CNRI - Un interrogateur du régime a reconnu avoir tué sous la torture le jeune blogueur Sattar Behechti, a affirmé un témoin de son procès. Sattar Behechti est décédé en novembre 2012 à la prison d'Evine après avoir été brutalement torturé par les agents du régime. On lui reprochait ses billets intrépides dénonçant les exactions et la démagogie des clans du régime et leur prétendu "modération".
Lors d'une célébration organisée le 30 octobre à l'occasion du 2e anniversaire de son décès, Me Nargesse Mohamadi, vice-présidente du Comité pour les droits de l'homme en Iran - une O.N.G. non reconnu par le régime - présente lors du procès du meurtrier, a déclaré: "En présence Mme Pourfazel, la mère de Sattar, son avocat et le juge d'instruction, le tortionnaire de Sattar a reconnu avoir tué Sattar sous la torture".
Sur les explications données par l'agent de police devant le tribunal, elle a ajouté: "Il a affirmé que Sattar riait et moi je continuais à le frapper. Je l'ai tellement frappé qu'on l'a perdu."
Me Mohamadi s'est indignée: "C'est à inscrire aux pages de l'histoire: qu'un tortionnaire vienne reconnaître, devant le tribunal, d'avoir frappé à mort un détenu! Avez-vous déjà vu un dossier dans lequel le crime est reconnu aussi clairement sans être condamné?"
Concernant une récente loi des mollahs pour donner une protection juridique à ceux qui font appliquer le code vestimentaire et participent à ce qu'ils appellent en terme religieux " ordonner le bien et d'interdire le mal ", Me Mohamadi a martelé: " Quel 'mal' plus grand que de tuer un être humain? Ceux qui prétendent interdire le mal, qu'ont-ils fait durant ces deux années de chagrin de cette mère qui n'a cessé de gémir sur la tombe de son fils? Pourquoi les députés du Majlis qui comptent adopter cette loi, n'ont pas fait une seule protestation contre le meurtre de ce jeune garçon sous la torture? Pourquoi ces dossiers ne sont pas examinés par les tribunaux? Comment se fait-il qu'en Iran, seul le fait de voir les mèches des femmes est considéré comme 'mal'? Tandis que les détournements de fonds faramineux, dont même les journalistes ne sont pas autorisés à révéler, ne sont pas instruits par les juges ?»
Pour sa part, la soeur du blogueur martyr, Gohar Behechti, a remercié les participants pour leur solidarité et leur compassion, et a vivement dénoncé l'absence de justice sous le régime des mollahs qui autorise l'impunité pour le meurtrier de son frère.
Suite à l'assassinat de Sattar Behechti, en 2012, 41 prisonniers politiques ont témoigné une lettre d'indignation: " Le 31 octobre et le 1er novembre 2012 Sattar Behechti a séjourné dans la section 350 de la prison d'Evine. Nous avons pu constater des traces de torture sur les différentes parties de son corps".
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