dimanche 27 juin 2021

Agnès Callamard d’Amnesty International appelle à mettre fin à la culture de l’impunité

 The Washington TimesDans un article d’opinion publié le 23 juin 2021, The Washington Times a publié des extraits d’une déclaration de la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, dans laquelle elle demande que le président élu du régime iranien, Ebrahim Raisi, soit tenu responsable de crimes contre l’humanité.

Dans un communiqué le 19 juin, la secrétaire générale d’Amnesty International Agnès Callamard a déclaré : « Le fait qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour les crimes contre l’humanité que sont les meurtres, les disparitions forcées et la torture est un sinistre rappel que l’impunité règne en maître en Iran. En 2018, notre organisation a documenté comment Ebrahim Raïssi avait été membre de la commission de la mort qui a fait disparaître de force et exécuté extrajudiciairement en secret des milliers de dissidents politiques dans les prisons d’Evine et de Gohardacht près de Téhéran en 1988. Les circonstances entourant le sort des victimes et l’endroit où se trouvent leurs corps sont, à ce jour, systématiquement dissimulées par les autorités iraniennes, constituant des crimes contre l’humanité en cours. »

Mme Callamard a ajouté : « En tant que chef du pouvoir judiciaire iranien, Ebrahim Raïssi a présidé à une répression croissante des droits humains, qui a conduit à la détention arbitraire de centaines de dissidents pacifiques, de défenseurs des droits humains et de membres de groupes minoritaires persécutés. Sous sa direction, le pouvoir judiciaire a également accordé une impunité totale aux responsables du gouvernement et des forces de sécurité  for en tuant illégalement des centaines d’hommes, femmes et d’enfants et  soumettant des milliers de manifestants à des arrestations de masse et au moins à des centaines de disparitions forcées, à la torture et d’autres mauvais traitements  pendant et après les manifestations nationales de novembre 2019.

« L’accession d’Ebrahim Raïssi à la présidence fait suite à un processus électoral qui s’est déroulé dans un environnement hautement répressif et qui a empêché les femmes, les membres des minorités religieuses et les candidats ayant des opinions opposées de se présenter.

« Nous continuons à demander qu’Ebrahim Raïssi fasse l’objet d’une enquête pour son implication dans des crimes passés et actuels au regard du droit international, notamment par les États qui exercent une compétence universelle.

“Il est plus urgent que jamais que les États membres du Conseil des droits de l’homme des Nations unies prennent des mesures concrètes pour remédier à la crise de l’impunité systématique en Iran, notamment en créant un mécanisme impartial chargé de recueillir et d’analyser les preuves des crimes les plus graves au regard du droit international commis en Iran, afin de faciliter l’ouverture de procédures pénales équitables et indépendantes.”

Ebrahim Raïssi a été membre de la commission de la mort à Téhéran en 1988. Avec d’autres mollahs criminels, il a procédé à la direction et à la supervision de l’exécution sommaire de milliers de membres et partisans de l’organisation des Moudjahidine du peuple (PMOI/MEK) dans les prisons d’Evine et de Gohardacht après des procès de deux à trois minutes. Selon les survivants du massacre, Raïssi a joué le rôle du procureur.

Au total, 30 000 prisonniers politiques, pour la plupart membres de l’OMPI, ont été massacrés en l’espace de quelques mois et enterrés dans des fosses communes non marquées. Aucune information sur les victimes, la manière dont elles ont été exécutées ou l’endroit où elles ont été enterrées n’a été communiquée aux familles.

En 1982, Raïssi a été nommé procureur de Hamedan tout en conservant son poste à Karadj. Il a occupé les deux postes de 1980 à 1983. Au cours de cette période, des groupes d’opposants, en particulier de l’OMPI, ont été exécutés en masse, Raïssi jouant un rôle central dans ces deux provinces pour supprimer toute forme de dissidence.

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