lundi 14 avril 2025

Le régime iranien défend les exécutions de prisonniers politiques face à l’indignation mondiale

 La justice du régime clérical a remis un rapport de 12 pages au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, cherchant à justifier les condamnations à mort de Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, deux prisonniers politiques affiliés à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK). Le document les accuse d’avoir orchestré des actes de violence lors des manifestations nationales de 2022, d’appartenir à l’OMPI et de diffuser de la propagande antigouvernementale. Cette décision intervient alors que le régime fait l’objet de vives critiques internationales pour ses violations persistantes des droits humains, la communauté internationale dénonçant ces condamnations dans le cadre d’une campagne plus vaste visant à museler l’opposition.

Ehsani, 67 ans, et Hassani, 48 ans, ont été arrêtés à la suite des manifestations de 2022 déclenchées par la mort de Mahsa Amini en détention. Le rapport judiciaire cite des chefs d’accusation tels que « collecte d’informations classifiées », « fabrication d’explosifs » et « participation à des émissions de l’OMPI », affirmant que les procès ont respecté les normes internationales. Il nie les allégations de torture et insiste sur le fait que les hommes ont eu accès à une représentation juridique. Cependant, des observateurs internationaux, dont des experts de l’ONU et des organisations de défense des droits humains, signalent que les procédures judiciaires en Iran ont été entachées d’aveux forcés, de l’absence d’avocat indépendant et d’audiences secrètes, les accusés étant limités à des avocats commis d’office.

La publication du rapport coïncide avec un autre événement alarmant : le simulacre de procès en cours contre 104 membres et dirigeants de la Résistance iranienne, principalement des membres de l’OMPI, accusés d’atteinte à la sécurité de l’État. Ces poursuites massives, largement critiquées comme prétexte pour criminaliser l’opposition, créent un dangereux précédent, permettant au régime de qualifier les accusés d’agents de l’OMPI et de justifier leur exécution. De telles tactiques rappellent le massacre de 1988, lorsque la dictature cléricale a exécuté plus de 30 000 prisonniers politiques, pour la plupart des sympatisants de l’OMPI, lors d’une purge brutale restée impunie. Nombre des auteurs de ce crime sont toujours au pouvoir, ce qui explique le recours constant du régime à la violence pour maintenir son contrôle.

La réponse internationale a été sans équivoque. Amnesty International, le Parlement européen, des dizaines d’anciens chefs d’État, des parlementaires en exercice et diverses organisations de défense des droits humains ont condamné les condamnations à mort de Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, les qualifiant de violations flagrantes de la justice, et ont appelé à leur arrêt immédiat. Le régime a cependant balayé ces critiques, ignorant des décennies de protestations internationales contre son bilan en matière de détentions arbitraires, de torture et d’exécutions. Ce refus met en lumière une impunité persistante, qui remonte au massacre de 1988 et se poursuit encore aujourd’hui avec la répression.

Une campagne mondiale pour sauver Ehsani, Hassani et d’autres prisonniers affiliés à l’OMPI dans le couloir de la mort prend de l’ampleur. Des manifestations dans des villes comme Paris et Washington, ainsi que des déclarations d’organisations telles que le Comité britannique pour la liberté en Iran et le Comité français pour un Iran démocratique, ont exhorté l’ONU à agir pour empêcher les exécutions. En Iran, des prisonniers ont rejoint la campagne « Non aux mardis des exécutions », amplifiant les appels à mettre fin à l’application de la peine de mort par le régime. Ces efforts reflètent une demande croissante de justice, non seulement pour ces affaires, mais aussi pour le procès des 104 personnes, qui menace d’intensifier la répression du régime contre toute personne liée à l’OMPI.

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