Les accusations
Selon le communiqué publié par le tribunal révolutionnaire de Mazandaran, Arshia Takdastan a été condamné à mort pour Moharebeh et corruption sur terre. Les motifs retenus sont les suivants :
• Infractions de grande ampleur contre la sécurité de l’État et destruction de biens de manière à perturber gravement l’ordre public du pays.
• Insécurité et dommages importants à la propriété publique ; la destruction, la création d’incendie et le vandalisme de la propriété et des installations publiques, dans le but de perturber la sécurité de la société et d’affronter le gouvernement islamique.
• Incitation des citoyens à causer l’insécurité, rassemblement et collusion pour commettre des crimes contre la sécurité de l’État.
La déclaration constate également que le défendeur a joué le rôle principal en guidant et en dirigeant les émeutiers (manifestants). Dans des messages échangés par le prévenu avec ses amis en ligne, il a déclaré : « Nous avons fait une grande scène à Chalus et à Nowshahr », « J’ai frappé un agent du NAJA (Commandement des forces de l’ordre) dans des rassemblements. »
Le pouvoir judiciaire iranien a affirmé qu’à la suite de ces manifestations, des lieux publics, dont 15 banques, ont subi des dommages d’une valeur de près de 40 milliards de tomans. De même, des bâtiments appartenant aux forces de sécurité de l’État, à la police de la circulation, à la municipalité, aux services d’incendie, au gouvernorat et au bureau du gouvernement de la ville.
Verdict du tribunal
Après des sessions de procès précipitées, Arshia Takdastan a été condamné à mort par la branche 1 du tribunal révolutionnaire de Sari pour les accusations de corruption sur terre et de Moharebeh. Le verdict est préliminaire et peut faire l’objet d’un appel devant la cour suprême. Arshia Takdastan et Mehdi Mohammadifard ont été condamnés à mort dans une affaire commune.
L’état de santé du détenu condamné à mort
Une source informée proche de la famille Takdastan a déclaré : « Tous les aveux faits pendant les interrogatoires ont été obtenus par le harcèlement et les pressions. »
« Arshia a été arrêté le 24 septembre 2022 à Nowshahr et transféré à Sari, la capitale de la province de Mazandaran, le lendemain. « Il a été tellement battu dans la prison de Sari qu’il n’a pas réalisé que son gros orteil était cassé. Il avait dit qu’il ressentait une douleur intense dans son corps qu’il n’avait pas du tout remarquée. »
« Arshia a été détenu en isolement deux par deux à la prison de Sari pendant 28 jours et interrogé pendant des heures. Sa famille n’a pas été informée de son sort pendant cette période. Arshia a été menacé et on lui a dit que son père serait arrêté. Ils lui avaient bandé les yeux et mis un pistolet sur sa tête ».
Arshia bégaie, « Toute forme d’émotion aggrave le bégaiement d’Arshia. Dans un moment de peur ou même de grand bonheur. Je suis sûr qu’il n’était pas capable de crier contre tout ce harcèlement. Il a juste signé tout ce qu’ils lui ont mis sous le nez. Pendant tout ce temps, la famille était sans nouvelles de lui. »
Arshia est maintenu à la prison de Chalus tant que le verdict n’est pas rendu. Il sera renvoyé à la prison de Nowshahr une fois le procès et le processus de condamnation terminés. Il ne demande juste, à ne pas être ramené à la prison de Sari.
Parand Mahmoudi, qui est la nièce d’Arshia Takdastan vivant aux Pays-Bas, a exposé les faits. Dans une vidéo mise sur les médias sociaux le 2 janvier 2023, elle a déclaré : « Il y a eu un rassemblement très dense le 21 septembre 2022 à Nowshahr. Il y avait plus de 3 000 personnes dans la rue. Arshia avait un cours ce soir-là dans une école située à environ 15 minutes de marche. Il quitte l’école à 19h30 et rejoint la foule sur la place Azadi de Nowshahr vers 20h00. Après environ 20 minutes, il rentre chez lui à 20h30 précises.
Elle ajoute : « C’est un jeune homme et il n’a pas participé aux manifestations populaires de Nowshahr. Il se tenait dans un coin et regardait. Quelques jours plus tard, ils ont fait une descente au domicile de son père et l’ont placé en détention. Aucune des allégations portées contre lui n’est vraie. »
Parand Mahmoudi déclare : « Arshia a été accusé d’avoir incité les gens à la guerre et aux meurtres qui ont conduit à l’incendie du kiosque de la police de la circulation et de plusieurs banques sur la place Azadi. Il a également détruit des biens publics pour un montant de plusieurs milliards de tomans. Mais maintenant qu’Arshia est autorisé à recevoir des visites, il a dit à sa famille que pendant la demi-heure qu’il a passée là-bas, il a seulement jeté une bouteille vide de bière Istak sur le kiosque et donné un briquet à une femme qui cherchait des allumettes. »
Ce ne sont que les deux actes de ce jeune homme de 18 ans qui ont créé une telle affaire. Il l’a avoué alors qu’il était soumis à la torture, à la persécution et à une forte pression.
Source : Iran HRM/ CSDHI
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