vendredi 27 décembre 2024

Crises structurelles en Iran : des défis ingérables et un fossé entre le peuple et le régime

 Le principal défi entre le peuple iranien et le régime au pouvoir repose sur un conflit fondamental entre les besoins et les revendications de la population et la structure, les politiques et la nature du régime. Cette profonde division n’est pas seulement le résultat de décisions administratives ou de la mise en œuvre de politiques, mais découle de la nature et de la philosophie de la gouvernance, une nature qui se définit par une idéologie autoritaire. Cette idéologie, avec ses conséquences politiques, sociales, économiques et régionales, est dans une impasse et un échec.

Le journal gouvernemental « Etemad », dans son édition du 25 décembre 2024, a clairement décrit la situation dans laquelle se trouve le régime iranien. « L’Iran est aujourd’hui confronté à une série de crises complexes, interdépendantes et structurelles. Ces crises nécessitent des changements politiques radicaux, des réformes structurelles des systèmes économiques, sociaux et culturels, ainsi qu’une redéfinition des relations autoritaires et de la gouvernance », a-t-il déclaré.

Une façon d’examiner la nature du régime et ses « relations de pouvoir » consiste à associer les événements d’actualité à l’identité et à la performance de cette structure. Par exemple, une augmentation du nombre d’exécutions sur une courte période n’est pas seulement un événement judiciaire, mais reflète la stratégie récente du gouvernement pour contrôler une société explosive. Par exemple, au cours des 150 premiers jours de la présidence de Masoud Pezeshkian, 683 exécutions ont eu lieu, soit en moyenne quatre personnes et demie par jour. Ces chiffres indiquent un profond défi entre le gouvernement et la majorité de la population. Malgré la rhétorique suppliante de Pezeshkian, la population ne fait plus de distinction entre les différentes factions du régime, car les deux soutiennent en fin de compte les cadres structurels qui ignorent les désirs de la majorité.

Les manifestations de mécontentement populaire se sont transformées en une profonde blessure contre le gouvernement. Cette blessure résulte de l’oppression accumulée, du mépris des droits de l’homme, de la corruption généralisée et de l’inefficacité économique. La répression et les exécutions massives retardent les demandes de justice mais n’ont jamais pu les arrêter ou y mettre fin. Ce processus indique que la guérison des blessures sociales et politiques en Iran s’est associée au déni de gouvernement.

Le conflit entre le peuple et le pouvoir n’est pas un conflit qui peut être géré dans le cadre actuel. Par conséquent, les revendications du peuple en matière de justice ne peuvent être satisfaites qu’en renversant complètement cette structure. Lorsque les fissures dans le contrôle et la domination du régime clérical atteignent des millions de personnes, cela signifie qu’il n’y a aucun espoir de reconstruction radicale de la structure du pouvoir ou d’instauration d’un système qui représente les désirs et les droits de la majorité. Le journal gouvernemental « Hamdeli », dans son édition du 25 décembre 2024, a reflété la stagnation de tout changement dans la structure du régime.

Le journal écrit : « Les élites académiques, les diplômés universitaires, les lauréats de concours scientifiques locaux et internationaux, les médecins et les infirmières font partie des groupes les plus susceptibles d’émigrer à l’étranger. L’émigration prend chaque jour de nouvelles dimensions… Le Financial Times a rapporté de nouvelles informations sur l’émigration iranienne à l’étranger, indiquant que les Iraniens ont connu le taux d’émigration qui a connu la croissance la plus rapide au monde entre 2020 et 2021, avec une augmentation de 141 %. »

Les blessures entre le peuple et le pouvoir sont passées d'une ligne noire discontinue à une ligne rouge continue. Le journal gouvernemental « Jahan Sanat », dans son édition du 25 décembre 2024, a dressé un tableau douloureux des conditions de vie et d'une bombe à retardement sous l'édifice du régime clérical.

Selon le journal : « En 2024, selon les rapports officiels, le seuil de pauvreté était fixé à 200 millions de rials alors que le salaire mensuel de base des travailleurs cette année-là était de 71,66 millions de rials… Plus de 60 à 70 % de la société se trouvait en dessous du seuil de pauvreté, une grave alarme dans le pays. »

Cette réalité est une gifle incessante. Une blessure qui ne se referme pas. Un os qui ne se répare pas. Un appel qui n’est pas entendu. Une demande de justice qui ne cesse qu’avec le renversement et le renversement complet du régime.

Source: Iran Focus 

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