Souvenez-vous d’un père de 70 ans, au corps usé par la maladie et les cicatrices de la torture, mais inébranlable, debout, le cœur plein d’espoir pour la justice, attendant son exécution.
Ce sont là des aperçus réels de la vie de 57 prisonniers politiques en quête de liberté à travers l’Iran – du Kurdistan au Baloutchistan, d’Ahwaz à Téhéran, et du Khorassan à Ispahan. Il s’agit de personnes emprisonnées, torturées et menacées de mort non pas pour avoir commis des crimes, mais pour le « péché » de dissidence à l’égard du régime des mollahs, pour leur courage et pour leurs cris en faveur de la liberté. Ce rapport n’est pas simplement un recueil de statistiques ; il témoigne de cœurs qui battent encore, de voix qui résonnent entre les murs des prisons et d’un monde qui ne peut pas fermer les yeux sur cette injustice. Ces 57 personnes se sont battues pour la justice et sont aujourd’hui sur le point d’être exécutées. Le monde doit entendre, voir et agir.
L’ampleur de la tragédie : Des exécutions qui brisent le cœur d’une nation
En 2024, 993 personnes ont été exécutées en Iran, dont 915 en secret et 14 prisonniers politiques. Aujourd’hui, 57 autres personnes attendent le même sort.
Ces chiffres révèlent une catastrophe en matière de droits de l’homme qui exige une intervention internationale urgente. Les exécutions secrètes, le manque de transparence des statistiques officielles et les pressions exercées sur les familles pour qu’elles gardent le silence rendent cette crise encore plus complexe. Ces chiffres sont les cris étouffés d’une nation qui suffoque dans ses prisons.
Violations flagrantes des normes d’équité des procès
La plupart des prisonniers politiques condamnés à mort en Iran ont été privés de leurs droits fondamentaux au cours de la procédure judiciaire :
- Des procès opaques : Les séances du tribunal se déroulent souvent à huis clos, sans la présence des médias ou d’observateurs indépendants.
- Absence d’accès à un avocat indépendant : Les accusés sont souvent contraints d’accepter les avocats désignés par le gouvernement.
- Accusations vagues : Des accusations telles que « inimitié contre Dieu » (moharebeh) ou « actions contre la sécurité nationale » sont portées sans preuves claires et vérifiables.
Des manifestations réprimées dans le sang
Nombre de ces personnes, comme Milad Armoun et Navid Najaran du canton d’Ekbatan, ont été arrêtées lors des manifestations nationales de 2022 (à partir du 16 septembre 2022), au cours desquelles le peuple iranien a réclamé la liberté et s’est vu répondre par la corde. Environ un tiers de ces arrestations ont eu lieu en 2022 ou après. Ces exécutions ne sont pas une simple punition, elles sont un message : quiconque s’élève contre l’oppression le paiera de sa vie.
Conditions de détention inhumaines : Double peine avant l’exécution
- Refus de soins médicaux : De nombreux prisonniers souffrent de maladies graves mais n’ont pas accès à des médecins ou à des médicaments.
- Mise en isolement prolongée : Il s’agit d’un instrument de torture psychologique.
- Transferts soudains vers des prisons d’exécution : Des rapports font état de transferts inopinés vers des établissements tels que Qezel-Hesar, où les condamnations à mort sont exécutées.
Impact sur les familles et la société : La dimension humaine de la crise
L’exécution des prisonniers politiques ne s’arrête pas à l’individu : elle se répercute sur les familles, les communautés et les générations, laissant de profondes blessures. Lorsqu’une personne est condamnée à mort, c’est une famille, une société et une génération entière qui en portent les cicatrices. Cette douleur s’étend bien au-delà des murs de la prison et touche le cœur de l’Iran.
- Pression sur les familles : Les menaces, les arrestations et le silence forcé imposés par les autorités ont été largement signalés.
- Climat de peur : les exécutions servent à réprimer la dissidence civile et politique.
- Érosion de l’espoir de justice : L’absence d’obligation de rendre des comptes a ébranlé la confiance du public dans le système judiciaire.
Torture et procès : La justice sous la botte
Chaque sentence prononcée par le système judiciaire du régime raconte l’histoire d’un procès injuste :
- Torture impitoyable : Les prisons sont devenues des salles de torture – des passages à tabac au refus de soins médicaux. Pouya Ghobadi a souffert d’une hémorragie interne pendant un mois ; Vahid Bani-Amerian a subi des lésions oculaires en isolement. Amnesty International a publié un rapport : « Le 22 décembre 2023, des agents ont battu Vahid […] il a passé deux mois à l’isolement. Vahid s’est écrié : « Ce n’est pas une cage, c’est une tombe ».
- Des procès fictifs : Des accusations telles que « rébellion » (baghi) ou « inimitié à l’égard de Dieu » sont prononcées sans preuve dans des tribunaux à huis clos. Amnesty International l’a constaté : « Des aveux ont été extorqués sous la torture, mais aucune enquête n’a suivi.
Exécutions : L’oppression d’une nation
Ces exécutions suivent un modèle, du massacre de 1988 à aujourd’hui. Ces crimes se répètent, mais maintenant le monde les regarde. Ces 57 personnes montrent que le régime ne connaît pas de frontières, ni d’âge, ni de sexe, ni d’appartenance ethnique.
Diversité humaine et voix de la liberté contre la répression
Ces 57 prisonniers politiques reflètent la diversité ethnique, d’âge et de classe de l’Iran et sont des symboles de la résistance. Ils appartiennent à des confessions, des croyances, des âges, des élites éduquées et des groupes ethniques variés, et comprennent des femmes et des hommes qui se sont courageusement opposés à la tyrannie.
Diversité des croyances et des convictions : Des voix issues de différentes convictions
Ces prisonniers, qui représentent un large éventail de croyances et de religions, mettent en évidence la répression de toute voix dissidente en Iran :
- Seyyed Mohammad Javad Vafaee Sani : Un jeune athlète de Mashhad, accusé d’avoir « insulté le Prophète », a écrit de sa prison : « La vérité ne peut être réduite au silence par une corde.
- Edris Ali : Un gauchiste accusé de l’assassinat de Mohsen Fakhrizadeh, qui a crié pendant les interrogatoires : « Je reste fidèle à mes idéaux, même s’ils me coûtent la vie.
Tranche d’âge : De l’enfance à la vieillesse, personne n’est épargné
Des enfants aux personnes âgées, ces peines cruelles n’épargnent aucun âge :
- Soleiman Shahbakhsh : Arrêté à 12 ans, aujourd’hui âgé de 20 ans, il a raconté à sa famille depuis la prison de Zahedan : « J’ai encore des rêves – ne les laissez pas les tuer ».
- Pouya Ghobadi : un ingénieur de 32 ans originaire de Sanandaj, condamné à mort après avoir été torturé à Evine, a écrit secrètement : « Chaque blessure est un cri pour la liberté ».
- Behrouz Ehsani : un père de deux enfants, âgé de 70 ans, détenu à Ghezel Hesar, a déclaré à ses proches : « Ma vie était pour la justice, et ma mort le sera aussi. Je ne mendierai pas ma vie ».
- Milad Armoun : un jeune d’Ekbatan, arrêté lors des manifestations de 2022, a crié depuis la prison de Rajaï Chahr : « Nous nous sommes battus pour l’avenir de l’Iran : « Nous nous sommes battus pour l’avenir de l’Iran ».
Malades graves : une double souffrance à l’ombre de la mort
Nombre de ces prisonniers sont atteints de maladies graves, mais on leur refuse tout traitement :
- Abolhasan Montazer : Abolhasan Montazer : prisonnier politique âgé de 65 ans, il souffre d’affections graves, notamment d’une opération à cœur ouvert, de diabète, de problèmes de prostate, de calculs rénaux et d’une hernie thoracique, mais il reste inébranlable et défiant.
- Ahmadreza Jalali : Médecin de double nationalité souffrant de maladies chroniques, détenu à l’isolement à Evine, il a écrit : « Chaque jour affaiblit mon corps, mais renforce ma détermination ».
- Vahid Bani-Amerian : Une élite universitaire dont les yeux ont été endommagés par les coups, a déclaré à ses compagnons de cellule : « Ils m’ont pris la vue, mais ma volonté est restée intacte : « Ils m’ont privé de la vue, mais ma vision de la liberté est toujours vivante.
- Pouya Ghobadi : après la torture, luttant contre une hémorragie interne, il s’est écrié : « Ces blessures sont mes médailles d’honneur.
Élites emprisonnées : réduire au silence l’avenir d’une nation
Les intellectuels figurant sur cette liste constituent le capital intellectuel de l’Iran, enfermé :
- Vahid Bani-Amerian : Diplômé de l’université Khajeh Nasir, il a déclaré en solitaire : « J’ai utilisé mes connaissances pour mon peuple : « J’ai utilisé mes connaissances pour mon peuple, pas pour l’oppresseur ».
- Ahmadreza Jalali : Chercheur international, il a écrit depuis Evin : « Ma science est devenue mon crime, mais j’ai la conscience tranquille. »
- Pouya Ghobadi : jeune ingénieur, a crié en prison : « Je me suis battu pour construire l’Iran, pas pour être détruit ».
Diversité ethnique : La répression de l’arc-en-ciel iranien
Ces prisonniers issus de différentes ethnies reflètent l’oppression systématique de la diversité :
- Pakhshan Azizi et Varisheh Moradi : femmes kurdes ; Varisheh a déclaré : « La prison ne me brisera pas – je suis la voix du Kurdistan ».
- Soleiman Shahbakhsh et Eido Shahbakhsh : Baloutches, parmi les plus opprimés de la société. Eido s’est écrié : « Nous mourons pour les droits du Baloutchistan.
- Abbas Deris : Arabe du Khouzistan, qui, après avoir perdu sa femme, a déclaré : « Ma douleur est celle de mon peuple : « Ma douleur est la douleur de mon peuple ».
- Hatem Ozdemir : Citoyen turc, il a crié depuis la prison d’Oroumieh : « La tyrannie ne connaît pas de frontières ».
Femmes et hommes : Le courage au-delà du genre
Les femmes et les hommes de cette liste se tiennent les coudes pour lutter contre l’oppression :
- Sharifeh Mohammadi : De la prison d’Adelabad, a déclaré : « Je suis la voix des travailleurs : « Je suis la voix des travailleurs, même s’ils me réduisent au silence.
- Vahid Bani-Amerian : S’est écrié : « Les hommes et les femmes de ce pays luttent ensemble pour la liberté ».
Condamnation internationale et appel urgent : Ne laissez pas ces voix être réduites au silence
Le sort des prisonniers politiques menacés d’exécution en Iran est une crise urgente des droits de l’homme qui ne peut être ignorée. Chaque jour de retard signifie la perte de vies au profit d’un système injuste et opaque. La communauté internationale doit réagir de manière décisive pour mettre un terme à cette tragédie et empêcher que les atrocités du passé ne se répètent.
Amnesty International, dans son rapport 2024 intitulé « Don’t Let Them Kill Us » : Iran’s Relentless Execution Crisis Since the 2022 Uprising, Amnesty International a mis en lumière l’exécution de six hommes liés aux manifestations de 2022, soulignant le rythme alarmant de ces exécutions et demandant instamment : « Arrêtez immédiatement les exécutions, annulez les condamnations, libérez-les ».
D’autres organes de l’ONU, notamment les experts de l’ONU en mai 2023, ont fermement condamné l’exécution de prisonniers politiques, mettant en garde : « Toute condamnation à mort violant les obligations internationales d’un État est illégale et équivaut à une exécution arbitraire ». Ils ont appelé l’Iran à cesser immédiatement les exécutions et à modifier sa constitution et son code pénal pour abolir la peine de mort.
Conclusion : La corde au cou ou une lueur d’espoir ?
Cinquante-sept êtres humains sont suspendus dans la balance. Ce rapport est un appel à la solidarité mondiale pour défendre le droit à la vie et à la justice.
Nous demandons l’arrêt des exécutions, des enquêtes indépendantes, un soutien aux familles et des sanctions à l’encontre des responsables de l’application de la peine de mort.
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