CSDHI - Un prisonnier arabe ahwazi détenu en isolement dans la prison de Sheiban, située dans la province du Khouzistan en Iran, n’a pas le droit d’être soigné alors que son état de santé s’est dégradé depuis les tortures qu’il a endurées.
Le prisonnier d'opinion, Jaber Alboshokeh, a besoin de soins médicaux car il a été blessé par les coups reçus par les forces de sécurité lors de la violente répression des manifestations qui ont éclaté dans la prison le 31 mars 2020 dernier. En effet, à cause des autorités qui n’ont pas pris en considération les préoccupations liées à la propagation du COVID-19 dans la prison, les détenus se sont révoltés. Jaber Alboshokeh souffre d'infections des plaies et, selon ses proches, son état est si grave qu'il est incapable de parler.
Depuis le 31 mars, les responsables de la prison et des services du renseignement ont suspendu les visites des familles à la prison de Sheiban et n’ont autorisé les prisonniers à appeler leur famille pendant seulement une minute chaque jour. Et Alboshokeh n'a pu contacter sa famille qu'une ou deux fois au cours des deux derniers mois.
A la suite de la violente répression des manifestations, des dizaines de prisonniers ont été emmenés dans un lieu inconnu.
Le prisonnier arabe ahwazi Jaber Alboshokeh avec son frère Mokhtar Alboshokeh et Ali Mojadam, Moieen Khanafereh, Jamil Heidary, Jasem Heidary et Abdolrazagh Obeidawi ont été renvoyés à la prison de Sheiban, le 13 avril et ils ont été placés en isolement cellulaire, sans pouvoir passer des appels téléphoniques réguliers à leur famille.
Les sept hommes ont entamé une grève de la faim le 23 avril. Aucune information n'est disponible sur le fait qu'ils ont ou non poursuivi leur grève de la faim mais Jaber Alboshokeh est toujours en isolement.
Les familles des prisonniers se sont rassemblées à plusieurs reprises devant la prison de Sheiban pour demander des nouvelles de la situation de leurs proches.
Dans un communiqué publié le 30 avril, Amnesty International a déclaré que les gardiens de prison et les forces de sécurité avaient utilisé « une force inutile ou excessive » dès le départ pour réprimer les manifestations.
Des gardiens de prison en tenue anti-émeute ont tiré sans discernement des balles réelles, des gaz lacrymogènes sur les prisonniers.
Au moins 20 prisonniers sont morts d'asphyxie, de brûlures ou de blessures mortelles par balle et plusieurs centaines ont été blessés.
Fin mars, après avoir appris que des détenus de plusieurs prisons avaient été testés positifs à la COVID-19, des milliers de prisonniers dans au moins huit prisons iraniennes ont protesté contre l'incapacité des autorités à les protéger de manière appropriée.
Les autorités ont eu recours à des mesures excessives. Dans plusieurs prisons, la force létale a été utilisée pour réprimer les protestations. Environ 36 prisonniers ont été tués et des centaines d'autres ont été blessés.
Source : Iran HRM
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