VIENNE, 18 janvier (Reuters) - par Fredrik Dahl - L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'est pas parvenue à s'entendre avec les autorités iraniennes sur l'inspection de sites suspects, a annoncé vendredi le chef de la délégation, de retour à Vienne après deux jours de discussions à Téhéran.
Une nouvelle rencontre a été programmée le 12 février, toujours dans la capitale iranienne, a précisé Herman Nackaerts, directeur adjoint de l'AIEA.
"Nous avons eu deux jours de discussions intensives. Des divergences persistent et nous n'avons pas pu finaliser l'approche structurée nécessaire pour résoudre les problèmes en suspens", a-t-il déclaré.
Dans une note séparée adressée aux pays membres de l'AIEA, que Reuters a pu consulter, l'agence onusienne reconnait que "d'importantes divergences" demeurent entre les deux parties.
L'AIEA souhaitait notamment avoir accès au site de Parchin, où elle soupçonne l'Iran d'avoir poursuivi des recherches nucléaires à des fins militaires.
Considérée comme "le gendarme mondial du nucléaire", l'Agence cherche en vain depuis un an à négocier un accès pour ses inspecteurs aux sites nucléaires iraniens et à leurs responsables.
Avant de quitter Vienne pour Téhéran mardi, Herman Nackaerts avait dit avoir bon espoir de pouvoir se rendre à Parchin.
"Ce résultat décevant constitue malheureusement la norme. Malgré tout l'optimisme entourant les promesses, quiconque s'assoit à la même table que l'Iran ressent une immense frustration", a commenté Mark Fitzpatrick, un spécialiste de la prolifération nucléaire.
REPRISE PROCHAINE DES POURPARLERS POLITIQUES ?
L'Iran est soupçonné par la communauté internationale, Occidentaux en tête, de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme énergétique et médical civil, ce que récuse énergiquement Téhéran.
Les efforts de l'AIEA pour pouvoir inspecter les sites iraniens sont distincts, mais intimement liés, de ceux engagés par les grandes puissances, qui pourraient reprendre ce mois-ci leurs négociations avec Téhéran après sept mois d'immobilisme.
La date et le lieu exacts de la rencontre n'ont cependant pas encore été annoncés, mais les pays concernés - Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et Allemagne - voient dans la réélection de Barack Obama à la Maison blanche le moment propice pour relancer le processus.
"L'Iran pourrait avoir intérêt à retarder sa coopération avec l'AIEA afin d'utiliser cela comme atout dans les négociations plus politiques", avance Shashank Joshi, spécialiste du Moyen-Orient au Royal United Services Institute de Londres. (Fredrik Dahl, Jean-Philippe Lefief pour le service français)
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