vendredi 28 octobre 2022

Iran : entretien exclusif avec Mohammad Mohadessine, président de la commission des affaires étrangères du CNRI

 « Aucun citoyen ne peut bénéficier de privilèges ou être soumis à des privations pour la raison de sa croyance ou de sa non-croyance en une religion ou une idée particulière. »

Les manifestations en Iran qui se poursuivent depuis six semaines ont pris les observateurs par surprise parce qu’ils ne mesuraient pas l’état aussi explosif de la société iranienne.

Nous avons mené un entretien avec Mohammad Mohadessine au sujet des récents bouleversements en Iran, qui constituent la menace la plus grave rencontrée par la théocratie iranienne en 43 ans de son existence funeste.

Dans cette interview, le président de la Commission des affaires étrangères du CNRI répond à un certain nombre de ces questions, y compris si oui ou non le soulèvement est organisé, a un leadership et une autonomie. Et qu’est-ce qui explique le rôle de premier plan que jouent les femmes et quelles sont les perspectives dans les semaines et mois à venir.

M. Mohadessine est l’auteur de « Islamic Fundamentalism, the New Global Threat », initialement publié en 1993, et de « Enemies of Ayatollah », publié en 2004.

Le texte intégral de l’interview :
Q : Les manifestations en Iran se poursuivent depuis six semaines. Cependant, certains affirment qu’elles sont spontanées et à moins qu’il y ait une sorte d’organisation, elles ne survivront pas à la répression du régime. Qu’en pensez-vous ?

De toute évidence, les protestations ont été déclenchées par la mort tragique de Mahsa Amini, une jeune kurde de 22 ans, alors qu’elle était en détention, ce qui n’était pas prévu. En ce sens, on pourrait dire que les protestations ont commencé spontanément.

Mais cet incident tragique a enflammé une société prête à exploser. Ce que nous voyons, c’est un mouvement de protestation qui se poursuit depuis 39 jours dans tous les grands centres urbains et dans plus de 198 villes de toutes les provinces iraniennes face à la répression la plus brutale d’un régime dictatorial impitoyable. Il n’y a aucun signe que les manifestants reculent ou que les protestations diminuent. Ce fait en soi suggère l’existence d’une structure et d’une organisation. Ceux qui voient les manifestations comme un mouvement spontané ignorent le fait qu’en l’absence d’une sorte d’organisation, les manifestations avec une demande unifiée de mettre fin au régime ne pourraient pas survivre à la répression brutale du régime.

De plus, l’appareil de sécurité du régime, y compris le CGRI, est organisé pour empêcher que de telles manifestations aient lieu. En particulier, à la suite du soulèvement de 2009, le CGRI a été réorganisé avec pour mission spécifique d’empêcher toute manifestation réclamant un changement de régime. Le Vevak, ministère du Renseignement, joue également un rôle clé à cet égard.

Par conséquent, ignorer le contexte de ces protestations et suggérer qu’elles sont spontanées est une analyse simpliste de la situation. Un récit erroné pourrait être dû à un manque de compréhension de la situation en Iran. Ce serait un abus de langage que de déconnecter une telle persistance, une telle résilience et un message politique aussi pointu dans les slogans remarquablement ciblés des manifestants, de ses racines et du contexte dans lequel il se déroule.

Q : Pouvez-vous fournir des indices que ces manifestations sont organisées et ne sont pas sans direction ?

Tout d’abord, permettez-moi de clarifier une question. La principale question n’est pas la direction mais l’intensité des protestations et dans quelle mesure elles sont organisées. Bien sûr, être structuré et organisé dans un État totalitaire est différent de ce que nous voyons dans un pays démocratique. Je souligne brièvement quelques faits.

Les événements d’aujourd’hui en Iran doivent être considérés et analysés dans le bon contexte. Un incident similaire, s’il se produit dans un pays démocratique, pourrait conduire à des protestations spontanées et à des demandes de certaines réformes de la police et de l’appareil de sécurité ou de l’organisation pénitentiaire, mais ne conduira pas à une demande de changement de régime, comme c’est le cas en Iran actuellement.

Les conditions objectives en Iran fournissent le contexte réel dans lequel ces protestations ont lieu. Plus de quarante ans de répression politique et sociale, de corruption économique et de mauvaise gestion ont conduit à ce moment historique. Il est enraciné dans quarante ans de résistance organisée et les crimes du régime, comme en témoignent 120 000 exécutions politiques et le massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988, principalement parce qu’ils ont refusé de renoncer à leur affiliation à l’OMPI. Celles-ci font partie de l’histoire iranienne et sont ancrées dans la conscience de la nation iranienne qui ne peut être effacée.

En outre, au cours des dernières années, les unités de résistance de l’OMPI ont mené de vastes activités à travers le pays en sensibilisant, en écrivant des graffitis sur les murs, en posant des affiches et, surtout, en ciblant et en incendiant tous les symboles du régime, y compris les photos de Khamenei, Qassem Soleimani , l’infame commandant de la Force Qods des pasdaran. Ces activités ont instillé chez les jeunes et les femmes iraniennes une culture de défi, qui se manifeste dans ce soulèvement, dans l’état d’esprit combatif et audacieux de la jeune génération et le fait qu’on cible les symboles du régime.

En outre, ces unités de résistance jouent également un rôle crucial dans le lancement ou la gestion des manifestations, ainsi que dans leur orientation en se concentrant sur la demande fondamentale du peuple iranien : le changement de régime.

Q : Les femmes jouent un rôle de premier plan dans le mouvement, et certains le décrivent comme une révolution féministe, se concentrant sur les revendications des droits des femmes telles que la liberté de choisir leurs tenues vestimentaires. Quelle est sa revendication ?

Le comportement inhumain du régime envers les femmes, à travers des politiques d’apartheid sexiste et de port obligatoire du voile, qui ciblent directement la moitié de la population, a été un facteur majeur dans le déclenchement des protestations après le meurtre tragique de Mahsa Amini. Les femmes ont contribué à inciter le public à exprimer son indignation contre le régime et à participer aux manifestations.

La demande du peuple iranien, y compris des femmes, va cependant plus loin que cette seule question, et sa principale demande est de se débarrasser du régime dictatorial religieux dans son intégralité. Car les femmes iraniennes savent bien que leur désir d’égalité des sexes ne sera pas atteint tant que ce régime sera au pouvoir. Par conséquent, limiter leur revendication à un ou deux droits sociaux, qui ne se concrétiseront d’ailleurs jamais sous ce régime, n’est pas ce qu’elles recherchent, et une telle affirmation est une mauvaise interprétation de leur lutte courageuse et du prix qu’elles paient face à la violence des forces répressives.

Q : Pour faire suite à cette question, comment ont-elles atteint un tel rôle de premier plan dans le soulèvement ? Est-ce une coïncidence ? Est-ce dû à l’étincelle initiale de cette nouvelle vague de protestations ?
La présence active et le rôle moteur des femmes dans le soulèvement n’est pas un phénomène spontané. Elles sont une force majeure du changement pour une bonne raison : la misogynie est enracinée dans les fondements même de la tyrannie religieuse. Depuis le premier jour où les mollahs ont usurpé le pouvoir après la révolution antimonarchique de 1979, ils ont clairement indiqué que la répression des femmes sous couvert de religion constitue la base de leur politique et une priorité stratégique. Ainsi, la lutte des femmes iraniennes pour l’égalité dure depuis des décennies et reste essentielle pour obtenir la liberté et la démocratie pour l’ensemble de la population.

Depuis les années 1980, le régime a tué des milliers de femmes courageuses et torturé des dizaines de milliers d’autres en prison. Les femmes et les jeunes filles d’aujourd’hui qui s’opposent aux forces répressives monstrueuses du régime ont hérité du même pedigree de courage et de résilience.

Le fait que la présidente élue de la principale coalition d’opposition démocratique, le Conseil national de la résistance iranienne, soit une femme, Maryam Radjavi, a inspiré des générations de femmes à connaître leurs droits, à s’autonomiser et à persévérer dans la lutte à tout prix. En effet, dans un discours devant 25 000 personnes à Earl Court, Londres, le 21 juin 1996, elle a déclaré : « Les mollahs misogynes sont déterminés à détruire les droits et libertés des femmes iraniennes et à piétiner leur dignité. De cette façon, ils veulent solidifier les piliers de leur régime autoritaire. Aux mollahs misogynes, je dois dire que vous vous trompez complètement ; vous n’atteindrez jamais votre objectif. Vous avez utilisé toutes les formes possibles d’humiliation, d’oppression, de répression, de torture et de meurtre contre les femmes iraniennes. Mais soyez sûr que vous recevrez le coup fatal de ceux que vous méprisez. Bien sûr, votre nature réactionnaire ne vous permet pas de les considérer. Mais soyez sûr que votre régime oppressif sera balayé par les femmes conscientes et libres d’Iran.

Q : Le CNRI a-t-il un plan spécifique pour les droits et libertés des femmes ?
Le CNRI a un plan pour les femmes, mais en tant que membre de l’OMPI et un musulman, permettez-moi de souligner que les droits des femmes et l’égalité des sexes ne sont pas seulement un programme politique pour nous ; il s’agit également d’une question idéologique. Du point de vue de l’islam, la façon dont nous le voyons, et Mme Radjavi l’a dit à plusieurs reprises, la religion obligatoire, le hijab obligatoire et toute contrainte religieuse sont contraires aux fondements de l’islam et au texte clair du Coran et les enseignements du Prophète.

Q : Quelle est la stratégie des protestations ? Existe-t-il une stratégie ? Certains soutiennent que les protestations n’ont pas de direction claire. Pas de leadership ; quelle est votre opinion ?

Pendant des années, trois stratégies différentes ont été identifiées pour apporter des changements en Iran.

Une stratégie reposait sur des éléments ou des factions au sein du régime lui-même, c’est-à-dire les soi-disant modérés. Pendant des années de gouvernements « réformistes », leur loyauté envers Khamenei et le système ont fait que les gens en ont assez de ce stratagème et l’illusion qu’ils tentaient de rependre. Cela s’est déjà avéré être un échec, la population a scandé : « réformistes, conservateur, le jeu est maintenant terminé » ! Depuis 2017 jusqu’à aujourd’hui, les manifestants iraniens ont défié ces stratagèmes éculés et tout le monde admet que seule la chute du régime est la demande de la nation.

Une autre stratégie repose sur ce qu’on appelle la désobéissance civile. Cette stratégie préconise que le régime va se désintégrer progressivement de l’intérieur avec la désobéissance passive. Ses partisans comptent désespérément sur le fait que les forces répressives du régime, notamment les pasdarans, changent de camp et viennent fournir un contrepoids au régime. Les développements du mois dernier ont mis à nu l’inanité de cette approche désinvolte.

Selon nous, l’expérience a montré que ce régime ne changera pas son comportement. Il poursuivra la répression brutale jusqu’à son dernier souffle. Face à un tel régime, l’obéissance civile, en tant que tactique centrale, ne réussira jamais et ne peut être une stratégie viable. De même, s’attendre à ce que les pasdaran changent de camp est tout simplement naïf.

Nous avons toujours été d’avis qu’à la lumière de la nature du régime et du recours à la force comme pilier de sa survie, la bonne stratégie consiste à être plus structuré et organisé pour affronter la violence du régime, un droit inaliénable pour une population qui aspire à sa souveraineté démocratique. Un aspect de cette stratégie consiste à abattre le mur de la répression pour surmonter le climat de peur que le régime a imposée à la société et pour que davantage de personnes rejoignent la résistance.

Sur la base de cette stratégie, nous avons commencé la tâche laborieuse de former des unités de résistance il y a quelques années (2014). L’OMPI a estimé qu’avoir un réseau organisé à l’intérieur de l’Iran était indispensable pour renverser le régime. En 2021, quelque 1000 unités de la Résistance ont envoyé des messages vidéo au sommet annuel de la Résistance pour souligner leur détermination à renverser le régime. En 2022, 5000 membres des Unités de Résistance ont exprimé cette même résolution à travers des messages vidéo.

Ce qui se passe dans les rues des villes iraniennes viennent justifier cette stratégie. La culture de défi et de combat, qui se manifeste dans le ciblage et l’incendie des symboles du régime et la confrontation des forces répressives à mains nues ou par tout autre moyen, confirme la réponse positive des manifestants à cette stratégie.

La persistance des manifestations anti-régime dans tout le pays et l’enthousiasme intrépide des jeunes pour affronter les forces répressives, démontrent également qu’il existe une stratégie unifiée de la société au sens large pour renverser le régime.

Q : Qu’en est-il de l’unité au sein de l’opposition iranienne ? Certains soutiennent que le manque d’unité est un obstacle au renversement du régime. Quelle est votre opinion ?

Nous sommes pleinement en faveur d’un front uni contre le régime des mollahs. En effet, le Conseil national de la Résistance iranienne a été créé en juillet 1981. Il s’agit de la coalition politique la plus durable de l’histoire de la lutte du peuple iranien pour la démocratie. Il comprend des représentants de diverses forces politiques, croyances et ethnies.

Le CNRI a ensuite publié sa plate-forme indiquant clairement sa position sur toutes les questions majeures afin que le peuple iranien connaisse à l’avance son programme. À cet égard, en plus de son programme initial, le CNRI a présenté plusieurs plans sur l’autonomie de la région kurde, les droits des femmes et l’élimination des discriminations à l’égard des minorités religieuses. La présidente élue du CNRI a également présenté « un plan en dix points pour l’avenir de l’Iran », qui décrit le plan du CNRI pour l’Iran libre de demain.

Pour approfondir la coopération avec les autres forces politique, le CNRI a présenté en 2002 le « Front de solidarité nationale », qui appelle à un front large sur des bases communes essentielles entre les différentes forces politiques. À cet égard, trois principes ont été évoqué comme base pour cette coopération : 1) le rejet de l’intégralité du régime théocratique, 2) le caractère républicain du future pouvoir ; 3) la séparation de la religion et de l’État.

L’unité et la collaboration ne peuvent reposer que sur un terrain d’entente. Il doit y avoir un ensemble de principes fondamentaux partagés. Dans toute coalition, il existe des divergences d’opinion sur de nombreuses questions, mais un accord sur les principes est une condition préalable au succès de toute coalition.

À notre avis, il est essentiel que nous soyons transparents en faisant connaître nos points de vue et notre programme sur toutes les questions au peuple iranien. Le peuple iranien a une expérience amère avec Khomeiny. Lorsqu’il était à Paris, il a fait tant de promesses au peuple et a appelé à plusieurs reprises à l’unité ou, comme il avait l’habitude de le dire, « soyons tous ensemble », sans entrer dans les détails et clarifier sa position sur différentes questions. Il serait naïf et malavisé de retomber dans le même stratagème. Un terrain d’entente doit être clair entre chaque parti d’une coalition, même dans les termes les plus larges et les plus généraux.

Faire des déclarations vagues qui ne garantissent pas une voie claire loin de l’autoritarisme et de la dictature est une ligne rouge et une recette pour le désastre et, si cela est fait intentionnellement, est un signe de tromperie. Nous croyons que la transparence est essentielle. Il y a plusieurs questions fondamentales que chaque groupe politique ou individu doit énoncer clairement ses opinions. Par exemple, le rejet de l’intégralité du régime avec toutes ses factions, les droits fondamentaux, l’égalité des sexes, la dissolution du CGRI, la reconnaissance de l’autonomie des minorités comme les Kurdes au sein d’un Iran souverain, un Iran non nucléaire, et surtout le futur système de gouvernement pour la période de transition, quel que soit le système que les représentants démocratiquement élus du peuple pourraient formuler ultérieurement à l’assemblée constituante. Le CNRI est très transparent pour le peuple iranien. Nous rejetons les dictatures, qu’il s’agisse de la dictature du Shah ou de la tyrannie religieuse, car les deux ont bafoué les droits démocratiques du peuple iranien.

Vidéo : Le Front de solidarité nationale pour renverser la dictature religieuse

Q : Vous avez parlé de la plate-forme du CNRI. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette plateforme et ce programme ?
La plate-forme du CNRI prône une république démocratique basée sur le vote populaire, l’égalité des sexes, la séparation de la religion et de l’État, l’égalité de toutes les ethnies, une économie de marché libre et une politique déclarée de non-prolifération nucléaire.

Une fois le régime des mollahs renversé, selon le programme du CNRI, un gouvernement provisoire sera formé pour la période de transition, qui ne devra pas excéder six mois. Sa principale responsabilité est d’organiser une élection libre et équitable pour une Assemblée nationale législative et constituante dans les six mois et de transférer le pouvoir aux représentants nouvellement élus du peuple iranien. L’Assemblée constituante déterminera la future forme de gouvernement en Iran.

Le CNRI s’engage à respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme et tous les pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme, y compris «la liberté d’association, la liberté de pensée et d’expression, les médias, les partis politiques, les syndicats, les conseils, les religions et les confessions, la liberté de profession et prévention de toute violation des droits et libertés individuels et sociaux.

Le CNRI reconnaît « le droit des femmes de voter et d’être candidates à toutes les élections, et le droit de voter à tous les référendums », « le droit à l’emploi et au libre choix de la profession, et le droit d’exercer toute fonction publique, y compris la présidence ou la magistrature », « le droit de choisir librement sa tenue vestimentaire » et « le droit d’utiliser, sans discrimination, toutes les ressources pédagogiques, éducatives, sportives et artistiques ; le droit de participer à toutes les compétitions sportives et activités artistiques».

Le CNRI croit en la séparation de la religion et de l’État. Selon ses ratifications, « toutes les formes de discrimination à l’encontre des adeptes de diverses religions et confessions dans la jouissance de leurs droits individuels et sociaux sont interdites. Aucun citoyen ne doit jouir de privilèges ou être soumis à des privations en ce qui concerne la nomination aux élections, le suffrage, l’emploi, l’éducation, devenir juge ou tout autre droit individuel ou social pour des raisons de croyance ou de non-croyance en une religion ou conviction particulière ».

Le CNRI reconnaît les droits de toutes les minorités ethniques et nationales. Il a adopté un plan d’autonomie du Kurdistan iranien, précisant que « l’administration de toutes les affaires de la région autonome du Kurdistan », à l’exception de celles liées à la politique étrangère, à la défense nationale, à la sécurité nationale, au commerce extérieur et aux douanes, « relève de la tutelle des institutions autonomes ».

L’article 7 du plan en 10 points de Mme Radjavi stipule : « Autonomie et suppression des doubles injustices contre les nationalités et les ethnies iraniennes conformément au plan du CNRI pour l’autonomie du Kurdistan iranien. La déclaration annuelle du CNRI, qui a été approuvée par ses 460 membres et publiée en octobre, a de nouveau réitéré le plan en 10 points de Mme Radjavi pour l’avenir de l’Iran.

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