Intervention de Bernard Kouchner, ancien ministre des Affaires étrangères
A la Conférence à Paris, 26 juillet 2014 : la dictature religieuse foyer de la guerre confessionnelle au Moyen-Orient
CNRI - Mme Radjavi, à chaque fois que je vous entends, vous m’étonnez. Je vous admire, vous avez un langage d’une franchise – par rapport aux difficultés qui nous assaillent tous, si on parle de la situation au Moyen-Orient, si on parle de l’Irak, si on parle de la Syrie –, une lucidité et un courage pour dénoncer les choses dont je vous remercie, je suis sûr au nom de tous et bien au-delà de cette salle.
A la Conférence à Paris, 26 juillet 2014 : la dictature religieuse foyer de la guerre confessionnelle au Moyen-Orient
CNRI - Mme Radjavi, à chaque fois que je vous entends, vous m’étonnez. Je vous admire, vous avez un langage d’une franchise – par rapport aux difficultés qui nous assaillent tous, si on parle de la situation au Moyen-Orient, si on parle de l’Irak, si on parle de la Syrie –, une lucidité et un courage pour dénoncer les choses dont je vous remercie, je suis sûr au nom de tous et bien au-delà de cette salle.
Je sais que la rupture du jeun est une célébration religieuse et je suis très loin d’être un homme religieux. Mais j’admire votre façon de définir l’Islam, j’admire votre ténacité à mettre la démocratie, la séparation de la religion et de l’état, à mettre les femmes et les hommes sur un pied d’égalité et à vous battre avec beaucoup de force.
Comment peut-on accepter encore que les religieux, la religion puisse régner en ce début de XXIe siècle sans que l’on se révolte à chaque fois pour remettre à sa place les religions, toutes les religions, les croyances personnelles à leur place.
J’ai moi-même il y a un mois, dénoncé la position officielle du Quai d’Orsay. Ce n’est pas la position du Quai d’Orsay, ce fut la mauvaise position énoncée par un porte-parole que je crois que tout le monde l’a remise à sa place. Vous avez tout à fait raison de la dénoncer, moi-même j’ai été sensible à ces sirènes il fut un temps.
Confondre les terroristes avec ceux qui les combattent, confondre les Moudjahidines du peuple qui sont en faveur de la démocratie, déterminés, obstinés, tenaces de la démocratie avec cette théocratie que nous dénonçons.
Ce n’est pas juste, c’est même le contraire de ce que la République française doit tolérer. Car c’est la République française qui a fait de la séparation de l’église et de l’état, d’une certaine façon de l’égalité des hommes et des femmes (pas accompli, mais en chemin), des principes de base.
Après tout, ce que proposent les Moudjahidines du peuple, c’est – dans l’essence même des propositions qui sont faites – ce que la République française a témoigné devant le monde entier.
On m’a demandé de résumer à ma façon un sujet bien difficile : « que se passe-t-il et que comprend-on de ce qu’il se passe en Irak et au Moyen-Orient en général ? ».
On m’a demandé de résumer à ma façon un sujet bien difficile : « que se passe-t-il et que comprend-on de ce qu’il se passe en Irak et au Moyen-Orient en général ? ».
Je crois qu’il y a une profonde opposition pour ne pas dire haine entre ceux qui se disent sunnites et ceux qui se disent chiites. Je sais qu’ils sont manipulés, on peut toujours dire que ce sont des raisons économiques, ce sont des raisons politiques, que c’est une assimilation fausse, mais il y a des combats que dans cette région du Moyen-Orient chacun d’entre vous a appréciés et que j’ai vécus personnellement longtemps comme médecin et aussi comme ministre. (…)
Alors si on veut parler de l’Irak, pour ce qui concerne la politique française, je crois que j’ai été le premier à dénoncer l’attitude de M. Maliki. J’ai dit depuis le début que M. Maliki allait creuser les différences, accentuer les difficultés, les haines et les oppositions. Mais il a été soutenu. Et puis M. Maliki, ayant non pas tenté de jouer un jeu démocratique indispensable en Irak, le pays étant dans une situation très difficile, il y a aussi ce rejet qui a été le rejet absolu de toute la communauté sunnite ou en tout très fortement ressenti par les sunnites. (…)
Alors si on veut parler de l’Irak, pour ce qui concerne la politique française, je crois que j’ai été le premier à dénoncer l’attitude de M. Maliki. J’ai dit depuis le début que M. Maliki allait creuser les différences, accentuer les difficultés, les haines et les oppositions. Mais il a été soutenu. Et puis M. Maliki, ayant non pas tenté de jouer un jeu démocratique indispensable en Irak, le pays étant dans une situation très difficile, il y a aussi ce rejet qui a été le rejet absolu de toute la communauté sunnite ou en tout très fortement ressenti par les sunnites. (…)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire