jeudi 3 décembre 2015

Iran - Ne perdons pas de temps pour différencier les extrémistes des vrais musulmans


Iran - Ne perdons pas de temps pour différencier les extrémistes des vrais musulmans
Par: Lord Maginnis of Drumglass
Politics Homes
Lord Maginnis, membre éminent du Comité Parlementaire Britannique pour la Liberté en Iran, évoque la menace que représente un « mouvement mondial de radicalisme islamique qui menace tous ceux qui ne se conforment pas à son ensemble de valeurs radicales ».
Des bandes de combattants lourdement armés et sans uniforme cherchent à exécuter tous ceux qu’ils peuvent ! Tandis que c’est ce qu’ont récemment vécu les parisiens sous les actions des terroristes barbares, n’oublions pas que c’est ce que subissent quotidiennement ceux qui sont sous le contrôle de Daech au Moyen-Orient.
L’attaque de Paris est une tragédie horrible, le crime d’islamistes radicaux qui nécessite une riposte. Mais il faut adresser cette riposte de manière réfléchie sans sacrifier les nuances sur l’autel du patriotisme aveugle.
En réalité, ces actes barbares représentent l’idéologie d’une minorité de déséquilibrés prétendument menée par l’islam. Alors que huit hommes ont participé à l’attaque de Paris, on ne peut qu’admettre qu’il ne s’agissait que de huit hommes parmi des millions de musulmans en France. La plupart de ces musulmans sont venus en France pour construire une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs familles, loin de la terreur menée par ces mêmes types de groupes extrémistes. Par conséquent, s’il faut être implacable dans le combat contre la minorité de radicaux parmi eux, l’Occident doit répondre au défi de tenir compte de la majorité à la fois en Europe et au Moyen-Orient.
Daech doit être écrasé. Il ne peut y avoir aucune tolérance pour un tel terrorisme aveugle. Mais en même temps, il faut garder en tête que Daech n’est qu’une des formes d’extrémisme islamique à se manifester. Un parfait exemple est l’extrémisme islamique qui émane de Téhéran depuis trente ans.
Derrière la façade de normalité à laquelle les P5+1 ont convenu de croire à Genève, le soit disant État Islamique de Daech et la République islamique d’Iran sont une même idéologie sous des noms différents. Ils commettent le même genre d’atrocités, appliquent les mêmes politiques barbares et sectaires et tous deux cherchent à instaurer une théocratie (un califat) sous la bannière de l’islam, le maintien du pouvoir absolu du clergé, mis en application par des attaques dans la région et à l’étranger.
Daech a attaqué Paris et Beyrouth, tandis que l’Iran a parrainé la terreur en Irak, en Argentine, en Bulgarie, à Beyrouth et ailleurs. Tous deux sont implacables dans leur idéologie radicale, chacun nourrit l’autre et aucun ne pourra être arrêté avec la seule aide des mots.
Combattre de tels groupes n’est pas une tâche aisée. Le prix à payer, la vie de soldats et celle de civils, l’impression que la démocratie est imposée, ou même des valeurs modérées peuvent suffire à semer le doute. Mais ce ne peut être une tâche seulement prise en charge par l’Occident, aveugle à ce qui est au-delà de ses frontières. Les groupes kurdes et les factions laïques modérées font pression sur la Syrie et l’Irak, en dépit de conditions difficiles et de bombardements presque constants. En Iran également, des groupes citoyens de résistance organisée contestent le régime, avec des moyens non-violents.
Ils ont la volonté et nous avons les moyens, et tout ce que nous avons à faire, c’est de combiner les deux. Collaborer avec ces alliés empêcherait la mise en œuvre d’une solution dictée d’en haut par l’Occident avec peu de chances de succès à long terme. Heureusement, ces groupes eux-mêmes, très populaires, ont une vision ouverte et des valeurs démocratiques qui amélioreraient grandement la région, de l’intérieur.
Le Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI) par exemple, revendique un large réseau en Iran et dans le monde entier, avec une présence particulièrement forte en Europe. Ses rassemblements réunissent plus de 100 000 participants, pour la plupart d’origine iranienne, et leur action en Iran a dévoilé les plus précieuses informations sur le programme nucléaire iranien, provoquant la panique du régime. Encore plus porteur d’espoir, est le fait qu’une femme qui choisit une interprétation démocratique et anti-fondamentaliste de l’Islam, Maryam Radjavi, soit à la tête du CNRI qui prône les valeurs de la démocratie et d’une politique pacifiste, plutôt que l’islamisation radicale et la terreur. Avec de tels alliés potentiels et des ennemis tels que ceux qui ont perpétré les attaques à Paris, qu’attendons-nous ?
Rien ne changera avec la seule aide des mots. Nous ne pouvons pas non plus espérer battre le terrorisme galvanisé par l’extrémisme islamique en impliquant le régime théocratique de Téhéran, premier sponsor mondial du terrorisme. Le régime iranien a été pionnier dans la politique de kidnappings de masse, d’exportation de la terreur et des attentats-suicide depuis 1979. Daech propage la même idéologie radicale, la seule différence étant le prétendu sunnisme des uns et chiisme des autres, et le fait que Téhéran ait élevé le terrorisme au statut de nation, le but final que Daech s’est envieusement fixé.
La menace ne pèse pas uniquement sur Paris ou sur le Moyen-Orient. Cette menace est celle d’un mouvement mondial de radicalisme islamique qui menace tous ceux qui ne se conforment pas à son ensemble de valeurs radicales. Elle n’arrêtera pas son expansion et ses vagues de terreur avec une action diplomatique. Il est temps pour nous de nous montrer résolus et de combattre, à la fois le contrecoup qui porte aux préjugés contre les musulmans modérés, et l’idéologie islamique radicale qui cause un tel chaos. Sans action et si nous échouons à coopérer avec les musulmans modérés, nous n’aurons plus qu’à attendre la prochaine attaque.

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