L’ampleur et le calendrier de l’exercice ont soulevé des questions sur les motivations du régime. Les responsables du CGRI affirment que cet exercice est une mesure de préparation à « toute menace potentielle », mais les analystes suggèrent qu’il révèle de profondes inquiétudes quant à la possibilité de troubles généralisés à Téhéran. L’exercice fait suite à l’utilisation croissante par le régime de postures militaires pour faire valoir sa force dans un contexte de mécontentement intérieur et de pressions extérieures.
Le général de brigade Hassan Hassan-Zadeh, commandant de l’unité du CGRI de Téhéran, a souligné l’objectif multiforme de l’exercice : « Cet exercice est une démonstration de la pleine préparation des forces du Basij à contrer toute menace contre la capitale. Il envoie également un message aux ennemis de la Révolution islamique selon lequel les défenseurs de la nation sont fermes et unis » (IRNA, 8 janvier).
L’exercice doit réunir des membres de bataillons spécialisés du CGRI, notamment les unités Imam Hussein et Beit ol-Moqaddas (Qods/Jérusalem).
Les commentateurs soutiennent que le véritable objectif de l’exercice réside dans la préparation à un éventuel soulèvement à Téhéran, plutôt que dans la lutte contre les menaces extérieures. L’exercice s’inscrit dans un contexte de frustration croissante de la population face aux difficultés économiques, notamment à la montée de l’inflation et à la dévaluation de la monnaie, ainsi qu’aux pannes de courant persistantes. L’histoire récente suggère une corrélation directe entre les crises économiques et les manifestations de masse en Iran, ce qui alimente les spéculations selon lesquelles le régime se prépare à des manifestations de grande ampleur.
Selon Defa Press, l’exercice couvrira les principaux axes routiers allant de Tehranpars à la place Valiasr, soulignant la préoccupation du régime quant au contrôle des centres urbains pendant les troubles. Un exercice antérieur, en octobre 2024, s’est également concentré sur la répression d’éventuels soulèvements urbains, ciblant en particulier les principales installations gouvernementales et de sécurité de Téhéran.
L’exercice fait également suite à l’inquiétude accrue du régime après la chute du gouvernement de Bachar al-Assad en Syrie, un allié clé de Téhéran. L’effondrement rapide du régime syrien a été cité par les initiés du CGRI comme un récit édifiant, conduisant les dirigeants iraniens à intensifier les mesures de sécurité dans leur pays.
Le commandant des forces terrestres du CGRI, Mohammad Pakpour, a déjà commenté ces exercices en déclarant : « Ces exercices font partie de notre programme annuel visant à renforcer la préparation au combat et à nous préparer à des scénarios impliquant des menaces hybrides » (ISNA, 8 janvier). Bien que ses remarques aient été formulées comme visant des « adversaires extérieurs », elles soulignent la paranoïa croissante du régime face aux défis intérieurs.
Malgré des années de vantardise sur ses « six armées de forces par procuration » à travers le Moyen-Orient, l’incapacité du régime à défendre ses mandataires lors de revers militaires critiques a révélé sa vaine bravade. Le moral bas du CGRI et la dévastation généralisée ont été si profonds qu’il n’a pas réussi à empêcher la chute de Bachar al-Assad, malgré le déploiement de dizaines de milliers de forces lourdement armées en Syrie. Son influence régionale s’effritant, le régime clérical cherche désormais à réprimer la dissidence intérieure par le biais de tels exercices, tentant de projeter sa force et de dissuader les Iraniens de reconnaître sa faiblesse flagrante. Le spectacle de 110 000 membres du Bassidj défilant dans les rues de Téhéran ne témoigne pas d’une certaine résilience, mais plutôt d’un certain désespoir, alors que le régime s’efforce de maintenir son contrôle dans un contexte de désillusion croissante de la population.
Source: NCRI
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