Par Ken Blackwell *
cnsnews.com: En dirigeant son pays au moment où le monde était confronté à un grand défi, Winston Churchill avait prononcé cette phrase célèbre : « Ce n’est pas du tout le temps de facilité et de confort. C’est le temps de relever des défis et de souffrir. »
cnsnews.com: En dirigeant son pays au moment où le monde était confronté à un grand défi, Winston Churchill avait prononcé cette phrase célèbre : « Ce n’est pas du tout le temps de facilité et de confort. C’est le temps de relever des défis et de souffrir. »
Dans la soirée du vendredi 13 novembre, nous avons vu des scènes horribles à Paris : des femmes enceintes suspendues au balcon d’une salle de concert ; de jeunes hommes transportant désespérément les blessés graves dans la rue pour sauver leurs vies ; des lieux publics ensanglantés ; le chaos. Tout cela nous est trop familier et nous rappelle les terribles attaques que nous avions subies le 11 novembre 2001.
Et ces attaques sont perpétrées par le même ennemi : l’extrémisme islamique. L’urgence de faire face à cette menace croissante n’a jamais été aussi grande.
Au milieu des indignations et des appels justifiés à l’action, on doit faire attention de ne pas faire des amalgames entre la sauvagerie des extrémistes islamiques et l’islam ou les musulmans dans leur ensemble. Ce serait une énorme erreur, ce serait faire le jeu des extrémistes et cela compliquera davantage une situation qui est déjà assez complexe.
Il faut rappeler que les musulmans modérés ont été les premières victimes des extrémistes islamiques. A titre d’exemple, le régime des mollahs au pouvoir en Iran a exécuté 120.000 opposants dont la plupart était des militants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), le principal mouvement d’opposition en Iran représentant une interprétation modérée de l’islam.
Dans les premières heures après le carnage à Paris, Maryam Radjavi a fermement condamné le massacre des personnes sans défense lors de ces attaques terroristes et a qualifié ces attaques de « crimes contre l’humanité ». Mme Radjavi est la présidente du Conseil national de la Résistance iranienne, une coalition politique dont la plus grande composante est l’OMPI.
Elle a présenté ses condoléances au président, au gouvernement et au peuple français. Dans un message de compassion, elle a dit : « Aujourd’hui, nos cœurs saignent pour la nation française. Le peuple iranien condamne ces crimes. Dans ces moments difficiles, le peuple iranien est avec le peuple français et partage sa douleur, parce que durant les 37 dernières années, les Iraniens ont souffert sous une dictature religieuse et terroriste qui est le parrain de Daech. »
Mme Radjavi a souligné que le fondamentalisme n’a rien à voir avec l’islam et a condamné le fondamentalisme islamique dans toutes ses versions : la version chiite incarnée par le régime des mollahs en Iran et la version sunnite incarnée par Daech. Dans sa déclaration, elle a appelé « tous les musulmans à condamner fermement les crimes commis à Paris et de ne pas permettre que ces terroristes impitoyables commette leurs crimes au nom de l’Islam et des musulmans. »
Les extrémistes islamiques ne visent pas uniquement les Etats-Unis, la France ou l’Europe. Ils visent l’ensemble des nos valeurs du monde libre. Donc, nous devons faire preuve de fermé et agir rapidement contre Daech. Cette entité terroriste doit être éliminée à l’aide de l’ensemble des moyens militaires, policiers et de renseignements dont nous disposons, dans le cadre d’une stratégie cohérente, globale et multi-facette.
Il ne peut y avoir aucun compromis avec une telle entité. L’expérience a montré que faire des concessions face aux terroristes, extrémistes et fondamentalistes nous conduit directement au désastre. Cela les encouragerait à poursuivre leurs crimes avec encore plus de vigueur.
Pour vaincre Daech, il faut comprendre le contexte particulier qui a favorisé l’émergence et le développement de cette entité terroriste.
La principale plaque tournante pour la croissance de Daech a été en Syrie. Le régime de Bachar al-Assad a fourni le terrain politique et social propice pour la croissance de Daech, en tuant plus de 300.000 Syriens innocents qui ne demandaient rien d’autres que la liberté et la démocratie. Par ailleurs, le régime d’Assad a forcé plus de la moitié de la population syrienne de quitter leurs terres.
Tant que la dictature d’Assad est au pouvoir à Damas, Daech continuera à survivre et sera en mesure d’exporter ses bains de sang du Moyen-Orient vers l’Europe, comme nous avons vu cela la semaine dernière à Paris
Ainsi, la fin immédiate et inconditionnelle du régime d’Assad est une condition préalable pour vaincre définitivement Daech. Or, on ne peut se débarrasser du régime d’Assad sans mettre fin au soutien décisif que le régime de Téhéran fournit à Assad.
Depuis le déclenchement de la guerre civile en Syrie, les mollahs de Téhéran ont été le principal bailleur de fonds d’Assad et lui ont fourni toutes sortes de soutien. Ils ont envoyé en Syrie un grand nombre de pasdaran (notamment des hauts-gradés), ils ont fourni au régime syrien du matériel militaire, des renseignements et beaucoup d’argents (selon certaines estimations, jusqu’à 15 milliards de dollars par an).
Les dirigeants du régime de Téhéran – qui considèrent Damas comme une partie intégrante de leur stratégie de survie – ont déclaré à plusieurs reprises que, sans intervention directe de Téhéran, Damas serait tombé il y a longtemps. Dans un tel contexte, les réactions des médias officiels du régime iranien ne sont guerre surprenantes. Ils ont effrontément blâmé le gouvernement français pour les attentats perpétrés à Paris et ont exhorté la France à s’allier avec Bachar al-Assad.
Et de ce côté de l’Atlantique, la politique du président Obama et sa stratégie de « diriger par derrière » a été un échec total. Il a tout simplement fait le jeu des ayatollahs de Téhéran et de leurs amis russes.
Imaginer que le régime iranien peut être un allié ou un partenaire dans la recherche d’une solution durable à la catastrophe en Syrie est aussi illogique que demander l’aide d’un pyromane pour aider à éteindre le feu qu’il a allumé.
L’extrémisme islamique peut être vaincu, et dans les territoires actuellement contrôlés par Daech et en Iran où les ayatollahs ont installé il y a 37 ans un régime fondamentaliste chiite.
Dans cette lutte, l’Occident doit s’allier avec les forces musulmanes modérées et des leaders comme Maryam Radjavi. Cela fait partie intégrante de toute stratégie de lutte contre le fondamentalisme islamique.
Pour éradiquer Daech, il faut exiger le départ inconditionnel d’Assad et il faut avoir une tolérance zéro à l’égard des ingérences du régime iranien en Syrie.
Comme l’a dit Sun Tzu dans son livre intitulé « Art de la guerre », « Au milieu du chaos, il y a toujours des occasions à saisir. » Au milieu du chaos actuel, nous pouvons priver les extrémistes islamiques de la possibilité qu’ils ont cherchée et exploiter pour tourner la situation à notre désavantage. La marche de l’histoire contemporaine dépend de ce que nous ferons face à l’extrémisme islamique.
* Ken Blackwell est ancien secrétaire d’État de l’Ohio, expert auprès de «Family Research Council » et membre du Conseil d’administration de « Club for Growth and the National Taxpayers Union ».
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