Ingrid Betancourt participait le 1er novembre à Auvers-sur-Oise (Val d’Oise) au siège du Conseil national de la Résistance iranienne, à une cérémonie en hommage aux 23 victimes de l’attaque criminelle à la roquette sur le camp Liberty où résident des membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) en Irak.
De nombreuses personnalités ont pris la parole lors de cette cérémonie en particulier, l’ancien premier ministre Algérien Sid Ahmed Ghozali, le président du Comité international pour l’application de la justice Alejo Vidal Quadras, le député irlandais Peter Mathews, le président de la commission justice et loi de la coalition nationale syrienne Haytham Maleh, l’écrivain syrien Michel Kilo, l’ancienne première dame algérienne Anissa Boumediene, le vice-président du Comité musulman en défense des Achrafiens Cheikh Dhaou Meskine, les maires Jean-Pierre Muller (Magny en Vexin), Sylvie Fassier (Le Pin) et Bruno Macé (Villiers-Adam), l’artiste et chanteuse Sapho…
Lors de son intervention à cette cérémonie, la Franco-colombienne Ingrid Betancourt a déclaré :
« C’est très ému que je suis ici avec vous pour partager l'immense douleur, la révolte, la tristesse. Lorsque je regarde les visages de ces hommes et de ces femmes, je vois les visages martyrisés, humiliés, bafoués, lapidés, fouettés, violés du peuple d'Iran. Mais je vois aussi un peuple d'Iran qui se bat, un peuple d'Iran qui a le courage de faire face au monstre de cette tyrannie religieuse qui est devenue une nuit terrible au Moyen Orient.
C'est une nuit en effet pas seulement pour l'Iran, c'est une nuit pour le moyen orient et pour nous tous, car nous savons qu'à travers l'Iran se déploient les tentacules du mal partout dans le monde, elles nous arrivent même ici en France.
Et en regardant ces martyrs, c'est ceux qui défendent nos valeurs que nous regardons et c'est pour leur rendre honneur que nous sommes ici. Mais je dois aussi partager avec vous un sentiment différent qui grandit en moi. Ici assise avec vous en partageant vos sentiments, en sachant que vous êtes les mères, les sœurs, les frères, les épouses, les époux de ces hommes et de ces femmes, ces braves …
Je dois aussi vous avouer que face à cette douleur, il y a aussi une réalité : c'est la terrible et humiliante défaite des mollahs qui ont tout mis en œuvre depuis des mois avec précision pour éliminer le camp liberty et tous ses habitants. 80 missiles ont été envoyés sur un petit espace ! Le but n'était pas de tuer 23 personnes, nous le savons tous, le but était de les tuer tous. C'est un miracle qu'ils soient vivants.
C'est pour ça qu'aujourd'hui je m'adresse aux survivants. Combien nous sommes admiratifs non seulement de la rapidité de leur réaction, leur courage, mais aussi combien nous les remercions de tenir bon au nom des valeurs qui sont les nôtres, les valeurs de la liberté, justice, solidarité, de l'égalité. Aujourd'hui le combat se mène là-bas au camp Liberty. C'est là que se mène le véritable combat pour les valeurs qui sont les nôtres, ceux encore en vie, qui ont survécu à cette abominable agression, nous prouvent qu'ils sont la lumière à la fin du tunnel. Ils sont l'aurore à la fin de la nuit noire.
Je dois aussi vous dire que j'ai une profonde admiration pour celle qui est votre leader, mais qui est aussi ma sœur. Je sais qu'un jour nous serons avec elle à Téhéran pour mettre fin à cette nuit noire dont nous voyons déjà le jour. Merci. »
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