mardi 18 février 2014

Iran: dix prisonniers politiques courageux signent une lettre commune

                             
  CNRI - "L'abolition de la peine de mort est une revendication pouvant être au centre de la coordination et de l'unité de toutes les forces pro-démocratie en Iran", ont déclaré dix prisonniers politiques courageux dans une lettre commune.

  Voici des extraits de leur lettre envoyée depuis la prison de Radja'i Chahr de Karaj (près de Téhéran ):

  La révolution de 1979 a pris forme autour des revendications de liberté, d'indépendance, de justice et de progrès sociale (…) La population s'attendait à ce que le respect des libertés et du principe progressiste de la séparation des pouvoirs, notamment avec une justice indépendante du pouvoir politique, puisse concrétiser les nobles objectifs de la révolution constitutionnelle du siècle dernier: la création d'une " maison de justice" et la primauté du droit sur le pouvoir individuel du monarque. Ainsi, la souveraineté populaire émanant de la volonté nationale aurait pu garantir les acquis de la nouvelle révolution.
  Or, les mollahs au pouvoir au nom de la religion et s'appuyant sur le principe du "Guide suprême", ont instauré une dictature théocratique, la forme la plus brutale des dictatures. Le lot pour la population au cours des 35 dernières années n'a été que dévastation, misère, corruption, prostitution, toxicomanie, divorce, violence sociale, régression, désolation, pendaison et torture.

  Par ailleurs, nous avons été témoins des privations systématiques des libertés et des violations des droits humains, ainsi que le ruine de l'éducation, des moeurs et des valeurs du travail. La créativité a  tarie et les créateurs dans les domaines économiques, culturels, éducatifs et techniques ont été marginalisés et vivent dans le dénuement.

  En politique étrangère, dans l'absence de plébiscite populaire ou de mandat légal international, le pouvoir s'est lancé dans une politique désastreuse d'ingérence dans les pays de la région, notamment en Syrie. Causant de lourdes pertes humaines et portant atteinte à nos intérêts nationaux. Si le peuple syrien fait la distinction entre le pouvoir agresseur et le peuple iranien, nous portons cependant une responsabilité nationale de vigileance à cet égard.

  Par ailleurs, la politique de terreur se poursuit à l'intérieur avec les pendaisons, les arrestations des intellectuels, des minorités religieuses, des militants pro-démocratie et même des avocats de la cour, accompagné de toutes sortes de discriminations sexuelles, religieuses, ethniques, sociales et politiques.

  De plus, en menant une politique aventuriste dans le domaine nucléaire, le pouvoir en place est la cause de sanctions internationales dévastatrices contre la nation iranienne, ajoutant à sa misère. Alors que le pays regorge de ressources énergétiques, la population ne veut pas de telles politiques irresponsables et bien trop coûteuses.

  Dans de telles conditions, la solution réside dans l'unité de toutes les forces pro-démocratie cherchant à instaurer un système démocratique sur la base de la laïcité et des principes modernes émanants de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et des conventions internationaux. Cette unité est réalisable autour de revendications nationales précises, notamment autour de l'abolition de la peine de mort. Cette revendication peut être au centre de la coordination et de l'unité de toutes les forces pro-démocratie en Iran.

  Février 2014, prison Radja'i-chahr

 1.    Mohamad Amir-Kheiri
 2.    Rassoul Badaghi
 3.    Hamid-reza Barahani
 4.    Khaled Herdan
 5.    Chahrokh Zamani
 6.    Mohamad Yousefzadeh
 7.    Hechmatollah Tabarzadi
 8.    Saleh Kohandel
 9.    Firouz Mansour
 10.  Nasseh Youssefi

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