CSDHI - Une photo non datée du militant iranien Adel Asakereh, un enseignant arabe de la province du Khouzistan, dans le sud-ouest de l'Iran, qui a été arrêté en mai 2019 pour avoir critiqué le gouvernement sur les médias sociaux, dénonçant leur responsabilité dans la pauvreté du pays.
La photo a été largement diffusée sur les médias sociaux.
Selon un militant des droits des Arabes iraniens en exil, un enseignant issu de la minorité arabe du sud de l'Iran a été condamné à neuf ans de prison pour avoir utilisé les médias sociaux afin de rejeter la responsabilité des mauvaises conditions de vie des villageois sur les autorités iraniennes.
Dans une interview téléphonique accordée mardi à VOA Persian, le chercheur Karim Dahimi, basé à Londres, a déclaré qu'un tribunal iranien de la province du Khouzistan, dans le sud-ouest du pays, avait condamné Adel Asakereh, un enseignant rural, la semaine dernière.
Asakereh, diplômé en histoire, travaillait dans une école de la ville de Shadegan lorsque les forces de sécurité l'ont arrêté en mai 2019. Ils l'ont maintenu en isolement pendant plusieurs mois alors qu'ils l'interrogeaient sur ses publications sur les médias sociaux avant de le relâcher sous caution, a déclaré M. Dahimi.
Réputation de crédibilité
Dahimi a la réputation d'être une source crédible sur la situation des droits humains de son groupe ethnique minoritaire arabe Ahwazi qui vit principalement au Khouzistan. Ses recherches sont citées par des organisations internationales de défense des droits humains telles que le Centre Abdorrahman Boroumand basé à Washington et le groupe Iran Human Rights basé à Oslo.
Dahimi a déclaré à VOA que Asakereh avait mis en ligne des critiques à l'encontre des autorités iraniennes pour avoir permis à un producteur de canne à sucre de réquisitionner les terres agricoles des villageois de Shadegan et pour avoir donné la priorité aux séminaires islamiques locaux dans les dépenses gouvernementales. Il a ajouté qu'Asakereh s'était plaint que ces politiques appauvrissaient encore plus les villageois.
Pour avoir exprimé de tels sentiments sur les médias sociaux, a déclaré M. Dahimi, le tribunal a condamné Asakereh pour avoir suscité l'anxiété du public, menacé la sécurité nationale et insulté le Guide suprême iranien, l'Ayatollah Ali Khamenei, et d'autres autorités.
Les premières informations en ligne sur la condamnation de l'enseignant arabe iranien a été publié samedi dans un message Twitter de la chaîne KhakZadegan, qui partage des informations sur ce qu'elle appelle la souffrance des Arabes iraniens. Le post comprenait un clip vidéo de d’Asakereh jouant avec ses élèves.
Les médias officiels iraniens n'ont pas mentionné les récentes actions en justice contre Asakereh. Il n'est pas clair s'il risque une incarcération imminente ou s'il peut rester libre pendant qu'il fait appel du verdict rapporté par Dahimi.
VOA Persan a contacté la mission iranienne de l'ONU à New York par e-mail et par téléphone jeudi dernier pour demander des commentaires sur le cas d'Asakereh, mais n'a reçu aucune réponse.
Les minorités ciblées
Les dernières informations annuelles du Département d'Etat américain sur les droits de l'homme en Iran, publié en mars, a déclaré que les quelques 2 millions d'Ahwazis de ce pays à prédominance persane et islamiste faisaient partie de plusieurs groupes minoritaires « ciblés de manière disproportionnée » par les autorités pour « arrestation arbitraire, détention prolongée, disparitions et abus physiques. »
Les informations indiquent également que les Ahwazis se plaignent largement que le gouvernement iranien détourne et gère mal les ressources naturelles, principalement l'eau, souvent au profit d'entrepreneurs affiliés à la plus puissante force militaire iranienne, le Corps des gardiens de la révolution islamique (les pasdarans).
Source : VOA
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