Dans un nouveau chantage contre la communauté internationale, le régime iranien a déclaré qu’il n'appliquera l'accord nucléaire avec les grandes puissances que si l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ferme le dossier sur la "possible dimension militaire" (PMD) passée du programme nucléaire de l’Iran.
"Sans la fermeture du dossier (...), l'application de l'accord nucléaire n'est pas possible. Les pays du 5+1 doivent choisir entre l'accord nucléaire et le maintien du dossier du soit-disant PMD", a déclaré Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN), la plus haute instance politique du pays chargé de superviser l'application de l'accord nucléaire. De son côté, le chef de la diplomatie des mollahs, Mohammad Javad Zarif, a également affirmé dimanche que la fermeture du dossier du PMD est "la condition pour l'application de l'accord nucléaire".
Ces déclaration surviennent peu avant la remise par l'AIEA de son rapport sur la "possible dimension militaire" du programme nucléaire de l'Iran, soit "toutes les questions passées et présentes qui restent en suspens", selon les termes utilisés par le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano.
Il sera examiné le 15 décembre par les gouverneurs de l'agence, selon une feuille de route adoptée en juillet à Vienne dans le cadre des négociations entre Téhéran et les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) pour mettre un terme à plus de treize ans de différends concernant le dossier nucléaire iranien.
L'enquête de l'AIEA vise à faire la lumière sur des allégations selon lesquelles la République islamique aurait mené des recherches secrètes en vue de se doter de la bombe et de vecteurs pour la transporter, accusations toujours rejetées par l'Iran.
M. Amano a souligné que l'AIEA, tout en ayant désormais une "meilleure compréhension" des activités passées de l'Iran, ne rendrait pas la semaine prochaine un "audit en noir et blanc". Parallèlement au rapport sur la PMD, l'AIEA doit rendre dans les prochaines semaines ou les prochains mois un rapport sur le respect par l'Iran de ses engagements préliminaires à l'application de l'accord nucléaire.
Cet accord prévoit une réduction des capacités nucléaires de Téhéran en échange d'une levée des sanctions internationales qui étouffent l'économie du pays. Mais les responsables du régime iranien ont affirmé que le démantèlement d'une partie des centrifugeuses toujours en activité, la modification du réacteur à eau lourde d'Arak et l'envoi à l'étranger du stock d'uranium enrichi du pays, prévus dans l'accord nucléaire, n'interviendra qu'après la fermeture du dossier du PMD.
Avec l’AFP
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