CNRI – «Aujourd'hui notre combat commun, c'est effectivement la reconnaissance officielle en France du CNRI comme représentant de la résistance et du peuple iranien. Un représentant légitime, un représentant que nous accompagnons depuis maintenant trente ans, et que nous continuerons à accompagner », a déclaré le 17 novembre le député du val d’Osie Dominique Lefebvre au CNIT.
Il s’exprimait à La Défense dans une conférence internationale qui réunissait des personnalités françaises, américaines, algériennes, égyptiennes et syriennes autour de Maryam Radjavi, présidente élue de la résistance iranienne, pour parler des perspectives de changements démocratique en Iran en 2013.
Voici les moments forts de l’intervention de Dominique Lefebvre :
Il me fallait être là pour des raisons personnelles et des raisons politiques, puisque je représente ici le Comité des Parlementaires Français pour un Iran Démocratique. Je le devais d'abord pour accueillir nos amis parlementaires, responsables politiques américains, pour les remercier de ce combat qu'ils ont conduit pour aboutir à cette désinscription de l'OMPI de la liste des organisations terroristes.
C'est un combat que nous avions mené ici, en France et en Europe, avec d'autres responsables politiques des grandes nations européennes. Nous l'avions fait d'abord au nom du respect du droit et du droit international. Nous l'avions fait aussi parce que nous savions que cette inscription sur la liste des organisations terroristes en Europe et aux États-Unis était au fond toujours le premier des arguments, le premier des prétextes, pour les gouvernements des pays occidentaux, pour garder finalement, vis-à-vis du pouvoir iranien et surtout vis-à-vis de la résistance iranienne, une attitude ambiguë. Une attitude vis-à-vis de l'Iran, parfois teintée de complaisance, d'autres l'ont dit avant moi, et nous savons tous que de la complaisance à la complicité, la distance est étroite.
Et puis vis-à-vis de la résistance, une forme de méfiance. Aujourd'hui, avec le combat de tous les démocrates, avec l'aide de la justice, la justice américaine, la justice européenne, la justice française, cet obstacle est levé. C'est une étape importante, c'est le début d'un nouveau combat. Je crois que nous avons aujourd'hui le devoir d'être encore davantage mobilisé. Nous savons, nous, en France, qui sont ces femmes et ces hommes qui depuis plus de trente ans combattent le régime des mollahs. Nous les avons accueillis ici en France dans le Val d'Oise et à Auvers. Il y a un certain nombre d'élus et de citoyens du Val d'Oise qui sont là.
Nous les avons accueillis, je le rappelle, à un moment, où nous avions en France un Président, il s'appelait François Mitterrand, il avait un ministre des Affaires éÉtrangères, il s'appelait Claude Cheysson. Et à l'époque, la République française, le chef de l’État, ont su dire non, ont su résister aux menaces et aux pressions.
Chacun se souvient qu'ultérieurement, de ce qui opposa à l'époque Jacques Chirac et François Mitterrand, qui avait su à un autre moment dire non, et entamer une épreuve de force avec le gouvernement et le pouvoir iraniens, on avait appelé cela l'affaire Gordji.
Alors, c'est aussi le rôle du Comité des Parlementaires Français pour un Iran Démocratique aujourd'hui de s'engager davantage. Nous sommes des dizaines de parlementaires, députés, sénateurs, de toutes les sensibilités politiques, comme nos amis américains. Nous défendons le droit international.
C'est d'ailleurs cela qui fait me joindre aux propos de Tom Ridge sur l'exigence aujourd'hui d'obtenir du HCR et de l'ONU ce statut de réfugié pour nos amis d'Achraf aujourd'hui à Liberty. Pour deux raisons. Achraf a toujours été un symbole, nous avions été un certain nombre, je n'avais pas pu l'être moi-même, mais un certain nombre de Valdoisiens s'y étaient rendus.
C'est le symbole de la résistance face à un régime totalitaire. Ils ont droit à notre reconnaissance, ils ont droit à notre soutien et à notre aide. Et je crois que le gouvernement irakien, qui doit savoir d'où il vient, qui doit savoir qui s'est engagé et qui l'a aidé, doit, sauf à avoir la mémoire courte et à nous inquiéter pour l'avenir, s'engager aussi dans cette reconnaissance.
Et puis, il y a l'essentiel, et je partage ce qui a été dit précédemment sur ce combat contre une dictature, au surplus une dictature théocratique, et ce qui nous rapproche de nos amis américains, c'est la défense de la liberté, de l'égalité, de la fraternité. Vous savez qu'en France, on ajoute aussi la laïcité. Cette laïcité qui permet justement à chacun de vivre avec ses convictions particulières, politiques, religieuses, en pleine liberté, mais qui fait que, ce qui permet à chacun de vivre ensemble avec ses différences, c'est ce principe de laïcité.
Et je veux dire ici, et témoigner à nouveau, que la résistance iranienne, autour de l'OMPI, autour du CNRI, est aujourd'hui une résistance démocratique, une résistance qui se bat pour un Iran libre, pour un Iran justement laïque, après cette dictature religieuse, et qui est une garantie, je crois, une garantie pour le peuple iranien et une garantie pour le monde.
Alors, il faut libérer l'Iran du joug totalitaire des mollahs. Il y a trois conditions à cela. Vous les avez rappelées Madame la Présidente. J'y reviens. La première, probablement la plus importante, reste la mobilisation du peuple iranien, et principalement de sa jeunesse. C'est vrai que ces événements récents, c'est un peu d'espoir, un peu de confiance retrouvée.
Il est probable aussi que ce que l'on appelle Printemps arabe, ce qui se passe aujourd'hui en Syrie, crée de l'espoir. La situation en Iran est difficile, sur le plan social, sur le plan économique, tout est là. Mais il faut que le peuple iranien ne se sente pas seul. Pour ne pas se sentir seul, il faut qu'il ait conscience qu'il y a une alternative politique. Cette alternative politique, elle existe, c'est le Conseil national de la Résistance iranienne, un premier mouvement de rassemblement et d'unité des Iraniens partageant les mêmes valeurs, cet objectif de démocratie et celui de liberté.
Il faut poursuivre, Madame la Présidente nous serons à vos côtés, il faudra à chaque fois, comme cela a été fait ailleurs, à chaque fois élargir, fédérer encore davantage tous les opposants pour justement permettre au peuple iranien de croire en ce changement. Mais pour cela, il faut, et c'est notre responsabilité à nous, responsables politiques, notamment vis-à-vis de nos gouvernements, il faut une action internationale forte. Et effectivement, il faut sortir des ambiguïtés et ne pas se tromper de choix, à ce moment de l'Histoire.
Je partage ce qui a été dit, ce qui est devant nous aujourd'hui, c'est la question nucléaire. La négociation peut-elle déboucher ? La réponse est aujourd'hui clairement non. Le conflit armé venant de l'extérieur, que certains préparent ou appellent, est-il une solution ? Je partage ce qui a été dit, ce n'est pas le cas. Et donc, ce qui permettra à l'Iran d'avancer, c'est un peuple en mouvement, une résistance organisée qui présente une alternative politique, des gouvernements qui cessent les attitudes de complaisance et qui, comme cela a été fait en Libye, cela a été fait récemment en Syrie, et le Président François Hollande a été parmi les premiers à reconnaître aujourd'hui le Conseil National Syrien dans sa nouvelle forme de rassemblement, comme le Président Sarkozy avait été un des premiers à reconnaître en son temps le Conseil de Libération Syrien. Je crois qu'aujourd'hui, notre combat commun, c'est effectivement avec vous, de faire en sorte que nos gouvernements fassent aujourd'hui le bon choix, et parmi cela, un combat qui doit être mené, c'est effectivement la reconnaissance officielle en France du CNRI comme représentant de la résistance et du peuple iraniens. Un représentant légitime, un représentant que nous accompagnons depuis maintenant trente ans, et que nous continuerons à accompagner.
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