mercredi 25 décembre 2024

Fabrication de nouvelles affaires et de peines supplémentaires pour les prisonniers politiques Mohammad et Mehdi Khodakarami

 Le 16 décembre 2024, le système judiciaire iranien a prononcé de nouvelles peines à l’encontre des prisonniers politiques et des partisans de l’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI), Mohammad et Mehdi Khodakarami. Ces peines comprennent un an d’emprisonnement et deux ans d’exil à Meybod et Hendijan, respectivement, pour des accusations telles que « propagande contre le régime en faveur de l’opposition et des groupes hostiles ». En outre, le pouvoir judiciaire a imposé des restrictions strictes, interdisant explicitement l’utilisation de téléphones portables et d’appareils électroniques. Les frères ont reçu leurs verdicts par voie électronique, avec une stipulation interdisant la délivrance de copies physiques des décisions.

Contexte de l’affaire des frères Khodakarami

Mohammad Khodakarami, 32 ans, et Mehdi Khodakarami, 42 ans, sont actuellement détenus à la prison de Parsilon à Khorramabad. Leur calvaire a commencé en mars 2023, lorsqu’ils ont été arrêtés à Téhéran et soumis à de graves tortures dans la tristement célèbre prison d’Evine. Après leur détention initiale, le système judiciaire les a condamnés à huit et quatre ans d’emprisonnement, respectivement, pour « appartenance à l’OMPI » et « rassemblement et collusion en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale ».

Au cours des derniers mois, le système judiciaire a activement fabriqué de nouvelles affaires contre les frères. Deux procès en ligne, tenus le 20 novembre et le 8 décembre 2024, ont été marqués par des irrégularités et des violations flagrantes des normes juridiques. Par exemple, la session du 20 novembre a été menée via le téléphone d’un gardien de prison, au cours de laquelle le prétendu juge a interrogé à plusieurs reprises les frères sur leur soutien à l’OMPI. Le juge a déclaré : « Cette organisation est finie », dans le but de discréditer leur résistance.

Brutalité en détention

La souffrance des frères Mohammad et Mehdi Khodakarami ne s’est pas limitée à la persécution judiciaire. Le 9 mai 2024, ils se sont joints à d’autres détenus pour protester contre les coupures d’eau et d’autres restrictions inhumaines à la prison centrale de Khorramabad. La manifestation a été réprimée brutalement par les autorités pénitentiaires, dirigées par le directeur Golabetoon et le chef de la sécurité Rashidi. Au cours de la répression, plusieurs prisonniers, dont les frères Khodakarami, ont été sévèrement battus, ce qui a entraîné des fractures pour certains d’entre eux. À la suite de la manifestation, les frères ont été transférés à l’isolement puis exilés à la prison de Parsilon le 21 mai 2024, accusés d’avoir incité à l’agitation et d’avoir soutenu la grève de la faim « Non aux mardis de l’exécution », une initiative alignée sur l’appel de l’OMPI en faveur de la justice.

Urgence internationale

Les dernières actions contre Mohammad et Mehdi Khodakarami soulignent la campagne de répression continue du régime iranien contre les dissidents politiques. Ces affaires montées de toutes pièces et ces condamnations sévères visent à étouffer la dissidence et à intimider ceux qui contestent l’autorité du régime. La Résistance iranienne, dirigée par le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a réitéré le besoin urgent d’une mission d’enquête internationale pour visiter les prisons iraniennes. Une telle mission doit inclure des rencontres avec des détenus politiques afin d’enquêter sur les violations systématiques des droits de l’homme commises par le régime.

Le sort des frères Mohammad et Mehdi Khodakarami est emblématique de la répression générale à laquelle sont confrontés les prisonniers politiques en Iran. Leur courage face à l’injustice systémique met en évidence le besoin urgent de solidarité et d’action au niveau mondial pour que le régime iranien soit tenu responsable de ses crimes contre l’humanité.

Source: CSDHI

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