samedi 23 mars 2024

La crise de l’eau en Iran : Une menace imminente dans une région de pénurie

– Le World Resources Institute (WRI) a récemment publié un rapport mettant en lumière la crise de l’eau dans 25 pays, dont l’Iran. Ce rapport, publié à la veille de la Journée mondiale de l’eau (22 mars), dresse un tableau inquiétant pour ces nations confrontées à une grave pénurie d’eau et au stress hydrique.

Le rapport identifie l’Iran aux côtés du Qatar, d’Israël, du Liban, de la Jordanie et d’autres pays du Moyen-Orient confrontés à l’insécurité de l’eau. Ces régions abritent un quart de la population mondiale et subissent chaque année un stress hydrique extrêmement élevé. Le rapport du WRI indique que ces pays utilisent plus de 80 % de leurs ressources en eau renouvelables à diverses fins, ce qui les rend vulnérables aux sécheresses, même de courte durée.

La situation est encore aggravée par l’augmentation prévue de la demande mondiale en eau de 20 à 25 % d’ici à 2050. En outre, le nombre de régions confrontées à une pénurie d’eau devrait augmenter de 19 % par an. Le rapport du WRI prévoit notamment que d’ici 2050, 100 % de la population du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord sera soumise à un grave stress hydrique.

Au-delà des désagréments subis par les consommateurs et des perturbations industrielles, le rapport du WRI souligne que la pénurie et la crise de l’eau  peuvent déstabiliser des pays. L’Iran en est un exemple frappant. Des décennies de pratiques agricoles non durables et de mauvaise gestion de l’eau ont entraîné des protestations et des troubles sociaux. Le rapport prévient que ces tensions risquent de s’aggraver à mesure que la crise de l’eau s’intensifie.

Plusieurs facteurs contribuent à la pénurie  et la crise de l’eau dans le monde, notamment :

  • La croissance démographique : L’augmentation de la population entraîne naturellement une hausse de la demande en eau.
  • Le développement non durable : Les projets de développement qui privilégient les gains à court terme plutôt que la gestion de l’eau à long terme exacerbent la pénurie d’eau.
  • Consommation non durable : La consommation d’eau dépassant les ressources disponibles contribue de manière significative à la crise.
  • Le changement climatique : La modification des régimes de précipitations et l’augmentation de l’évaporation dues au changement climatique pèsent encore plus sur les ressources en eau.

Les défis spécifiques de l’Iran

Les problèmes d’eau de l’Iran peuvent être attribués à des facteurs internes et externes :

Facteurs internes

  • Extraction excessive des eaux souterraines : La surexploitation des aquifères au-delà de leur capacité naturelle à se reconstituer menace la durabilité à long terme.
  • Mauvaise gouvernance : Des pratiques inadéquates de gestion de l’eau et un manque de transparence dans les processus décisionnels exacerbent la crise.
  • Pratiques agricoles non durables : La forte dépendance à l’égard de méthodes agricoles à forte consommation d’eau épuise les réserves d’eau.
  • Manque de participation du public : L’exclusion des citoyens des décisions relatives à la gestion de l’eau entrave l’élaboration de solutions efficaces.

Facteurs externes

Le changement climatique : Comme indiqué précédemment, le changement climatique perturbe les régimes de précipitations et augmente l’évaporation, ce qui pèse encore plus sur les ressources en eau.

La menace imminente de l’instabilité

Les experts avertissent également que le grave déficit en eau et l’absence de contre-mesures efficaces font craindre une instabilité future et des tensions sociales en Iran. L’épuisement des nappes phréatiques et l’incapacité à les reconstituer laissent présager une crise imminente aux conséquences potentiellement graves, notamment des déplacements massifs de population et des troubles sociaux.

Les experts concluent également de manière pessimiste, suggérant qu’en l’absence de changements significatifs dans les pratiques de gestion de l’eau et de lutte contre la corruption au sein du système, il est peu probable que la situation s’améliore.

Implications mondiales

Le rapport du WRI étend ses préoccupations au-delà de l’Iran, en soulignant qu’au moins 50 % de la population mondiale (environ 4 milliards de personnes) souffrent de pénuries d’eau pendant au moins un mois chaque année. Cette pénurie menace les vies, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la production d’énergie.

Le rapport souligne le rôle essentiel de l’eau dans l’agriculture, la production d’électricité, la santé humaine et la régulation globale du climat. Sans une meilleure gestion de l’eau, la croissance démographique, le développement économique et le changement climatique ne feront qu’exacerber le stress hydrique mondial.

Le rapport de l’Institut des ressources mondiales rappelle brutalement la crise de l’eau qui menace l’Iran et de nombreux autres pays. Il souligne la nécessité d’une action immédiate pour mettre en œuvre des pratiques de gestion durable de l’eau et s’attaquer aux causes profondes de la pénurie et de la crise de l’eau. Ce n’est qu’au prix d’un effort collectif mondial que nous pourrons garantir un avenir avec des ressources en eau suffisantes pour tous.

Source : INU/ CSDHI 

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