mercredi 6 mars 2024

Des données non officielles révèlent des milliers de suicides de jeunes iraniens, en plus que ce qui est rapporté

 – Une discussion sur l’augmentation des taux de suicide chez les jeunes en Iran suscite l’inquiétude des experts. Un sociologue souligne le manque de dialogue ouvert au sein des familles et la prévalence du mariage des enfants, du mariage forcé et de la pauvreté comme des facteurs majeurs.

Augmentation alarmante des suicides chez les jeunes

Comme l’a rapporté le journal Ham Mihan le 6 mars, Ardeshir Bahrami, s’exprimant lors d’un événement de l’Association des droits de l’enfant, fait état d’une augmentation significative des suicides chez les personnes de moins de 18 ans. Alors que le taux de suicide dans cette tranche d’âge ne représentait que 8 % du total des décès par suicide entre 2007 et 2017, il est passé à 10 % d’ici 2020.

Les experts pointent du doigt les causes sous-jacentes : Selon le sociologue, le manque de communication au sein de la famille, l’autoritarisme et la pauvreté sont les principaux facteurs à l’origine de ce phénomène.

M. Bahrami a souligné la présence de structures familiales autoritaires et patriarcales, en particulier dans les communautés marginalisées, qui entraînent souvent un manque de communication et des violences physiques. Il a expliqué comment ces structures peuvent créer des espaces dépourvus de communication et marqués par la violence. En outre, il a noté que l’immigration affaiblit encore davantage les structures de parenté, qui constituent des systèmes de soutien essentiels pour les enfants.

Mariage forcé et tradition : Impacts néfastes sur les jeunes vies

M. Bahrami a également abordé le rôle de la pauvreté, des préjugés, de la réputation, de l’honneur et de la tradition, en soulignant les effets néfastes de la pauvreté et de la tradition lorsqu’elles aboutissent à des mariages d’enfants et à des mariages forcés. Il a fait remarquer qu’un enfant contraint à de telles unions en raison de la tradition et de la pauvreté manque d’affection et de choix, ce qui lui cause inévitablement du tort.

En 2021, plus de 32 000 mariages impliquant des filles de moins de 15 ans ont été enregistrés. En outre, le rapport 2022 du Centre iranien de statistiques fait état d’environ 25 900 mariages et de 1 392 naissances chez des mères de moins de 15 ans.

Disparités géographiques et influence des médias sociaux : Les points chauds sont identifiés, tandis que les tendances des médias sociaux soulèvent des inquiétudes

Bahrami a identifié l’Ilam, le Lorestan, le Kermanshah et le Khouzistan comme les principaux points chauds du suicide dans le monde, attribuant cette situation à leur isolement géographique, à des indicateurs de développement médiocres et à des taux élevés d’émigration, de chômage et de pauvreté. Il a souligné l’augmentation du nombre de suicides dans plusieurs villes de la province de Téhéran, telles que Shahriar, Malard, Varamin, Qarchak, Qods, Chahar Dangeh, Robat Karim, Pishwa et Pakdasht. Par exemple, le taux de suicide à Chahar Dangeh s’élevait à 16 pour 100 000 personnes, tandis que la province d’Ilam en comptait 12 pour 100 000.

En septembre 2023, le journal Etemad a publié un document examinant la prolifération des contenus liés au suicide sur les médias sociaux et leur corrélation avec les événements politiques et sociaux. Le rapport, qui s’appuie sur des données massives (big data), a noté un doublement des recherches pour le terme « suicide » en mars 2023 par rapport à la seconde moitié de l’année 2022.

Les statistiques officielles du commandement de la police du régime font état d’un taux de mortalité par suicide de 5,1 pour 100 000 personnes. Toutefois, selon le rapport sur les indicateurs de justice sociale, plus de 40 000 décès par suicide ont été enregistrés en dix ans.

Source : INU/ CSDHI

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