Leur protestation faisait suite au transfert de deux prisonniers politiques condamnés à mort, Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, vers la prison de Ghezel Hessar à Karadj, une ville située à l’ouest de Téhéran et connue pour abriter la plus grande prison d’exécutions d’Iran.
Le mercredi 29 janvier 2025, Hedayatollah Farzadi, directeur de la prison d’Evin, a informé les femmes qu’elles étaient punies pour leur protestation et qu’à partir du dimanche 2 février, elles seraient privées de toute visite – en personne et derrière une vitre – pendant 3 semaines.
Cette mesure sévère intervient alors que l’on s’inquiète de plus en plus de l’utilisation croissante par l’Iran des exécutions comme outil de répression. Le régime clérical a intensifié sa répression de la dissidence, ciblant les prisonniers politiques avec des mesures brutales pour faire taire leurs voix.
Les femmes concernées par l’interdiction de visite sont Azar Korvandi, Reyhaneh Ansari, Forough Taqipour, Shiva Esmaeli, Maryam Yahyavi, Golrokh Iraee, Sakineh Parvaneh, Zahra Safaei, Marzieh Farsi, Tahereh Nouri, Motahareh Gouneii, Nahid Khodajoo, Elaheh Fouladi, Nasrin Khezri, Anisha Asadollahi, et Samaneh Asghari.
Manifestation de prisonniers contre le transfert de détenus du couloir de la mort
Le dimanche 26 janvier 2025, vers 21h00, les prisonnières politiques d’Evin ont organisé un sit-in pour protester contre le transfert soudain et forcé de Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani à la prison de Ghezel Hesar. Cette prison est connue pour ses exécutions massives, et le transfert soudain des prisonniers y est souvent le prélude à leur exécution.
Craignant pour la vie de ces hommes, les femmes ont protesté en scandant des slogans contre le régime iranien et son recours systématique à la peine de mort.
Les prisonnières ont notamment scandé « Le nœud coulant du bourreau n’a plus de pouvoir sur Damavand », en référence à la plus haute montagne d’Iran, symbole de résilience ; “ Behrouz Ehsani doit être libéré ”, “ Mehdi Hassani doit être libéré ”, “ À bas le dictateur ”, “ À bas le régime des bourreaux ”, “ Ni la prison ni l’exécution ne feront plus effet – ce régime des bourreaux ne dormira jamais en paix ”, et » Liberté ! Liberté ! Liberté ! »
En Iran, scander des slogans hostiles au régime en prison est un acte de défi extraordinaire, souvent sanctionné par de lourdes peines. Pourtant, ces femmes, déjà emprisonnées pour leur activisme politique, refusent d’être réduites au silence.
La répression continue du régime iranien à l’encontre des prisonniers politiques, en particulier des femmes, met en lumière la résistance croissante contre le régime des mollahs. L’interdiction des visites n’est pas seulement une mesure punitive, c’est une tentative de briser l’esprit de ceux qui osent s’opposer à la tyrannie. Toutefois, comme l’ont montré ces femmes, la brutalité du régime n’a pas anéanti leur volonté de lutter pour la liberté.
Source: CNRI Femmes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire