lundi 27 janvier 2014

Interdiction totale de Facebook et Twitter en Iran

                            
 Six ministres de Rohani membres de la commission de la censure. Le ministère des Télécommunications opère le filtrage.

Tandis que Rohani prétendait à New York que tout le monde en Iran, même dans les villages, a accès à internet, les autorités ont annoncé le 24 janvier que « les réseaux sociaux Facebook et Twitter sont strictement filtrés en raison de problèmes légaux ».

Abdolsamad Khoram-Abadi, secrétaire du Comité de détermination des contenus délictueux, a précisé qu’il s’agissait d’une décision prise par le groupe de travail de 13 membres de ce Comité. Il a précisé qu’il « s’agit pour six d’entre eux des ministres du Renseignement, des Télécommunications, de la Culture et de l’Orientation, de la Justice, des Sciences et de l’Education. Trois autres membres sont de la Propagande islamique, de la Radiotélévision et des forces de sécurité, un autre du Conseil suprême de la révolution culturelle et deux autres des députés du Majlis. » Justifiant dans une émission télévisée cette mesure répressive, il a ajouté :« Facebook est un site américain administré par un sioniste, les autres actionnaires sont aussi des sionistes (...) De plus, Facebook est un instrument de la CIA. »
Mehdi Akhavan, membre du Conseil suprême du cyber espace, a précisé quant à lui que « la responsabilité du filtrage incombe au ministère des Télécommunications. Cependant c’est un groupe, au sein du pouvoir judiciaire et ailleurs, qui prend des décisions dans ce domaine, qui examine le contenu des sites et définit les contenus délictueux. Mais celui qui effectue le filtrage c’est le gouvernement. » Il a ajouté : « les différences de vue entre les gouvernements n’étaient pas très marquée parce que c’est le ministère des Télécommunications qui s’occupe du filtrage. Cela fait quelques mois que le gouvernement a changé mais il n’y a pas de changement dans ce domaine (...) Il y a beaucoup de cas où ne pouvant supprimer un contenu particulier, il est obligé de supprimer tout le contenu et le service. » Il a ensuite insisté sur l’interdiction des logiciels de contournement de filtrage d’Internet : « Si l’on doit filtrer Facebook, alors plus personne ne doit y avoir accès, même par un logiciel de contournement (Agence Fars des pasdaran 24 janvier).

Sur l’ordre de Khamenei en personne, le conseil suprême du cyber espace a été créé en 2012 pour la censure et la répression dans ce domaine. Les plus hautes autorités du régime comme le président des mollahs Rohani et le commandant en chef des pasdaran Mohammad-Ali Jafari, en sont membres.

Il s’agit d’un nouveau maillon dans la chaine des mesures répressives contre Internet lancées depuis quelques temps. Il y a un an, un nouvel organe du nom de « base de la cyber guerre» a pris corps à l’état-major des forces armées où s’activent au moins 20.000 pasdaran « pour mettre en oeuvre l’ordre de Khamenei de lutter contre la cyber guerre » (médias officiel, 2 janvier 2013). Parallèlement, les pasdaran ont lancé le réseau internet « Bassir » pour couper les internautes iraniens avec le monde extérieur et les obliger à se brancher sur ce réseau hyper contrôlé. Le mois dernier, Khamenei a émis une fatwa grotesque interdisant aux filles de tchatter avec les garçons sous peine de sanctions.

Sadjedinia, chef des forces de sécurité du Grand Téhéran, s’était gaussé de la fermeture de 67 cafénets pour la dernière semaine de juillet (agence Isna du 26 juillet 2013). Avant lui le secrétaire du Conseil du cyber espace avait martelé que « contourner le filtrage pour accéder aux réseaux sociaux sur Internet est un délit ».

Parallèlement à ses efforts pour censurer Internet, le régime tente de toutes ses forces à bloquer l’accès aux chaines satellites. Le ministre du Renseignement de Rohani a pris ses fonctions en faisant saisir 16.000 antennes satellites et arrêter 125 personnes (agence officielle Mehr du 13 aout 2013). Le commandant des forces de sécurité de la ville de Hamedan s’était félicité de la saisie de 32.000 antennes satellites de mars à aout 2013 (Agence Mehr du 8 octobre 2013). Les médias officiels ont également trompété le 13 décembre la saisie de 5000 récepteurs satellites dans la ville de Bandar-Abbas dans le sud de l’Iran.

À propos de la « propagande négative de l’ennemi via le satellite et divers sites », Ali Jannati, le ministre de la Culture et de l’Orientation de Rohani, a déclaré : « Une source majeure de modèles d’opposition (au régime) et d’erreurs ce sont les chaines satellites, les sites et les réseaux sociaux que l’on voit, malgré des saisies ponctuelles, rapidement refaire surface et être utilisés par la population » (Agence Mehr, 13 septembre 2013).

Il s’est ensuite inquiété du fait que 71% de la population regardent les chaines satellites (médias officiels, 17 décembre 2013).

La montée de la répression et de la censure, avec l’accord de Rohani et la participation active de son gouvernement, montre une fois de plus que la mission de ce mollah criminel est uniquement de sauver ce régime honni de son renversement. Khamenei et son président, contraints de reculer d’un pas dans le projet de fabrication de la bombe atomique, cherchent en vain à empêcher la chute de leur régime avec la multiplication des exécutions et de la répression, la montée du terrorisme et du bellicisme dans la région.

Une fois de plus, la Résistance avertit la communauté internationale, en particulier l’Union européenne, les USA et l’ONU, de ne pas fermer les yeux sur les exactions sauvages et systématiques en Iran sous prétexte de négociations nucléaires. Elle souligne que cette attitude encourage non seulement ce régime à tuer davantage mais aussi à se doter de la bombe atomique. 

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