Dans la province de Kerman, l’affaissement atteint plus de 42 cm par an, tandis que les provinces d’Alborz et de Téhéran connaissent respectivement un affaissement de 30 cm et de 24 cm par an.
Sediqi a souligné la gravité de la crise. « Une zone équivalente à 5 % de l’Iran, englobant 360 régions, souffre d’affaissement », a-t-il déclaré. « Sept provinces sont dans une situation critique, avec un affaissement cinq fois supérieur à la moyenne mondiale.
Il a souligné le danger pour les zones peuplées, notant que « plus de 200 villes iraniennes, soit environ 15 % du total, sont soit en train de s’affaisser, soit situées à proximité de zones d’affaissement ».
Les experts attribuent cette crise à des décennies de mauvaise gestion. Malgré la réglementation interdisant le forage de puits dans les zones urbaines et les plaines restreintes, les autorités ont négligé les violations. Des milliers de puits non autorisés ont été forés, épuisant des ressources en eau souterraines vitales.
Jafar Javadi, directeur des eaux et des sols dans la province de Khorassan-e Razavi, illustre bien ce problème. Il a révélé que malgré l’interdiction de forer dans les plaines de la région en 1970, plus de 6 000 permis de forage ont été délivrés depuis lors. Le même mépris des réglementations s’est manifesté dans l’ensemble du pays.
Isa Kalantari, ancien directeur de l’Organisation iranienne de protection de l’environnement, a décrit une situation dans laquelle le président de l’ancien régime, Mahmoud Ahmadinejad, a encouragé le forage de puits à grande échelle, annulant de fait les restrictions existantes.
Les recherches menées par l’organisation de M. Sediqi ont permis d’identifier environ 360 zones d’affaissement en Iran, couvrant approximativement 90 000 kilomètres carrés, soit un pourcentage stupéfiant de 5 % de la masse continentale du pays.
Il souligne que « globalement, seuls 3 % environ du territoire d’une nation subissent un affaissement supérieur à 20 cm par an. En Iran, ce chiffre s’élève à plus de 15 %. »
En outre, le taux moyen d’affaissement à l’échelle mondiale est d’environ 1 à 2 cm par an, alors que certaines régions iraniennes connaissent un taux beaucoup plus élevé. La province de Kerman, par exemple, compte des zones qui s’affaissent à un rythme de 30 à 40 cm par an.
Sediqi s’est dit particulièrement préoccupé par le sud de la plaine d’Alborz, qui englobe les provinces d’Alborz, de Qazvin et de Téhéran, où l’affaissement dépasse les 20 cm. Il a ajouté : « Certaines zones de la province de Téhéran se sont affaissées de 20 cm, et de vastes zones de la province du Golestan sont confrontées à des problèmes similaires ».
La crise va au-delà des problèmes immédiats d’infrastructure. Elle menace les sites historiques les plus précieux de l’Iran. Situées dans la plaine de Marvdasht qui s’affaisse, les merveilles antiques de Persépolis, la plaine de Parse, Naqsh-e Rostam et la tombe de Cyrus à Pasargad sont toutes en danger.
Les experts prévoient une pénurie d’eau potable dans ces régions au cours de la prochaine décennie en raison de l’augmentation de la salinité causée par l’affaissement. Une grande partie de la plaine de Marvdasht, y compris Pasargad, Persepolis et Naqsh-e Rostam, est confrontée à un affaissement de plus de 15 à 20 cm.
Une étude récente menée par des chercheurs des universités du Colorado et de Hambourg a classé l’Iran au deuxième rang mondial des pays ayant le taux d’affaissement le plus élevé et au troisième rang des pays ayant la plus grande superficie de terres affaissées, ce qui ajoute à l’urgence de la situation.
Source : INU/CSDHI
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