jeudi 16 mars 2023

Une résolution du Parlement européen condamne l’empoisonnement d’écolières iraniennes et demande des comptes

 Le Parlement européen a adopté cet après-midi, jeudi 16 mars 2023, une résolution dénonçant avec la plus grande fermeté la tentative atroce de réduire au silence les femmes et les jeunes filles en Iran. La résolution du Parlement européen exprime également une profonde solidarité avec les étudiantes empoisonnées et leurs familles.

La résolution du Parlement européen a été adoptée par 516 voix pour, 5 contre et 14 abstentions.

La résolution du Parlement européen réaffirme son soutien absolu à la demande des femmes et des filles iraniennes d’abolir toute discrimination systémique, et demande instamment au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies de charger la Mission internationale indépendante d’établissement des faits (IIFFM) d’une enquête indépendante sur l’empoisonnement des écolières et appelle à ce que les responsables rendent des comptes.

Le texte intégral de la résolution du Parlement européen est disponible ci-dessous :

Résolution du Parlement européen sur l’Iran, en particulier l’empoisonnement de centaines d’écolières

(2023/2587(RSP))

Le Parlement européen,

A.  considérant qu’en Iran, les femmes et les filles ont mené des manifestations pacifiques à grande échelle pour réclamer la démocratie et la fin des discriminations systémiques contre les femmes;

B. considérant que depuis novembre 2022, des milliers de femmes et de filles ont été victimes d’attaques perpétrées au moyen de produits chimiques toxiques dans l’ensemble de l’Iran, ce qui a empêché les filles d’aller à l’école;

C.  considérant que ces attaques se produisent alors que la répression à l’encontre des femmes qui exercent leur droit à la liberté est plus sévère que jamais;

1. condamne avec la plus grande fermeté cette tentative atroce de réduire au silence les femmes et les filles en Iran; exprime sa profonde solidarité avec les étudiantes iraniennes victimes de ces empoisonnements ainsi qu’avec leurs familles;

2. blâme une nouvelle fois les politiques du régime contre les femmes et les filles; réaffirme son soutien sans réserve à la revendication des femmes et des filles iraniennes d’abolir toutes les discriminations systémiques;

3. prie instamment le Conseil des droits de l’homme des Nations unies de charger la mission d’enquête internationale indépendante d’une enquête indépendante sur les empoisonnements d’écolières; exige que les coupables répondent de leurs actes; exhorte les autorités iraniennes à accorder un accès total à la mission d’enquête internationale indépendante et au rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran;

4.  rappelle que la République islamique d’Iran porte l’entière responsabilité du droit fondamental des femmes et des filles iraniennes à l’éducation; affirme que priver les filles d’éducation a une incidence dévastatrice sur leur avenir; prie instamment les autorités iraniennes de garantir aux filles un accès non discriminatoire à l’éducation et d’abroger toute législation discriminatoire à l’encontre des femmes et des filles;

5.  condamne le fait que le régime, pendant des mois, ait délibérément étouffé les rapports crédibles qui faisaient état d’empoisonnements systématiques d’écolières et ait refusé d’y réagir;

6.  dénonce toute procédure judiciaire animée par des motifs politiques à l’encontre des personnes qui ont fait état des empoisonnements, en particulier Ali Pourtabatabaei; insiste sur le respect du droit des Iraniens à la liberté d’expression et de réunion pacifique ainsi que de la liberté des médias; exige la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes emprisonnées ou poursuivies pour avoir exercé leurs droits fondamentaux ainsi que l’abandon de toutes les charges qui pèsent sur elles;

7. demande une nouvelle fois au Conseil d’ajouter le Corps des gardiens de la révolution islamique sur la liste des organisations terroristes et d’étendre la liste des sanctions de l’Union, y compris dans le cadre des mécanismes mondiaux de sanctions de l’Union en matière de droits de l’homme, à tous les responsables de violations des droits de l’homme en Iran, y compris le Guide suprême Ali Khamenei, le président Ebrahim Raisi et le procureur général Mohammad Jafar Montazeri;

8. invite une nouvelle fois la Commission et les États membres à accroître le soutien technique à la société civile iranienne et l’aide au renforcement de ses capacités; prie instamment les États membres de faciliter l’obtention de visas, du droit d’asile et de subventions d’urgence pour les personnes qui ont besoin de quitter l’Iran, en particulier les femmes et les filles;

9. charge sa Présidente de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission et au vice-président de la Commission européenne/haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ainsi qu’à l’Assemblée consultative islamique et au bureau du Guide suprême de la République islamique d’Iran.

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