« Les sanctions ont étouffé l’économie iranienne, mais les véritables racines de la crise sont ailleurs », affirme le journal, pointant du doigt « la dépendance chronique au pétrole, la corruption généralisée et l’inefficacité bureaucratique » comme les véritables coupables. L’éditorial ajoute sans détour : « Négocier sans changement interne n’est qu’un mirage qui crée de faux espoirs.»
Le journal a déploré que, même après l’accord nucléaire de 2015 (JCPOA), « l’inflation a grimpé en flèche, la création d’emplois a stagné et le chômage des jeunes est resté supérieur à 23 %. « Les devises étrangères ont afflué, mais la production nationale a fléchi. Les biens importés ont inondé les marchés, tandis que les industries locales se sont effondrées », affirme-t-il.
Selon Javan, plus de la moitié du budget de l’État iranien reste liée aux exportations de pétrole, ce qui rend l’économie du pays « extrêmement vulnérable à la volatilité des marchés mondiaux ». Le journal prévient que même si les sanctions étaient levées, « sans diversification ni refonte institutionnelle, la fragilité persistera ».
La publication souligne également le classement de Transparency International, qui classe le pays 147e sur 180 pays, le qualifiant de preuve d’une opacité tenace et d’une défaillance systémique : « Les fonds de développement sont détournés et les projets d’infrastructures sont bloqués à cause du clientélisme et de la mauvaise gestion. »
Concernant l’inflation, Javan cite l’impression monétaire effrénée comme principale cause : « Tant que la politique monétaire restera imprudente, l’inflation supérieure à 35 % se maintiendra, sanctions ou pas.»
Dans un rejet catégorique de la stratégie diplomatique du régime, le journal conclut : « L’accent mis sur la négociation détourne l’attention du véritable champ de bataille : la réforme interne. Sans elle, aucun accord étranger ne pourra sauver l’Iran de l’effondrement.»
Si Javan tente d’inscrire sa critique dans un discours loyaliste, le sous-texte est sans équivoque : quatre décennies de régime absolu ont affaibli les institutions iraniennes, laissant un régime fragile et vulnérable aux troubles sociaux. L’article reconnaît implicitement un paradoxe dangereux pour l’establishment clérical : l’allègement des sanctions, même obtenu par le biais de négociations extérieures, ne résoudra pas la crise du régime. Au contraire, comme on l’a vu après l’accord nucléaire de 2015 et l’afflux de milliards dans les caisses du régime, un tel allègement ne fait qu’accroître les attentes de l’opinion publique et accélérer la désillusion lorsqu’aucune amélioration tangible ne s’ensuit.
Le soulèvement de 2017, alimenté par le désespoir économique deux ans et demi seulement après le JCPOA, en est un rappel brutal. C’est pourquoi le journal du CGRI prévient que les négociations sont un mirage : en l’absence de changements structurels et novateurs, même une marge de manœuvre financière ne peut empêcher la menace imminente d’un nouveau soulèvement national.
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