jeudi 15 novembre 2018

Paulo Casaca dénonce la propagande du journal The Guardian pour le compte des mollahs en Iran


Lettre de Paulo Casaca* adressée à Mme Katharine Viner, rédactrice en chef du journal ‘The Guardian’ :
Le 9 novembre 2018, le site Internet The Guardian a publié un article de propagande des autorités iraniennes contre le principal mouvement d'opposition iranienne, l'Organisation des Moudjahidine du Peuple d'Iran (OMPI).

Il n'y a pas une seule accusation ou diffamation dans l'ensemble de l’article qui n'ait été divulguée auparavant par l'un des innombrables médias de propagande du régime des mollahs – bien que, dans ce cas-ci, un plagiat pur soit présenté comme une œuvre originale du journal ‘The Guardian’. M. Arron Merat, qui a signé l'article, a publié ces documents depuis longtemps sur son compte Twitter, qu'il a rendu privé juste avant de publier l'article.
Ce n'est pas la première fois que The Guardian assume le rôle de porte-voix de la théocratie iranienne. Pour ne citer que quelques exemples, le 2 juillet, vous avez rédigé deux articles – l'un citant le sinistre agent des services secrets iraniens, Masoud Khodabandeh, l'autre citant directement le ministre iranien des Affaires étrangères (avec les insultes habituelles à l'OMPI et les allégations absurdes).
M. Merat avait donné à Khodabandeh et à son épouse, des agents notoires des services iraniens, un premier compte rendu de sa visite en Albanie. Il avait déjà écrit dans votre journal (en 2014 et en 2016) plusieurs articles de propagande officielle iranienne dans le domaine touristique. Son affiliation à la machine de désinformation de la théocratie iranienne n'est un secret pour personne, et certainement pas pour The Guardian.
Les efforts inlassables du journal The Guardian pour faire de la propagande en faveur des autorités iraniennes et pour présenter grossièrement une image fausse de la réalité n’ont aucune limite. Le journal a même encensé les crimes du régime contre l'environnement dans un article publié le 24 octobre.
Cet article embellit de toutes les façons possibles la répression des autorités iraniennes à l'encontre des écologistes – et minimise grossièrement leurs énormes responsabilités dans des catastrophes environnementales telles que la destruction du lac Oroumieh – précédemment reconnue par ‘The Guardian’ même. Le titre de l'article décrit l'Iran comme un « pays leader en matière de changement climatique ».
En ce qui concerne l'histoire de Mme Somayeh Mohammadi, c'est une histoire très révélatrice pour moi puisque je l'ai interviewée il y a plusieurs années, dans le camp d'Achraf, à la suite d'une campagne des autorités iraniennes qui prétendaient qu'elle y avait été « kidnappée ». J'ai vite réalisé à quel point la plainte était diffamatoire.
A l'époque, elle m'a dit qu'elle ne pouvait accepter de rencontrer toute personne – même son père – travaillant pour les services secrets iraniens. Les services secrets iraniens se sont tout simplement rendus coupables de trop de crimes, dont le massacre de 30.000 dissidents politiques en 1988.
Depuis lors, ce qui aurait pu être difficile à comprendre est devenu de plus en plus évident. M. Mostafa Mohammadi, en 2010 et 2011, a participé aux nombreuses attaques de la milice soutenue par l'Iran contre le camp Achraf – et, entre autres choses, a maintenu des centaines de haut-parleurs diffusant sans interruption pendant des mois les messages de propagande des autorités iraniennes dans ce camp.
Le fait que la machine de propagande de la théocratie iranienne doive exhumer ces très anciennes allégations pour ternir l'image de l'opposition est un signe révélateur de son manque flagrant d'arguments.
Enfin, je voudrais également vous dire que l'allégation du journal The Guardian selon laquelle l'OMPI – plutôt que les autorités judiciaires de plusieurs États européens – soit l'auteur de l'accusation portée contre le régime des mollahs pour la tentative d’attentat terroriste à Paris est manifestement fausse.
J'ai trouvé scandaleux que ‘The Guardian’ coopère avec les auteurs de ce complot terroriste abject afin de les blanchir.
Sincèrement, Paulo Casaca
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*Paulo Casaca est ancien membre du Parlement européen et coprésident du groupe informel « Amis d'un Iran libre » au sein du Parlement européen. Il est co-auteur d'un livre sur les allégations du régime iranien contre l'OMPI, 'People's Mojahedin of Iran' Mission Report, en 2005, auteur de 'The hidden invasion of Iraq' en 2008, auteur principal du rapport de 2010 intitulé 'A Green Ray over Iraq' au nom de la 'Commission d’étude de l’Organisation de la paix (CSOP)'. Actuellement, en tant que directeur d'ARCHumankind, il est l’auteur de plusieurs études sur l'Iran.

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