CSDHI - Le corps de l'activiste iranien Farshid Hakki a été retrouvé brûlé dans le coffre de sa voiture près de son domicile à Téhéran le 17 octobre 2018.
L'avocat représentant la famille d'un éminent militant et écologiste dont le cadavre brûlé a été retrouvé dans le coffre de sa voiture s'est engagé à demander justice pour la victime et a réfuté les affirmations non fondées selon lesquelles le militant souffrait de dépression.
« Le meurtre du Dr Farshid Hakki est suspect et le pouvoir judiciaire et la police devraient enquêter, arrêter et poursuivre les coupables », a déclaré Mohammad Moghimi au Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI) le 23 octobre 2018.
« Les auteurs pourraient être arrêtés et être traduits devant la justice sur la base de preuves et d’indices importants », a-t-il ajouté. « Je prendrai position jusqu'à la mort et ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour régler cette tragédie nationale conformément à mon engagement professionnel ».
« Pas de signes de dépression »
Après l'annonce de la mort suspecte de ce militant, l’agence de presse, Tasnim, affiliée aux pasdarans (IRGC), a affirmé que Hakki souffrait de dépression et qu'il s'était suicidé.
Mais Moghimi a déclaré au CDHI que sa famille n’avait remarqué aucun signe de dépression, ajoutant qu’un médecin légiste n’avait pas rendu public de rapport final d’autopsie.
« C'était un intellectuel brillant, titulaire de diplômes d'études supérieures en matière de droits humains et en économie et d'un doctorat en droit public. Il a aidé à trouver des solutions aux problèmes des gens », a déclaré Moghimi. « Si quelqu'un était déprimé ou avait un problème, c’est lui qui les aiderait ».
« Selon sa famille, il ne présentait aucun signe de dépression », a-t-il ajouté.
Mort « suspecte »
Moghimi a expliqué au CDHI pourquoi il considérait que la mort de Hakki était « suspecte ».
L'avocat a déclaré que M. Hakki avait quitté son domicile dans le quartier de Bagh-e Faiz à Téhéran le 17 octobre 2018 à 11 heures du matin, pour ne plus jamais y revenir.
L'avocat a déclaré que M. Hakki avait quitté son domicile dans le quartier de Bagh-e Faiz à Téhéran le 17 octobre 2018 à 11 heures du matin, pour ne plus jamais y revenir.
« Vers 19 heures, la police a contacté sa famille. Lorsqu'ils se sont rendus au commissariat, ils se sont rendus compte que sa voiture avait pris feu près de chez lui et qu'un corps que l’on a estimé être le sien, avait été retrouvé dans le coffre », a déclaré Moghimi.
« Les enquêtes ne sont pas terminées mais un employé de banque qui se trouvait non loin de la voiture incendiée a déclaré qu'elle avait été incendiée par l'occupant d'une Peugeot Persia blanche, puis que les délinquants s'étaient échappés », a-t-il ajouté.
« Le responsable de la banque a pu mémoriser le numéro de la plaque d’immatriculation », a-t-il déclaré.
A ce jour, le médecin légiste iranien n’a pas communiqué aucun rapport final d’autopsie à la justice mais le chef de la police de Téhéran a déclaré aux journalistes le 23 octobre que Hakki s’était « immolé », selon l’agence de presse, Tasnim, une agence affiliée aux pasdarans.
« Le rapport du médecin légiste indique explicitement que l'individu s'est immolé par le feu », a déclaré à la presse le chef de la police de Téhéran, Hossein Rahimi, à Téhéran, le 23 octobre.
Rahimi a également averti que quiconque mentionnerait le mot « assassinat », concernant Hakki, serait poursuivi en justice pour « perturbation de l'opinion publique ».
La veille des commentaires de Rahimi, le bureau du médecin légiste avait publié une déclaration affirmant qu’il n’avait pas émis d’avis définitif sur la cause du décès de Hakki.
« Suite à un reportage sur l’opinion du médecin légiste concernant le corps carbonisé d’un homme à l’intérieur d’un véhicule incendié, attribué à une personne dénommée Farshid Hakki, l’organisation de la médecine légale informe le public qu’elle n’a émis aucun avis sur cette affaire ».
Moghimi a déclaré au CDHI que les « commentaires hâtifs et contradictoires » de responsables sur la cause de la mort de Hakki avaient alimenté les rumeurs sur les médias sociaux iraniens selon lesquelles il aurait été victime d'un assassinat politique.
« Tout est possible », a déclaré Moghimi. « L’assassinat a peut-être eu lieu à cause d’un conflit personnel, mais lorsque les responsables font des commentaires hâtifs et contradictoires, d’autres peuvent conclure que c’est parce qu’ils veulent dissimuler un meurtre politique évident ».
Un article du 24 octobre sur une chaîne d'applications, Telegram, fondée par Hakki, citant le site Internet de la Radio Zamaneh, le décrit comme « un militant civique, un écologiste, un défenseur des enfants des rues, un partisan des droits des citoyens et un professeur d'université ».
La biographie de Radio Zamaneh indique également que M. Hakki n’a pas rendu publics ses efforts militants et évitait de parler aux médias étrangers, ajoutant qu’il « ne voulait rien faire qui puisse bouleverser les institutions, car il était toujours surveillé ».
Source : Les Militants des droits de l’homme en Iran
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