Amnesty International - La situation des droits humains en Iran est examinée dans le cadre de l'Examen périodique universel (EPU).
L'EPU est un mécanisme du Conseil des droits de l'homme qui passe en revue le bilan global des droits humains de tous les Etats membres de l'ONU tous les quatre ans et demi. Il fournit à chaque Etat l’opportunité de présenter les mesures qu’il a pris pour améliorer la situation des droits humains sur son territoire et pour remplir ses obligations en la matière
A l’occasion du passage de l’Iran devant le Conseil des droits de l’homme, nous voulons saisir cette opportunité pour tenir les autorités iraniennes responsables de l’exécution de Reyhaneh Jabbari.
RETOUR SUR L'EXECUTION DE REYHANEH JABBARI
Reyhaneh Jabbari, 26 ans, a été arrêtée en 2007 dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de Morteza Abdolali Sarbandi, ancien employé du ministère iranien du Renseignement. Elle a été détenue à l'isolement pendant deux mois, sans pouvoir consulter un avocat ni entrer en contact avec sa famille. Elle a été condamnée à mort par un tribunal pénal de Téhéran en 2009.
Reyhaneh Jabbari avait « avoué » avoir donné un coup de couteau dans le dos de Morteza Abdolali Sarbandi, mais affirmé qu'il avait tenté de l'agresser sexuellement. Elle soutenait que c’est un autre homme présent dans la maison au moment des faits qui l’avait tué. Ces informations n’ont semble-t-il jamais été réellement examinées.
Par ailleurs, les autorités judiciaires iraniennes auraient fait pression sur Reyhaneh Jabbari pour qu’elle remplace son avocat, Mohammad Ali Jedari Foroughi, par un avocat moins expérimenté, dans le but manifeste d’éviter que ses allégations ne fassent l’objet d’investigations.
L’exécution de Reyhaneh Jabbari avait été reportée plusieurs fois, y compris en septembre.
Elle a finalement été exécutée samedi 25 octobre malgré les protestations d’une grande partie de la communauté internationale.
LA PEINE DE MORT EN IRAN
L’Iran compte parmi les États qui exécutent le plus grand nombre de condamnés au monde. Les autorités iraniennes ont reconnu l’exécution d’au moins 369 personnes en 2013, tandis que des sources fiables ont signalé au moins 335 exécutions supplémentaires. Selon les informations recueillies, au moins 11 des prisonniers exécutés avaient peut-être moins de 18 ans au moment des crimes pour lesquels ils avaient été condamnés.
L’exécution de prisonniers pour des crimes commis alors qu’ils étaient âgés de moins de 18 ans est strictement prohibée par l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et l’article 37 de la Convention relative aux droits de l’enfant, que l’Iran a ratifiés.
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