CSDHI - La FIFA, l'autorité internationale du football, a suspendu la Fédération de football d'Iran, a appris IranWire.
L'annonce officielle est attendue plus tard cette semaine ou au début de la semaine prochaine, et la majorité des médias ont rapporté que la FIFA avait menacé l'Iran de suspension.
Le dimanche 31 mai, l'agence de presse Mehr et le journal Iran-e Varzeshi ont publié des extraits de la lettre urgente de la FIFA à l'Iran, datée du 29 mai. Elle affirme que les nouveaux amendements à la constitution de la Fédération iranienne de football ont violé la charte de la FIFA. Il demande à la fédération de modifier immédiatement les statuts pour les rendre conformes aux règles de la FIFA, et donne aux autorités iraniennes du football jusqu'au 5 juin pour se conformer à sa demande.
Les dirigeants de la FIFA ont souligné la "nature de certains des changements" apportés à la constitution, avertissant qu'ils ne respectaient pas les "exigences obligatoires" de la FIFA.
L'organisme international a mis en évidence plus de 80 violations graves des principes directeurs de la FIFA. Les pays membres sont tenus d'adhérer à la constitution de la FIFA afin de pouvoir participer aux tournois et compétitions des membres de la FIFA.
Parmi les plaintes de la FIFA, la principale concerne un amendement qui a privé la Fédération iranienne de football de son indépendance, consacrant essentiellement l'ingérence du gouvernement dans le football iranien. Ceci a été spécifiquement mentionné dans la lettre de la FIFA à la fédération iranienne.
La lettre disait que les amendements de la fédération de football de la République islamique d'Iran (IRFF) "compromettraient" le respect par l'Iran des articles 14 et 19 des statuts de la FIFA qui "stipulent que toutes les associations membres sont tenues de gérer leurs affaires de manière indépendante et sans influence indue de tiers. Par exemple, la présence du ministre des sports en tant que membre à part entière de l'assemblée générale de l'IRIFF placerait l'IRIFF en violation directe des obligations susmentionnées telles qu'elles sont énoncées dans les statuts de la FIFA."
La FIFA a décrit les amendements de la Fédération iranienne de football à ses statuts comme "un pas dans la mauvaise direction". En ce qui concerne les amendements aux statuts et le délai du 5 juin, la FIFA a déclaré : "Nous estimons qu'un manquement à cette directive entraînerait la soumission de la question aux organes compétents de la FIFA pour une action ultérieure". La lettre se termine en disant que la FIFA est prête à aider si la fédération a besoin d'une aide supplémentaire sur la question.
Que signifie donc la suspension de la FIFA pour la Fédération iranienne de football et le football iranien ?
La charte de la FIFA stipule que tant qu'une fédération nationale n'aura pas apporté les modifications nécessaires à sa charte pour la mettre en conformité avec les exigences de la FIFA, tous les professionnels du football concernés, y compris les joueurs, les dirigeants, les clubs et les fonctions affiliées, seront interdits de pratiquer ce sport au niveau international, et les ligues nationales seront également frappées d'interdiction. Les athlètes qui jouent à l'étranger et qui ont besoin d'une carte internationale de transfert pour jouer ne seront pas autorisés à pratiquer ce sport dans un contexte international.
Nouvelle suspension
La Fédération iranienne de football a été suspendue en 2006 en raison de "l'ingérence du gouvernement dans les affaires du football iranien". Mohsen Safaei Farahani, homme politique réformateur et président de la Fédération iranienne de football de 1998 à 2002, a accepté de diriger un conseil transitoire mis en place pour rédiger une nouvelle constitution et ramener l'Iran dans le football international.
Safaei Farahani a fait l'objet d'attaques répétées et le journal Kayhan l'a qualifié d' "agent infiltré" et de "marionnette occidentale" en 2006 et 2007. Dans une interview accordée en 2014, Safaei Farahani a déclaré au journal Iran-e Varzeshi : "Le jour où Sepp Blatter m'a appelé pour accepter l'offre du comité de transition, je savais que je serais traité de traître dans mon propre pays. Mais si je n'avais pas accepté, une équipe de trois membres, composée d'experts français, britanniques et italiens serait venue en Iran."
Depuis lors, des responsables de la FIFA se sont rendus à plusieurs reprises en Iran pour évaluer son respect des règles de la FIFA, notamment le droit des femmes d'assister à des matches dans les stades.
L'ancien président Mahmoud Ahmadinejad s'est également exprimé contre la crise de la FIFA. "Des agents de la précédente fédération de football nous sabotent, nous et le peuple", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision de la République islamique d'Iran. "Nous allons bientôt révéler qui ils sont".
Safaei Farahani a finalement conclu un accord, mais il a dû faire certaines concessions au gouvernement iranien pour ce faire.
Maintenant, un nouveau conseil transitoire devra être mis en place, mais Safaei Farahani a depuis longtemps exprimé son refus de s'impliquer à nouveau dans la politique du football iranien, et il ne serait pas non plus le bienvenu au gouvernement.
Ce conseil doit commencer à travailler avec effet immédiat. Dans le cas contraire, les footballeurs, managers et entraîneurs iraniens ne pourront pas participer à la Ligue des champions asiatique et, plus important encore, ils manqueront les autres matchs de qualification pour la Coupe du monde, ce qui signifie non seulement des occasions manquées, mais aussi une énorme dévastation pour les clubs, les joueurs et leurs supporters iraniens.
Source : IranWire
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