jeudi 21 novembre 2024

La troisième commission condamne les violations alarmantes des droits humains en Iran

 Le 20 novembre 2024, la Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies a approuvé une résolution (A/C.3/79/L.41) portant sur les violations des droits humains en Iran, avec 77 voix pour, 28 contre et 66 abstentions. La résolution condamne le recours de plus en plus fréquent à la peine de mort, souvent fondée sur des aveux forcés et sans procès équitable ou procédure régulière, ainsi que les arrestations et détentions arbitraires généralisées.

Principales préoccupations

La résolution met en évidence plusieurs tendances alarmantes en Iran :

  • L’augmentation des exécutions, y compris de mineurs, en violation des obligations internationales.
  • Le recours à la peine de mort pour des crimes qui ne sont pas considérés comme « les plus graves » en vertu du droit international, y compris des actions liées à la liberté d’expression, d’opinion et de réunion pacifique.
  • Le ciblage des minorités ethniques et des femmes, avec une discrimination systémique conduisant à des peines sévères.
  • La résolution souligne également la nécessité de la transparence et de la responsabilité, en demandant instamment à l’Iran d’accorder l’accès aux mécanismes des Nations unies, notamment au rapporteur spécial sur les droits de l’homme en Iran et à la mission d’établissement des faits.

Présentation de la résolution

Le représentant du Canada, en présentant le projet, a dénoncé le « mépris flagrant de Téhéran pour la vie humaine ». La résolution vise à réaffirmer le rôle de l’ONU dans l’amélioration du bilan de l’Iran en matière de droits humains, en particulier dans le contexte de ce que le Canada a décrit comme une impunité systémique. Les délégués soutenant la résolution ont souligné que de telles violations ne peuvent être tolérées, en particulier lorsque des droits fondamentaux tels que la liberté d’expression sont en jeu.

Réponse de l’Iran et débat international

La représentante de l’Iran a rejeté la résolution en la qualifiant d’attaque « politiquement motivée » et en la critiquant comme étant sélective et partiale. Elle a accusé le Canada d’hypocrisie, soulignant son traitement historique des populations autochtones et son implication présumée dans la mort de femmes et d’enfants iraniens. L’Iran a également reproché aux auteurs de la résolution d’utiliser les droits humains comme un outil politique pour saper la souveraineté des États.

Plusieurs pays ont fait écho aux préoccupations de l’Iran, soulignant que les résolutions spécifiques à un pays reflètent souvent une politique de deux poids deux mesures et favorisent la confrontation plutôt que le dialogue. Les critiques ont mis en garde contre la prolifération de mécanismes qui « prétendent être impartiaux » mais semblent politisés.

Néanmoins, les partisans de la résolution ont souligné que l’Iran continuait à réprimer les défenseurs des droits humains, citant le harcèlement et l’intimidation de ceux qui documentent les abus. Ils ont appelé la communauté internationale à s’opposer fermement à ces violations et à soutenir les mécanismes de responsabilisation.

Implications et prochaines étapes

L’adoption de la résolution reflète l’inquiétude croissante de la communauté internationale face aux pratiques de l’Iran en matière de droits humains. Elle va maintenant être soumise au vote final de l’Assemblée générale. Le débat a mis en évidence les divergences mondiales sur la manière de traiter les violations des droits de l’homme dans le cadre de la souveraineté et du droit international, mais la résolution constitue un appel à la transparence, à la responsabilité et à la réforme en Iran.

Source : INU/CSDHI 

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