L’organisation de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières, a publié un communiqué dans lequel il dénonce l’arrestation, le 16 novembre 2015, du caricaturiste iranien Hadi Heidari, et la condamnation à trois ans de prison de la journaliste Solmaz Ikder. RSF a décrit l’Iran comme l’une des plus grandes prisons du monde pour les acteurs de l’information.
Hadi Heidari a été arrêté dans l’après-midi sur son lieu de travail, au quotidien shahrvand, par les agents en civil du parquet de Téhéran et transféré à la prison d’Evin. Le soir même, il a pu informer sa famille de son emprisonnement à la suite d’une condamnation à un an de prison ferme. Le caricaturiste n’en est pas à sa première arrestation.
Il avait déjà été interpellé le 22 octobre 2009 pour avoir participé à une cérémonie religieuse en hommage aux prisonniers politiques, avant d’être libéré après le versement d’une caution, le 8 novembre 2009. Le 18 décembre 2010, il avait été convoqué au parquet de la prison d’Evin, puis libéré le 26 décembre 2010, après paiement d’une lourde caution. A la suite de la publication d’un dessin dans le quotidien Shargh, ce fils d’un vétéran de la guerre avait également été convoqué par la justice, le 26 septembre 2012. Le journal avait été suspendu pendant un an.
Depuis septembre, une vague d’arrestations s’abat sur les journalistes et journalistes-citoyens. Au moins huit d’entre eux ont été arrêtés par les services du renseignement des gardiens de la révolution. A ce jour, le pays compte 38 détenus dans les prisons du régime, faisant de l’Iran l’une des cinq plus grandes prisons du monde pour les acteurs de l’information.
Par ailleurs, Reporters sans frontières a dénoncé la condamnation de la journaliste Solmaz Ikder à trois ans prison ferme pour “ publicité contre le régime » et « insulte envers le guide suprême ». Cette journaliste avait été arrêtée le 16 juin à l’aéroport, interdite de sortie du territoire, puis libérée provisoirement en échange d’une caution de 200 millions de tomans (150 000 euros).
Solmaz Ikder avait déjà été condamnée, le 29 août 2008 pour avoir couvert le rassemblement annuel des familles de prisonniers politiques exécutés en 1988 et en 2011 pour avoir participé à l’enterrement de Hoda Sabar, (décédé le 12 juin 2011 à la prison d’Evin à la suite d’une grève de la faim et de mauvais traitements).
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