Une réponse forte à la répression systématique
Le vote a fait suite à un débat parlementaire intense au cours duquel les députés européens ont prononcé une série de discours passionnés dénonçant les violations systématiques des droits de l’homme par le régime iranien. Les législateurs ont exprimé leur indignation face aux cas d’Ehsani et d’Hassani, qui auraient tous deux été torturés, n’auraient pas bénéficié d’une procédure régulière et auraient été condamnés à mort lors de procès qui n’ont pas duré plus de cinq minutes.
Plusieurs députés ont qualifié ces exécutions de motivations politiques, les décrivant comme des exemples de la stratégie impitoyable du régime pour intimider les voix de l’opposition et s’accrocher au pouvoir.
Les députés européens s’expriment
Petras Auštrevičius a condamné l’utilisation par l’Iran « d’exécutions de masse et de la diplomatie de l’otage » comme instruments de contrôle de l’État. Il a décrit les cas d’Ehsani et d’Hassani comme des exemples particulièrement alarmants d’accusations fabriquées de toutes pièces pour punir l’activisme.
Milan Zver a qualifié la République islamique de « l’un des régimes les plus oppressifs au monde » et a dénoncé le règne du guide suprême Ali Khamenei comme un « règne de la terreur ». M. Zver a appelé à des efforts internationaux pour mettre fin à l’impunité en Iran et pour rendre justice aux victimes de la violence d’État.
Daniel Attard a qualifié la vague d’exécutions du régime de « meurtre d’État », soulignant que près de 1 000 exécutions ont eu lieu au cours de l’année écoulée. Il a insisté sur l’utilisation de la torture et des faux procès comme tactiques pour instiller la peur parmi les Iraniens.
Veronika Vrecionová a décrit la condamnation d’Ehsani et d’Hassani comme des « exemples classiques » de faux procès à motivation politique. Elle a prévenu que de nombreux autres prisonniers politiques en Iran risquaient de subir le même sort.
Danuše Nerudová a élargi la critique à la répression du journalisme indépendant, appelant l’Europe à soutenir les médias qui s’efforcent de contrer la propagande du régime.
Davor Ivo Stier est allé plus loin, qualifiant le recours aux exécutions par l’Iran de « terrorisme d’État ». Il a appelé l’UE à désigner officiellement le régime iranien comme un État terroriste et à renforcer la protection des dissidents à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran.
Francisco Assis a souligné l’urgence de condamner l’utilisation méthodique de la peine capitale par Téhéran pour écraser les dissidents. Il a attiré l’attention sur les centaines de prisonniers qui attendent actuellement d’être exécutés dans le cadre d’un système judiciaire conçu pour la répression.
La commissaire demande l’arrêt des exécutions
Fait marquant, Hajaa Lahbib, commissaire européenne chargée de la préparation aux crises, de la gestion des crises et de l’égalité, a publié une déclaration officielle au cours du débat, demandant instamment à l’Iran d’arrêter immédiatement les exécutions d’Ehsani et d’Hassani. C’était la première fois qu’un fonctionnaire de la Commission européenne abordait directement le sort de ces deux militants, ce qui a donné plus de poids à la condamnation de l’UE.
Au-delà des frontières : Tentatives d’assassinat à l’étranger
La résolution aborde également les opérations menées par l’Iran au-delà de ses frontières, en citant la tentative d’assassinat d’Alejo Vidal-Quadras, ancien vice-président du Parlement européen. Les législateurs ont établi un lien entre cette attaque et la stratégie plus large du régime consistant à cibler les dissidents politiques et les critiques, même en Europe, une tendance alarmante qui a fait l’objet d’une attention croissante.
La résolution exige des mesures plus strictes
La résolution adoptée par le Parlement européen comporte plusieurs demandes concrètes :
- La libération immédiate de tous les prisonniers politiques en Iran.
- L’abolition de la peine de mort.
- La désignation officielle du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) comme organisation terroriste.
- Le maintien de sanctions ciblées contre les responsables iraniens impliqués dans des violations des droits de l’homme.
Bien que de nombreux députés européens aient exprimé leur mécontentement face à l’absence d’action décisive de la part des gouvernements européens, la résolution marque une étape unifiée vers une plus grande responsabilisation. La position ferme du Parlement européen est le signe d’une dynamique croissante au sein de l’UE pour confronter les violations des droits de l’homme commises par le régime iranien à des mesures tangibles.
Alors que la répression interne de l’Iran continue de s’intensifier, la pression s’accroît sur les institutions européennes pour qu’elles dépassent les déclarations et passent à l’action.
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