Hachemi, Sohravardi, la rue Kamil et d’autres. Les manifestants scandaient « à bas Khamenei », « à bas le dictateur », « c’est l’année du sacrifice, on va renverser Seyed Ali [Khamenei] » et « à coups de canon, de char ou de mitraille, que les mollahs aillent au diable ». A Jeyhoun, de jeunes insurgés se sont battus contre les forces répressives qui leur lançaient des gaz lacrymogènes et ont allumé des feux. Dans les rues Mortezavi et Qasr-od-Dacht, des heurts ont éclaté avec les forces répressives. Une violente explosion a retenti à Tehran-Pars suivi d’une coupure d’électricité dans le secteur.

Les étudiants de Khajeh-Nassir, qui ont expulsé le porte-parole d’Ebrahim Raïssi de leur université, ont manifesté dans la soirée du lundi 24 octobre avec les slogans : « Nous n’avons pas donné de morts pour des compromis et nous courber devant un assassin de guide » et « c’est l’année du sacrifice, on va renverser Seyed Ali [Khamenei]». A Golchahr de Karadj, les slogans « à bas le dictateur » et « à bas Khamenei » ont fusé des fenêtres.

Lundi, les familles des élèves du conservatoire de filles Sadr de la rue Karoun de Téhéran se sont rassemblées devant l’établissement. Elles ont protesté contre la manière répressive et immorale de traiter leurs enfants en bloquant la rue et en brisant les vitres du conservatoire. Des agents en civil ont agressé les familles, mais les jeunes du quartier les ont attrapés et roués de coups. À Sanandaj, des lycéennes ont manifesté sur le boulevard du 22-Bahman en scandant « à bas le tyran qu’il soit chah ou mollah ». Des agents en civil ont tenté de les arrêter, mais là aussi les jeunes du quartier sont intervenus et ont fait fuir ces derniers. À Oroumieh, des jeunes ont bloqué une rue en allumant des feux. A Mahabad, des jeunes ont mis le feu à une grande banderole de Khamenei et Khomeiny dans la Cité Karmandan. A Varamine, de jeunes insurgés ont mis le feu aux portraits de dirigeants du régime.

Ce 24 octobre, le soulèvement étudiant s’est propagé à au moins 27 universités. On peut citer notamment dans la capitale les Universités Sharif, Allameh, Téhéran, Khajeh-Nassir, des Sciences et de l’Industrie, Amir Kabir, Azad-e-Gharb, Al Zahra et médecine. En province, la faculté de médecine et la faculté des sciences de l’industrie d’Ispahan, l’Université Ferdoussi et celle des Sciences du sport de Machad, la faculté de médecine de Zahedan, l’Université Azad de Zabol, l’école d’architecture de Mazandaran, l’Université de Sari, la faculté des sciences de l’industrie de Hamedan, l’Université Azad de Falavarjan, l’Université Hanar de Tabriz, l’Université Azad de Khorasgan, l’Université Azad de Shahrekord, l’Université Yadgar de Shahr-e-Ray, l’Université Azad de Dezfoul, l’Université Chamran d’Ahwaz, l’Université Azad de Kachan et l’Université de Maragheh.

D’autre part, dans le prolongement de la tentative désespérée du régime de dissimuler la répression brutale des insurgés, l’agence de presse Mizan, affiliée à l’appareil judiciaire, a recouru le 24 octobre à un nouvel ignoble mensonge. Elle a cité le procureur de Hamedan évoquant la mort de Neguine Abdol-Maleki, une étudiante d’Hamedan tuée à coups de matraque le 12 octobre : « De Nika Shakarami et Sarina Esmaeilizadeh jusqu’à l’histoire de la mort d’Asra Panahi, ce sont des prétextes de morts fabriquées par les médias contre-révolutionnaires (…) Dans le cas le plus récent, les médias et les robots virtuels ont avancé qu’une personne nommée « Neguine-A », une étudiante de 21 ans de Qorveh, était décédée lors des récentes émeutes dans la ville de Hamedan (…) Malheureusement, cette dame est décédée à cause de consommation d’alcool frelaté. »

Mme Maryam Radjavi a salué les étudiants de Khajeh-Nassir, qui n’ont pas permis que le campus soit pollué par le porte-parole de Raïssi, bourreau du massacre de 1988, et l’ont expulsé. Elle a déclaré que les étudiants se sont levés dans tout le pays au 39e jour du soulèvement. Avec le slogan « les étudiants préfèrent la mort à l’humiliation », a-t-elle ajouté, ils ont insisté sur leur volonté de renverser le régime des mollahs et d’instaurer la démocratie et la souveraineté populaire.

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 25 octobre 2022

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