samedi 21 décembre 2024

Une prisonnière politique kurde et son enfant sont confrontés à des conditions désastreuses dans une prison iranienne

 La détérioration de l’état de santé d’une petite fille détenue à la prison centrale d’Ourmia, en Iran, suscite de vives inquiétudes quant au traitement réservé aux prisonnières politiques et à leurs familles par le régime iranien. Ala (Solina) Khadirzadeh, 2 ans, fille de la prisonnière politique kurde Soada Khadirzadeh, est malade depuis plus de 10 jours. Malgré l’aggravation de son état, les autorités pénitentiaires ont refusé de fournir un traitement médical à l’enfant, exacerbant ainsi la pression psychologique sur sa mère.

Négligence sanitaire à la prison centrale d’Ourmia

Ala souffre d’une maladie non traitée depuis plus de 10 jours, ce qui a considérablement affecté l’état mental de sa mère. La prison centrale d’Ourmia, située dans la province d’Azerbaïdjan occidental, dans le nord-ouest de l’Iran, a fait l’objet d’un examen minutieux en raison de la négligence dont elle fait preuve à l’égard des détenues et de leurs familles. Une source au fait de la situation a révélé que ni la mère ni l’enfant n’ont reçu de soins médicaux, même au sein de la prison.

Soada Khadirzadeh est incarcérée depuis plus de 3 ans et 2 mois, et a purgé plus d’un quart de sa peine de 12 ans. Les informations indiquent que sa fille a été confrontée à des problèmes de santé dans le passé en raison des mauvaises conditions sanitaires, du manque de ventilation et de la chaleur extrême dans le quartier des femmes. En septembre 2023, Ala a développé une affection cutanée dans ces conditions, mais les responsables de la prison l’ont empêchée de se rendre dans un établissement médical extérieur.

Les antécédents de Saada Khadirzadeh

Soada Khadirzadeh a été condamnée à 12 ans et 6 mois de prison par la première cour pénale de Mahabad pour son implication présumée dans le meurtre d’un membre du Corps des gardiens de la révolution (IRGC) et son appartenance au Parti démocratique du Kurdistan iranien. Le verdict a été officiellement transmis à sa famille le 6 septembre 2022.

Son arrestation a eu lieu le 14 octobre 2021 à Piranchahr, une ville de la province de l’Azerbaïdjan occidental située près de la frontière irakienne. Après son arrestation, elle a été transférée à la prison centrale d’Ourmia le 8 novembre 2021. Soada, qui a accouché par césarienne pendant sa détention le 21 juin 2022, a été renvoyée en prison avec son nouveau-né après un seul jour d’hospitalisation, sans avoir terminé sa convalescence post-partum.

Dans son seul cas de libération temporaire, le 18 mai 2023, Soada s’est rendue chez un parent à Piranchahr. Elle a été de nouveau arrêtée le lendemain par les services des renseignements iraniens et renvoyée en prison dans les 48 heures.

Implications plus larges

Cette affaire met en lumière les conditions désastreuses auxquelles sont confrontées les prisonnières politiques et leurs familles en Iran. Soada Khadirzadeh aurait tenté de se suicider au moins une fois au cours de son incarcération. L’absence de soins médicaux et de droits de l’Homme fondamentaux met en évidence les problèmes systémiques du système carcéral du régime iranien, qui a été largement critiqué par les organisations de défense des droits de l’Homme.

La communauté internationale, y compris les groupes de défense des droits de l’Homme et les organisations de plaidoyer, doit continuer à faire pression sur le régime iranien pour qu’il garantisse un traitement humain et des soins de santé adéquats à tous les prisonniers, en particulier aux enfants vulnérables comme Ala.

Source: CNRI Femmes 

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