Pendant le massacre de l’été 1988, les autorités du régime iranien ont massacré plus de 30 000 prisonniers politiques. La plupart des victimes étaient des membres et des sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI).
La Résistance iranienne a lancé un mouvement de recherche de la justice en 1988 et a depuis tenté de mobiliser la communauté internationale pour que le régime rende compte de ce crime contre l’humanité. Ce mouvement a atteint un nouveau pic en 2016 après que la dirigeante de la Résistance iranienne a eu demandé une enquête internationale sur ce crime odieux.
Voici les faits marquants de l’attention internationale portée au drame de 1988 au cours des trois dernières années :
Les rapporteurs spéciaux de l’ONU qualifient le massacre de 1988 en Iran de « crimes contre l’humanité »
Sept experts des Nations Unies en matière de droits humains ont écrit une lettre au régime des mollahs, soulignant que le massacre de milliers de prisonniers politiques en 1988 pourrait constituer un « crime contre l’humanité ».
La lettre des rapporteurs spéciaux, en date du 3 septembre 2020, a été rendue publique par l’ONU le 9 décembre 2020.
Elle appelle Téhéran à poursuivre les auteurs du massacre de 1988. Elle ajoute que si Téhéran continue à refuser de respecter ses obligations en vertu du droit international de la personne humaine, les experts de l’ONU appellent la communauté internationale à lancer sa propre enquête sur le massacre « notamment en commanditant une enquête internationale ».
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Les États-Unis exhortent la communauté internationale à mener une enquête indépendante sur le massacre de 1988
Par ailleurs, le secrétaire d’État adjoint à la démocratie, aux droits de l’homme et au travail, Robert A. Destro, a souligné le soutien de son gouvernement à l’appel à la justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran, lancé par les rapporteurs spéciaux des Nations unies.
« Les États-Unis se font l’écho à l’appel des Nations unies en faveur d’une enquête indépendante sur les disparitions massives et les exécutions sommaires en Iran en 1988, bien que l’implication présumée des hauts fonctionnaires actuels rende très improbable le fait que le régime mène lui-même une enquête », a-t-il écrit sur Twitter, soulignant le refus certain membres du régime d’enquêter sur leur propre crime.
En outre, les disparitions forcées de milliers de dissidents politiques perpétrées par Téhéran, dans ce qui est devenu le massacre de 1988, se poursuivent sans relâche, alors que les mollahs continuent de dissimuler le sort des victimes et le lieu où se trouvent leurs sépultures, a annoncé le Département d’Etat américain le 30 août 2020.
Le Bureau de la démocratie, des droits de l’homme et du travail du Département d’Etat américain a déclaré dans un Tweet : « Les disparitions forcées perpétrées par l’Iran dans le cadre des activités de ses soi-disant « commissions de la mort » de 1988, visant des milliers d’opposants politiques, se poursuivent sans relâche, alors que Téhéran continue de dissimuler le sort des personnes disparues et le lieu où ils se trouvent. »
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Le Secrétaire général des Nations unies s’inquiète à propos des difficultés rencontrées par les membres des familles des victimes du massacre de 1988
Le 26 février 2018, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré au Conseil des droits de l’homme :
« Le HCDH a continué à recevoir des lettres de familles de victimes qui ont été sommairement exécutées ou ont disparu par la force lors des événements de 1988. Le Secrétaire général reste préoccupé par la difficulté qu’ont eue les familles à obtenir des informations sur les événements de 1988 et par le harcèlement de ceux qui continuent de réclamer des informations complémentaires sur ces événements. »
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Amnesty International publie un rapport sur le massacre de 1988 intitulé « SECRETS ENSANGLATES »
Amnesty International a publié un rapport détaillé le 4 décembre 2018, après avoir interrogé de nombreux survivants du massacre de 1988 et des membres des familles des victimes. Ce rapport était intitulé « Secrets ensanglantés ».
« Entre juillet et septembre 1988, les autorités iraniennes ont fait disparaître par la force et exécuté de manière extrajudiciaire des milliers de dissidents politiques emprisonnés en secret et ont jeté leurs corps, la plupart du temps dans des fosses communes sans épitaphes. Depuis lors, les autorités ont traité ces assassinats comme des secrets d’État, tourmentant les proches des victimes en refusant de leur dire comment et pourquoi leurs proches ont été tués et où ils sont enterrés. Aucun responsable n’a été traduit en justice et, dans certains cas, les personnes impliquées occupent ou ont occupé des postes de haut rang en Iran. Ce rapport exhorte les Nations unies à mettre en place une enquête indépendante pour aider à traduire en justice les responsables de ces crimes odieux », peut-on lire dans le rapport.
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Le Congrès américain adopte une loi reconnaissant le massacre de 1988 en Iran
Le 26 avril 2018, la Chambre des Représentants des Etats-Unis a adopté la loi sur les droits humains et la prise d’otages en Iran (H.R. 4744). Le texte fait référence au massacre de milliers de prisonniers politiques en Iran en 1988
Le paragraphe 7 de la section 2, point (a), stipule : « Pendant quatre mois en 1988, le régime des mollahs a procédé à des exécutions barbares de milliers de prisonniers politiques par pendaison et peloton d’exécution pour refus de renoncer à leurs affiliations politiques et, dans certains cas, pour possession de tracts politique, y compris des prisonniers d’opinion, des adolescents et des femmes enceintes. Dans une cassette audio récemment divulguée, feu Hussein Ali Montazeri, un grand ayatollah qui a été le principal adjoint de l’ancien Guide Suprême Khomeiny, a déclaré que les exécutions de masse de 1988 étaient « le plus grand crime commis par la République islamique, pour lequel l’histoire nous condamnera ».
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La société civile exhorte l’ONU à lancer une mission d’enquête sur le massacre de 1988 en Iran
Le 1er février 2018, une audience de la société civile à Genève a entendu des témoins et des experts juridiques et a proposé un jugement sur le massacre des prisonniers politiques en Iran en 1988. Cette audience, la première du genre organisée par des ONG à Genève, a demandé aux Nations unies d’agir immédiatement pour faire face à la vague actuelle d’arrestations et d’assassinats massifs dans les prisons iraniennes à la suite des récentes manifestations antigouvernementales.
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Le Haut-Commissaire des Nations Unies demande à son bureau d’examiner plus en profondeur le massacre de 1988 en Iran
Zeid Ra’ad Al Hussein, alors Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré qu’il avait demandé à son bureau de mener une enquête plus approfondie sur le massacre des prisonniers politiques en Iran en 1988.
Il a répondu aux questions via une session de questions-réponses sur Twitter le 10 décembre 2017, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, précisant qu’il avait récemment été informé de la question.
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Le rapporteur spécial des Nations unies attire l’attention sur le massacre de 1988 en Iran
Dans son dernier rapport, l’ancien Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran a fait de nombreuses références au massacre des prisonniers politiques de 1988 en Iran, soulignant que les familles des victimes ont le droit de connaître la vérité sur ces événements et le sort de leurs proches sans risquer des représailles.
Le rapport de feu Asma Jahangir (A/72/322) a été transmis à l’Assemblée générale des Nations unies par le Secrétaire général António Guterres le 14 août 2017.
« Entre juillet et août 1988, des milliers de prisonniers politiques, hommes, femmes et adolescents, auraient été exécutés en vertu d’une fatwa émise par le Guide Suprême de l’époque, l’Ayatollah Khomeiny. Une commission de trois hommes aurait été créée afin de déterminer qui devait être exécuté. Les corps des victimes auraient été enterrés dans des tombes sans épitaphes et leurs familles n’auraient jamais été informées du lieu où elles se trouvaient. Ces événements, connus sous le nom de massacres de 1988, n’ont jamais été officiellement reconnus. En janvier 1989, le représentant spécial de la Commission des droits de l’homme sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran, Reynaldo Galindo Pohl, a exprimé son inquiétude face au « déni global » des exécutions et a appelé les autorités iraniennes à mener une enquête. Une telle enquête n’a pas encore été dilligentée », peut-on lire dans une partie du rapport.
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Amnesty International : La profanation du site d’une fosse commune détruirait des preuves médico-légales cruciales du massacre de 1988
Dans une annonce faite le 1er juin 2017, Amnesty International a mis en garde contre la profanation par les mollahs d’un site de charniers à Ahvaz, dans le sud de l’Iran.
Selon Amnesty, « au moins 44 personnes qui ont été exécutées de façon extrajudiciaire sont enterrées sur ce site. Amnesty a averti que la profanation de ce site de charniers « détruirait des preuves médico-légales vitales et ferait capoter les possibilités d’obtenir justice pour les massacres de prisonniers qui ont eu lieu dans tout le pays en 1988, ont déclaré Amnesty International et le Mouvement de Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran ».
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Le Mouvement de justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran publie deux rapports et des preuves du massacre
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