lundi 16 janvier 2023

Les disparitions forcées, un outil de l’Iran pour répandre la terreur

  – L’Iran est un pays dirigé par le régime autoritaire des mollahs qui s’adonne aux disparitions forcées. Il souffre de décennies de guerre forcée, de violations des droits humains, de mauvaise gouvernance, de pauvreté généralisée et d’une théocratie qui intervient dans la vie du peuple iranien.

Le 16 septembre, des troubles civils et une manifestation nationale ont éclaté dans tout le pays après qu’une jeune femme de 22 ans, Mahsa Amini, a été tuée par les forces du régime iranien lors de sa garde à vue. Elle avait été arrêtée par la « police des mœurs » pour avoir prétendument enfreint la loi sur le hijab obligatoire inventée par le régime.

Les informations sur les premières manifestations ont été partagées sur les médias sociaux, mais comme les manifestations se sont étendues à d’autres villes et que le régime craignait une révolution, tout s’est assombrit. Le régime a décidé de couper l’accès à Internet et aux services téléphoniques pour empêcher la diffusion d’autres informations. Ce n’était qu’un avant-goût de ce qui allait se passer et de ce à quoi le peuple allait être confronté par la suite en raison d’un crime brutal et inhumain.

L’escalade des protestations généralisées a conduit le régime à ordonner une répression des manifestations avec une violence excessive et des forces létales, y compris des balles réelles, qui ont conduit à l’arrestation de plus de 30 000 personnes et à la mort de plus de 750 autres. Le régime a également répondu par des abus impensables à l’encontre de la population, y compris la torture et les abus sexuels, en particulier à l’encontre des femmes.

Sous diverses excuses, le régime a procédé à des arrestations dans tout le pays à chaque fois qu’il en a eu l’occasion dans le cadre des manifestations actuelles. Plus particulièrement, le crime de disparition forcée est devenu monnaie courante, parmi les forces de sécurité du régime, pour faire face au nombre de détenus. Il n’existe pas d’estimation précise des personnes qui ont disparu de force.

Les disparitions forcées ne sont pas un phénomène nouveau dans l’histoire mouvementée de l’Iran depuis que les mollahs se sont emparés du pays. Chaque jour, des milliers de personnes recherchent leurs fils, leurs filles, leurs pères, leurs mères, leurs amis et leurs proches, cherchant à savoir où ils sont détenus, s’ils sont toujours détenus ou, pire encore, s’ils sont morts.

Les familles sont actuellement en proie au stress psychologique et à la tristesse, devant faire face à l’inquiétude permanente quant au sort de leurs proches, même si beaucoup d’entre elles savent qu’elles ne reverront jamais leurs proches.

Ces crimes ne laissent aucune trace. En Iran, leurs auteurs restent impunis et bénéficient d’une totale impunité. Le régime n’a aucun scrupule à faire disparaître des personnes contre leur gré, souvent très soudainement.

Les informations sur les victimes ne sont jamais divulguées, et leur sort n’est, la plupart du temps, jamais connu. Les personnes arrêtées savent que leur famille ne sait pas et ne saura pas où elles se trouvent, et elles doivent se débrouiller avec le fait qu’il est peu probable que quelqu’un leur vienne en aide.

Selon les Nations unies, un acte de disparition forcée est l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents ou des personnes agissant avec l’autorisation ou le soutien du régime. Il s’agit d’un crime de droit international.

Ce crime viole le droit à la liberté et à la sécurité, le droit à la vie, l’interdiction de la torture, le droit d’être reconnu comme une personne devant la loi, le droit à la vérité et le droit à la vie privée et familiale.

En effectuant une recherche sur les médias sociaux, notamment sur Twitter, à l’aide de l’expression « ربوده شد » (enlevé), nous voyons une longue liste de personnes, dont beaucoup de femmes, qui ont été arrêtées par le régime et ont disparu de force.

Liste :

Ramin Pouramin,

Tahereh Bajravani,

Amin Bighal,

Hadiseh Najand,

Zana Karami,

Mehdi Moradi,

Atefeh Shamasi,

Arin Farzamnia,

Kian Zainali,

Ayda Rasti Ghalati,

Pourya Hamid Khani,

Hasti Ofogh,

Parsallah Verdtaemeh,

Vourya Ghaderian,

Iman Navabi,

Kamran Salehi,

Sina Berkpour,

Raha Ajudani,

Farnoush Farzan,

Pourya Mousavi,

Sogol Borji,

Mina Afshari,

Sanaz Shah Hosseini,

Nilufar Shakeri,

Parsa Shahmari,

Morteza Ghaderi,

Behnam Shahabi,

Mahkameh Dashtestani,

Elaheh Mirmehdi,

Arash Sayad Mansour,

Mahsa Ghorbani,

Yousef Moradi,

Houman Seydali,

Abbas Kurkuri,

Amin Jangjou,

Amir Hushmand,

Ruzbeh Bakhtiari,

Vahid Mousavi,

Mohammad Moin Nemati,

Danial Ghazaljai,

Mohammad Soltani,

Barbod Dadashzadeh,

Marzieh Ziari,

Masumeh Hosseinzadeh,

Hossein Firouzi,

Mina Afshari,

Kimya Vahabifar,

Zahra Ahmadirad,

Sahar Fathi,

Mohammad Hossein Dehgani,

Shahin Rezaee,

Saedeh Mohammadi,

Raha Lonj,

Suroush Purahmadi,

Parisa Nikkhou,

Hamed Zohrabi,

Hamid Sharifi,

Behnam Fayaz,

Najib Mohammadi,

Zahra Banizadeh,

Adel Gorgij,

Mahkameh Dashtestani,

Parvaneh Kadkhoda Ghamsari,

Atefeh Shamasi,

Behnam Khanbabai,

Yasser Rahmanirad, etc.

Selon les statistiques publiées par les sites web kurdes, pendant les 100 jours de manifestations en Iran, plus de 500 femmes kurdes des provinces d’Ilam, de Kermanshah, du Kurdistan, de l’Azerbaïdjan occidental et d’autres villes ont été enlevées ou détenues par les forces du régime. L’identité de 201 personnes a été confirmée, dont 27 étudiants, 6 enseignants, un avocat et 30 mineurs.

Pour la première fois, dans un article publié le 18 décembre, une horrible nouvelle a circulé sur les médias sociaux, selon laquelle les autorités du régime auraient été témoins de la projection d’une quinzaine de personnes depuis un hélicoptère dans les eaux du golfe Persique.

Des pêcheurs de l’île de Shif ont été les témoins de ce crime. Ils ont déclaré : « Il y a quelques nuits, nous sommes allés en mer avec une barge pour attraper du poisson. Quelque part entre Bushehr et Khark, nous avons remarqué un hélicoptère qui larguait de grands sacs en pleine nuit dans la mer. »

Ils ont expliqué : « Les lumières de la barge étaient éteintes et les passagers de l’hélicoptère ne nous ont pas remarqués. Par curiosité, nous avons essayé de sortir les sacs de l’eau. Nous n’avons pu en saisir que deux. Lorsque nous avons ouvert le sac, il contenait une personne vivante, nue et battue, ainsi que de grandes quantités de pierres pour l’emmener au fond de la mer ».

Les pêcheurs ont ajouté : « Quinze sacs ont été lancés ; on pouvait le reconnaître au bruit des sacs frappant la surface de l’eau. Nous n’avons attrapé que deux personnes vivantes et n’avons pas récupéré le reste des sacs. Les deux personnes parlaient kurde et avaient été arrêtées lors d’événements récents. Nous leur avons donné des vêtements, de la nourriture et un peu d’argent et nous les avons cachés. »

Ce crime n’est qu’un aperçu de ce que le régime iranien fait aux personnes qui ont été arrêtées lors des récentes manifestations, dans leur tentative de réprimer les troubles et de lutter pour leur survie.

Source : Iran Focus (site anglais)/CSDHI

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