Historique
Le prisonnier politique iranien, Pouya Ghobadi, né en 1992 à Sonqor, dans la province de Kermanshah, est titulaire d’un diplôme d’ingénieur électricien de l’université de Sanandaj. Le 23 février 2024, il a été arrêté alors qu’il tentait de franchir la frontière à Chaldoran et a d’abord été emprisonné à Maku. Par la suite, le 1er mars 2024, il a été transféré au pavillon 209 de la prison d’Evine, où il a passé plusieurs mois.
Ce n’est pas la première fois que le prisonnier politique iranien, M. Ghobadi, a affaire au système judiciaire iranien. En décembre 2021, il a été condamné à 10 ans de prison pour avoir notamment « agi contre la sécurité nationale en étant membre et en collaborant effectivement avec l’Organisation des Mojahedin-e Khalq (OMPI) », « propagande contre l’État », « destruction de biens publics » et « collusion en vue d’agir contre la sécurité nationale ».
Le prisonnier politique iranien a déjà été arrêté à deux reprises en 2018 par les forces de sécurité à Téhéran, ce qui a donné lieu à des accusations supplémentaires. Entre 2018 et mars 2023, Ghobadi a été incarcéré à la prison du Grand Téhéran, à la prison Rajaï Chahr et à la prison d’Evine. En mars 2023, il a été libéré mais a été soumis à un exil interne de deux ans à Nikshahr, dans la province du Sistan-Baloutchistan.
Affaire commune de six prisonniers politiques
Le 30 novembre 2024, la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné six prisonniers politiques, dont Ghobadi, à la peine de mort, à l’emprisonnement et à l’exil. Le tribunal a reconnu Ghobadi et cinq autres personnes – Vahid Bani Amarian, Babak Alipour, Seyed Abolhassan Montazer, Seyed Mohammad Taghavi et Ali Akbar Daneshvarkar – coupables de graves accusations, notamment de rébellion armée (« baghi »).
Les charges retenues contre le groupe, liées à leur affiliation présumée à l’OMPI, sont les suivantes :
- Appartenance à des groupes visant à perturber la sécurité nationale.
- Rébellion armée contre la République islamique.
- Conspiration et collusion contre la sécurité intérieure et extérieure.
- Franchissement illégal des frontières.
- Destruction de biens publics à l’aide d’engins explosifs.
Condamnations individuelles
- Vahid Bani Amarian : condamné à mort pour « rébellion armée » et à cinq ans d’emprisonnement pour « collusion contre la sécurité nationale ».
- Pouya Ghobadi : condamné à mort pour « rébellion armée » et à un an d’emprisonnement pour « franchissement illégal de la frontière ».
- Seyed Abolhassan Montazer : Condamné à mort pour « rébellion armée » et à cinq ans d’emprisonnement pour « collusion contre la sécurité nationale ».
- Babak Alipour : Condamné à mort pour « rébellion armée », à cinq ans d’emprisonnement pour « collusion » et à 20 ans d’exil au Khash.
- Akbar Daneshvarkar : condamné à mort pour « rébellion armée », à cinq ans d’emprisonnement pour « collusion » et à dix ans d’emprisonnement pour « constitution de groupes illégaux ».
- Seyed Mohammad Taghavi : condamné à mort pour « rébellion armée », à cinq ans d’emprisonnement pour « collusion » et à dix ans d’emprisonnement pour « constitution de groupes illégaux ».
Le verdict du tribunal, rendu le 25 novembre 2024 et communiqué aux avocats des accusés le 30 novembre 2024, souligne la répression continue de la dissidence politique en Iran.
Contexte général
Cette affaire contre le prisonnier politique s’inscrit dans une tendance plus large de sanctions sévères à l’encontre des militants politiques et des dissidents, en particulier ceux qui sont accusés d’avoir des liens avec des groupes d’opposition comme le MEK. Les organisations de défense des droits de l’homme n’ont cessé de condamner ces pratiques, évoquant des problèmes de procédure régulière, d’aveux forcés et de recours à la peine de mort pour des accusations d’ordre politique.
La communauté internationale continue d’appeler l’Iran à mettre fin aux exécutions et à garantir des procès équitables pour tous les individus, en particulier ceux qui sont accusés dans des affaires politiquement sensibles.
Source: CSDHI
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