Le massacre des prisonniers politiques en 1988 et l’impunité de ses auteurs
Selon la principale organisation d’opposition Mojahedin-e Khalq (MEK), les mollahs ont arrêté au moins 500 000 militants politiques au cours des 40 dernières années, pour la plupart affiliés au MEK. Au cours de la même période, le régime en a exécuté plus de 120 000, y compris le massacre de 30 000 prisonniers politiques lors de l’été 1988.
Pendant plus de trois décennies, les autorités iraniennes ont nié ou défendu le massacre des prisonniers politiques, principalement des membres et des partisans du MEK, en vertu de la fatwa de Khomeini. En quelques mois, les « commissions de la mort » formées par Khomeini ont conduit les opposants à la potence et aux pelotons d’exécutions. Puis, ils les ont enterrés dans des fosses communes anonymes à travers le pays.
Les familles des victimes racontent des histoires poignantes sur la façon dont les bourreaux se sont félicités de la mort de leur proche. Plusieurs parents auraient perdu la vie à la suite d’une crise cardiaque. Beaucoup d’autres portent des séquelles psychologiques depuis des années.
Les autorités n’ont livré qu’un sac contenant les effets personnels des personnes exécutées Elles ont laissé les familles sans réponse jusqu’à présent au sujet de l’endroit où se trouvent leurs proches. Le régime a également interdit aux proches d’organiser toute cérémonie de commémoration ou de deuil.
Non seulement les mollahs iraniens ont bénéficié d’impunité en Iran, mais la communauté internationale n’a rien fait non plus pour leur demander des comptes, les encourageant à arrêter et à pendre davantage de militants politiques dans le pays et à cibler les dissidents à l’étranger.
Le résultat de cette impunité a permis aux auteurs du massacre de 1988 d’accéder à des postes clés au cours des 34 dernières années, notamment à des postes judiciaires et administratifs essentiels. Par exemple, Hossein-Ali Nayerri, Morteza Eshraghi, Ebrahim Raïssi et Mostafa Pour-Mohammadi étaient des membres de la « Commission de la mort » à Téhéran.
Khomeini et son successeur Ali Khamenei ont accordé à tous ces criminels des primes politiques et financières. En août 2021, le Guide suprême du régime a choisi Raïssi comme huitième président du régime. La sélection de Raïssi, connu sous le nom de « boucher de Téhéran », était la réponse du régime aux soulèvements populaires.
Récemment, Hossein Mousavi Tabrizi, procureur général du régime dans les années 1980, a tenté de minimiser les crimes contre l’humanité commis en 1988.
« Les familles des personnes exécutées [lors du massacre de 1988] auraient pu se plaindre, mais elles ne l’ont pas fait ! ». a déclaré Mousavi. À l’époque, les autorités suédoises avaient condamné l’un des auteurs du massacre, Hamid Noury, à la prison à vie.
Dans une interview accordée à la télévision Internet Aparat en juillet 2017, l’ancien ministre du Renseignement et de la Sécurité Ali Fallahian a révélé que le procureur général de l’époque, M. Mousavi Tabrizi, avait déclaré : « Nous n’avons pas du tout besoin d’un procès. Cela n’a aucun sens que nous les jugions. »
En réponse à l’affirmation de Mousavi, la prisonnière politique Maryam Akbari Monfared a écrit une lettre ouverte exposant la bravade de l’ancien responsable. « La réponse à ma plainte contre les auteurs des exécutions de 1988, ce furent les menaces, le bannissement et l’emprisonnement », a écrit Mme Akbari.
Les autorités ont notamment arrêté et condamné Mme Akbari à 15 ans de prison en décembre 2009 à la suite de ses efforts pour obtenir justice sur le sort et les tombes de sa sœur et de son frère exécutés lors du massacre de 1988.
Elle a purgé sa peine d’emprisonnement sans aucun jour de permission. Récemment, les autorités l’ont exilée dans une prison de Semnan. Elles lui ont interdit de rendre visite à sa fille mineure et l’ont même battue lorsqu’elle a protesté contre ces pratiques inhumaines.
Le 26 août, des militants des droits humains et des prisonniers politiques libérés ont lancé une campagne intitulée « #StopTorturingMaryam » pour soutenir Mme Akbari et condamner les tortures infligées par le régime.
Cependant, Mme Akbari n’est pas la seule prisonnière à avoir été injustement derrière les barreaux en raison de son appartenance à la famille des membres exécutés du MEK. Le système judiciaire a condamné des centaines de personnes à être emprisonnées en raison de leur sympathie ou de leur parenté avec des membres du MEK, dont 34 prisonniers condamnés à des peines de longue durée.
« Que quelqu’un soit armé ou non, il fait partie des membres du MEK », a justifié Fallahian lors de l’exécution des prisonniers politiques en 1988. « Si une personne leur achète du pain, leur fournit d’autres choses, ou aime son parent affilié au MEK ».
Les prisonniers aspirent à la liberté, à la justice et à un avenir meilleur
En effet, le régime des mollahs au pouvoir en Iran a commis d’horribles tortures, exécutions et peines d’emprisonnement sous de fausses allégations pour éliminer la dissidence. Cependant, ses atrocités ont eu un effet inverse, le poussant dans une situation délicate et un isolement mortel.
Aujourd’hui, le peuple iranien fait l’éloge des prisonniers politiques. Il exprime sa défiance à l’égard de la dictature religieuse. Malgré toutes les mesures d’oppression, les manifestations et les activités anti-régime se poursuivent dans tout le pays. Le MEK a reçu un accueil social sans précédent, ce qui a conduit à l’expansion de son réseau national connu sous le nom d' »unités de résistance ».
Même si les mollahs tentent durement de briser l’esprit des prisonniers inébranlables, la poursuite de la lutte du peuple iranien pour un pays libre et démocratique est symbolisée par la résistance des prisonniers politiques et les activités anti-régime des unités de résistance.
Dans le même temps, le peuple iranien, dans ses manifestations, ne cesse de manifester son soutien à ces femmes et ces hommes courageux. « Libérez les prisonniers politiques », scandent les retraités, les enseignants, les ouvriers, les chauffeurs et les personnes de tous horizons dans leurs rassemblements socio-économiques.
Source : INU/ CSDHI
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