dimanche 2 novembre 2014

Iran – le régime défend à Genève sa politique en matière de droits de l'homme

                   
ATS - C'est la deuxième fois que l'Iran se présentait devant le Conseil des droits de l'homme pour l'examen de son rapport global. Plusieurs ONG ont critiqué l'absence de progrès depuis la présentation du premier rapport il y a quatre ans.
 A la tête d'une forte délégation, Mohammad Javad Larijani, secrétaire du Haut Conseil iranien pour les droits de l'homme, a accusé les pays occidentaux de vouloir imposer leur conception des droits de l'homme. Il a plaidé en faveur de «l'universalité multiculturelle» des droits de l'homme.
Mohammad Javad Larijani a mis en évidence les progrès réalisés, selon lui, en particulier dans les domaines des droits des femmes et des enfants. Il a en même temps dénoncé des attaques terroristes contre son pays et insisté sur la nécessité de lutter contre les trafiquants de drogue.
Peine de mort: la Suisse dénonce
Plus de cent pays sont intervenus pendant le débat de trois heures. S'exprimant parmi les premiers orateurs, l'ambassadeur de Suisse à l'ONU Alexandre Fasel s'est déclaré «très préoccupé par l'application croissante de la peine de mort» en Iran.
Il a souligné les manquements à des procès équitables, en particulier dans le cas de la pendaison, samedi dernier, de Reyhaneh Jabbari, poursuivie pour avoir poignardé un homme qu'elle a accusé de l'avoir violentée. La Suisse a recommandé à l'Iran de commuer les peines des condamnés à mort et de leur permettre de contester la légalité de la sentence.
L'ambassadeur de Suisse a également demandé la libération immédiate de toutes les personnes détenues en Iran pour avoir exercé pacifiquement les droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion.
D'autres Etats occidentaux ont soulevé le cas de Reyhaneh Jabbari et dénoncé l'absence de respect des garanties juridiques élémentaires dans son procès. Ces attaques ont déclenché une riposte de Mohammad Javad Larijani qui a critiqué «l'offensive médiatique» concernant ce cas.
La France et l'Allemagne ont demandé un moratoire sur la peine de mort. L'ambassadeur américain Keith Harper a insisté sur «la fin des harcèlements et des poursuites contre les journalistes».
Promesses non tenues
Le représentant de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) Nicolas Agostini a souligné que les promesses de libéralisation du président iranien Hassan Rohani ne se sont pas matérialisées depuis un an. Depuis juillet 2013, au moins 852 personnes ont été exécutées en Iran, dont huit mineurs au moins, a-t-il indiqué.
Membre de l'association des avocats iraniens, Mohammad Nayyeri a accusé la délégation iranienne de déformer systématiquement les faits en proférant des vérités partielles. La représentante des Baha'i à l'ONU Diane Ala'i s'est offusquée des propos de Mohammad Javad Larijani selon lesquelles les minorités religieuses n'ont pas de problème en Iran.
Plus de cent Baha'i sont en prison en Iran, a-t-elle indiqué à la presse. Elle a critiqué l'expression utilisée par la délégation iranienne «d'universalité multiculturelle» des droits de l'homme, un concept qui ouvre la voie à toutes les interprétations.
Effets positifs
Malgré l'attitude de déni de Téhéran, les ONG ont estimé que l'obligation pour l'Iran de présenter un rapport global tous les quatre ans a des effets positifs. «C'est une protection pour les militants. L'Iran sait qu'il est observé par la communauté internationale. La situation pourrait être pire», a affirmé Diane Ala'i.
Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a pour sa part appelé les pays occidentaux à ne pas approfondir le dialogue avec Téhéran sans amélioration du respect des droits de l'homme en Iran et la fin des exécutions arbitraires.
(ats/Newsnet)

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