Aménagement et installations
Le quartier des femmes de la prison de Sanandadj est accessible après avoir traversé plusieurs cours. Il se compose de 4 sections, chacune désignée pour des groupes différents :
1. Délits moraux
2. Prisonnières politiques
3. Accusations liées à la drogue et cas de toxicomanie
4. Les personnes accusées de meurtre
Ces sections sont essentiellement de petites pièces de 30 à 40 mètres carrés, offrant un hébergement limité et surpeuplé. En face de ces pièces se trouvent le bureau du service et la zone des visites, ainsi que 4 toilettes insalubres partagées par toutes les détenues.
Une zone séparée contient deux pièces supplémentaires, l’une utilisée comme espace de quarantaine et l’autre réservée aux « circonstances spéciales ».
Il n’y a que 3 douches pour l’ensemble du quartier des femmes, situées dans un espace confiné près de la salle de prière et des bureaux de la direction du quartier.
Négligence médicale
À l’étage supérieur, il existe une infirmerie qui ne fournit même pas les soins médicaux de base aux détenues. Cette négligence s’étend à d’autres zones de la prison ; un atelier de tissage de tapis et un centre d’artisanat servent ostensiblement d’espaces de formation professionnelle, mais sont souvent réaffectés pendant les manifestations pour héberger un afflux de détenu-e-s.
Lors des manifestations de fin 2022, de nombreuses femmes ont été entassées dans ces ateliers sans aucun équipement de base, ne recevant qu’une couverture pour deux ou trois détenues.
Interrogatoires et violences psychologiques
Les femmes détenues pendant les manifestations ont souvent été transférées, les yeux bandés, à des séances d’interrogatoire menées par des agents des services des renseignements et du Corps des gardiens de la révolution (CGR). Ces interrogatoires ont été marqués par des durées prolongées et des tourments psychologiques. Les détenues ont été menacées de chaises électriques et ont fait l’objet de remarques dégradantes visant leur identité ethnique, en particulier les femmes kurdes et baloutches.
Dans certains cas, les interrogateurs ont tenté d’obtenir des aveux en criant : « Nous avons des photos et des vidéos de vous ! » avant d’exiger des signatures sur des documents que les détenues n’étaient pas autorisées à lire. Ces documents impliquaient souvent à tort les prisonnières dans des crimes, tels que la mort de fonctionnaires, afin de justifier leur détention.
Manque d’hygiène de base dans le quartier des femmes de la prison de Sanandadj
La prison de Sanandadj ne respecte pas les normes d’hygiène les plus élémentaires. Le quartier des femmes dispose d’un petit magasin ouvert une heure par jour, accessible uniquement aux détenues de longue durée. Les articles essentiels, y compris les produits d’hygiène personnelle, sont rares. Les détenues ont souvent recours au crochet ou à d’autres activités artisanales pour gagner un minimum d’argent afin d’acheter des produits de première nécessité.
Même les articles de base comme les pantoufles ne sont pas facilement disponibles. Les détenues doivent partager une seule paire pour accéder aux toilettes. Des infestations, dont une épidémie de poux en juillet 2024, ont encore aggravé les conditions de vie, les responsables de la prison invoquant des contraintes budgétaires pour justifier leur inaction.
Un reflet de problèmes plus vastes
L’état désastreux du quartier des femmes de la prison de Sanandadj est emblématique de la négligence systémique plus large du système pénitentiaire iranien, qui reflète les politiques d’oppression du régime clérical. Parmi les personnes emprisonnées figurent des dissidents politiques, des combattantes de la liberté et des victimes de la corruption et de l’exploitation des ressources publiques par le régime.
Les conditions inhumaines qui règnent dans la prison de Sanandadj sont un rappel brutal de la nécessité urgente d’une intervention internationale. La communauté internationale doit tenir le régime iranien pour responsable de ses violations des droits de l’Homme, en veillant à ce que les détenus soient mieux traités et à ce que les prisons fassent l’objet de réformes plus vastes.
Source: CNRI Femmes
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