lundi 7 avril 2025

Forte hausse des exécutions : au moins 74 prisonniers exécutés, dont quatre femmes

 En mars 2025, la République islamique d’Iran a poursuivi son utilisation systématique des exécutions à un rythme alarmant. Selon les conclusions du Human Rights Monitor iranien, au moins 74 personnes, dont quatre femmes, ont été exécutées dans tout le pays au cours du mois. Cette vague d’exécutions a coïncidé avec le début du nouvel an iranien et le mois saint du ramadan, soulignant le mépris persistant du régime pour les droits humains fondamentaux et les appels internationaux à mettre fin à la peine de mort.

Principaux faits saillants

Exécutions de masse le 1er mars : Le samedi 1 mars, les autorités ont exécuté 27 personnes dans plusieurs villes, dont une femme et 12 prisonniers baloutches. Les victimes comprenaient trois frères (Jalal, Javad et Alireza Afagh), un père et son fils, ainsi que d’autres personnes pendues à Mashhad, Arak, Tabriz, Qorveh, Amol et Zahedan.

Femmes exécutées :

  • Nasrin Barani, 29 ans, exécuté à la prison de Dastgerd, Isfahan, après quatre années d’emprisonnement.
  • Asieh Ghavicheshm, exécuté à Mashhad le 1 mars.
  • Le 16 mars, Mojgan Azarpisheh, 31 ans, et Kosar Baghernejad, 24 ans, ont été exécutés dans la prison d’Oroumieh.

Exécutions pour des accusations liées à la drogue :

Plusieurs prisonniers ont été pendus pour des infractions présumées liées à la drogue, dont Ahmad Saeedi à Zanjan, Ghasem Saraei à Qom, Houshang Mohammadi-Khani à Yazd et Jalal Ashkani à Hamedan.

Autres exécutions dans les provinces :

  • À Neyshabur, Amin Khosravi et Hojjat Torkaman ont été exécutés.
  • À Khorramabad, Obeid Maleki et Mohammad Javad (Afshin) Hassanvand, un ancien agent de la force publique, ont été exécutés.
  • Des exécutions ont également eu lieu à Ardabil, Kashan, Qazvin, Jiroft, Gorgan et dans d’autres villes.

Prisonniers politiques à risque

Les autorités iraniennes continuent de condamner à mort des prisonniers politiques :

  • Hamid Hosseinnezhad Heidaranlou a été condamné à mort pour prétendue « rébellion » par la Cour suprême le 24 mars.
  • Varishe Moradi est également menacé d’exécution imminente.

Les familles des prisonniers politiques, dont celles de Vahid Bani Amerian et Pouya Ghobadi, ont manifesté publiquement pour demander la révocation des peines de mort prononcées contre leurs proches. Les deux hommes ont été condamnés aux côtés de quatre autres (dont Babak Alipour, Shahrokh Daneshvarkar, Mohammad Taqavi et Abolhassan Montazer) dans des procès à motivation politique par les tribunaux révolutionnaires iraniens.

Torture et négligence médicale des prisonniers politiques

De nombreux rapports ont été publiés en mars décrivant les mauvais traitements infligés aux prisonniers :

  • Mohammad et Mehdi Khodakarami ont été brutalement battus, humiliés et placés en quarantaine à la prison de Khorramabad.
  • Kamran Rezaeifar, après une opération majeure, a été enchaîné à un lit d’hôpital et est retourné en prison malgré sa mauvaise santé.
  • Ebrahim Khalil Sedighi, un prisonnier politique de 66 ans atteint du diabète, s’est vu refuser des soins médicaux, risquant une nouvelle détérioration physique après avoir déjà perdu trois orteils à cause de l’infection.

Les manifestations contre les exécutions se poursuivent

Tout au long de mars 2025, la résistance du public aux exécutions s’est intensifiée alors que les familles des prisonniers politiques condamnés à mort ont organisé plusieurs manifestations pacifiques, tandis que la campagne « Non à l’exécution les mardis » est entrée dans sa 62e semaine consécutive le 1 avril. Actif dans 38 prisons en Iran, continue de contester le recours généralisé à la peine capitale par le régime.

Le 26 mars, les familles de Vahid Bani Amerian et Pouya Ghobadi — toutes deux condamnées à mort — se sont rassemblées devant la prison d’Evin à Téhéran. Portant des photos et des pancartes portant des slogans tels que « Non à l’exécution » et « Abolir la peine de mort maintenant », les familles ont appelé à l’arrêt immédiat des exécutions de leurs proches et de tous les prisonniers politiques. Une manifestation similaire avait eu lieu le 18 mars dans le parc de Sarab, à Sonqor (province de Kermanshah), où des proches ont de nouveau demandé la révocation de ces peines de mort.

Vahid Bani Amerian et Pouya Ghobadi sont affiliés à l’Organisation des Moudjahidines du peuple iranien (OMPI). Ils ont été condamnés en décembre 2024, avec quatre autres : Shahrokh Daneshvarkar, Babak Alipour, Seyed Mohammad Taghavi et Seyed Abolhassan Montazer, par le juge Iman Afshari de la section 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Les accusations comprenaient « agir contre la sécurité nationale », « être membre de l’OMPI » et « faire de la propagande contre le régime ». Tous les six ont une longue histoire d’activisme politique et d’emprisonnement pour leur opposition à la République islamique.

Malgré la nature pacifique des manifestations, les autorités ont réagi par le silence et dans certains cas par l’intimidation, tout en poursuivant les exécutions. À l’intérieur des prisons, les détenus ont rejoint la résistance par le biais de grèves de la faim, notamment dans les prisons d’Evin, de Gohardasht, de Qezel-Hesar, de Shiraz, d’Urmia et de Rasht. Ces actes coordonnés de défiance reflètent la demande collective croissante d’abolir la peine de mort et de mettre fin à la persécution judiciaire des dissidents.

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies renouvelle les mandats du rapporteur spécial et de la mission d’établissement des faits

Le 22 mars 2025, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a adopté, lors de sa 58e session à Genève, une résolution renouvelant les mandats du Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran et de la Mission internationale indépendante d’établissement des faits. La résolution, adoptée par 24 voix pour, a mis en lumière les violations généralisées et systématiques des droits de l’homme commises par le régime iranien, y compris la forte augmentation du nombre d’exécutions, la suppression des libertés civiles et la discrimination à l’égard des femmes et des minorités. Elle appelle l’Iran à coopérer pleinement avec les deux mandats et à mettre fin à l’impunité des responsables de graves abus. La décision reflète les préoccupations continues de la communauté internationale au sujet du manque de responsabilité et de la détérioration de la situation des droits en Iran.

Conclusion

Le nombre élevé d’exécutions en mars 2025 — au moins 74 prisonniers, dont quatre femmes — souligne une tendance continue à la répression et aux abus de la part des autorités iraniennes. En dépit de la condamnation internationale généralisée et des appels croissants à la réforme, le régime iranien a intensifié son utilisation de la peine de mort comme outil d’intimidation et de contrôle. Iran HRM réitère son appel à la suspension immédiate de toutes les exécutions, l’abolition de la peine de mort et la libération de tous les prisonniers politiques.

Nous demandons instamment à la communauté internationale de maintenir et d’intensifier les pressions sur les autorités iraniennes afin qu’elles respectent les droits de l’homme et rendent des comptes pour les violations en cours.

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