Article de Christopher Booker, publié par « Telegraph.co.uk »
Dans les discussions pour comprendre les enjeux de la guerre en cours en Syrie, quelques morceaux importants du puzzle sont trop souvent oubliés. Nous savons que la Russie est pro-Assad, anti-Daech, mais aussi contre les autres groupes rebelles syriens. La Turquie est anti-Assad et anti Daech, mais aussi contre la Russie et contre les Kurdes. Les Kurdes sont anti-Assad, anti-Daech et contre la Turquie.
Dans les discussions pour comprendre les enjeux de la guerre en cours en Syrie, quelques morceaux importants du puzzle sont trop souvent oubliés. Nous savons que la Russie est pro-Assad, anti-Daech, mais aussi contre les autres groupes rebelles syriens. La Turquie est anti-Assad et anti Daech, mais aussi contre la Russie et contre les Kurdes. Les Kurdes sont anti-Assad, anti-Daech et contre la Turquie.
La coalition menée par les Etats-Unis est anti-Daech, mais favorables aux Kurdes, à la Turquie et aux autres groupes rebelles syriens.
Or, sur cet échiquier, il y a un autre acteur important qui est trop souvent oublié, une puissance régionale sans le soutien militaire de laquelle Assad aurait disparu depuis longtemps : la dictature dirigée par les mollahs au pouvoir à Téhéran. Après le morcellement de la Syrie, la Force Ghods (la branche des pasdaran du régime iranien chargée des opérations en dehors de l’Iran) est devenue le principal soutien militaire du régime d’Assad. Depuis plusieurs années, la Force Ghods sème la terreur à travers le Moyen-Orient, au Liban, en Afghanistan, mais aussi en Irak où son soutien aux milices chiites a créé une menace mortelle contre les forces américaines et britanniques qui avaient occupé l’Irak à partir de 2003.
Après l’émiettement de l’armée d’Assad, le régime syrien a été maintenu au pouvoir par la Force Ghods. Cette force est dirigée sur le terrain par quelques-uns de ses commandants les plus haut-gradés. La Force Ghods mène ses opérations en Syrie en s’appuyant notamment sur quelques 25000 membres du Hezbollah libanais et sur d’autres mercenaires de cette force, originaire d’Afghanistan et de Pakistan. Dans la bataille en cours dans la région d’Alep, la Force Ghods ne lutte pas contre Daech, mais contre les autres groupes rebelles syriens.
Le Conseil national de la Résistance d’Iran (CNRI) nous apprend que durant ces derniers mois, la Force Qods a essuyé plusieurs échecs cuisants. Le CNRI est le principal mouvement de l’opposition iranienne qui lutte pour renverser la tyrannie au pouvoir à Téhéran. Il a souvent des informations de première main sur ce qui se passe dans cette région. Plusieurs commandants de haut-rang de la Force Ghods, notamment le général Hossein Hamedani, ont été récemment tués en Syrie et même le commandant en chef de la Force Ghods, le général Ghassem Soleimani, aurait été blessé en Syrie.
Le CNRI souligne que l’éviction d’Assad est une condition sine qua non pour pacifier la situation en Syrie. Les Occidentaux prétendent que cette tâche ne peut être accomplie que par l’« Armée syrienne libre ». Les pays occidentaux hésitent à désigner le régime iranien comme le principal ennemi des partisans de « la Syrie libre », car ils se sont laissé berner par les promesses de modération d’Hassan Rohani, le président du régime iranien qui vient de signer un accord nucléaire avec les puissances mondiales. Cet accord est contesté par le CNRI. Il convient de rappeler que les projets du régime iranien dans le domaine de fabrication des armes atomiques ont été révélés pour la première fois par le CNRI en 2002.
Par ailleurs, l’Occident ne peut pas se permettre d’entrer en conflit avec l’autre grand allié d’Assad : la Russie.
Dans un tel contexte, les pays occidentaux se limitent à effectuer quelques bombardements sporadiques sur les positions de Daech, tandis que le peuple syrien continue à souffrir de cette guerre qui est la plus terrifiante et la plus dangereuse tragédie de notre époque.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire