mercredi 19 décembre 2012

L'avenir pour nous est un Iran libre, un Iran démocratique – Alejo Vidal Quadras



CNRI – « Beaucoup d'entre nous dans ce Parlement partagent les objectifs et les valeurs du CNRI et de l'Ompi. Nous pensons que leur position dans cette opposition aux mollahs s'est avérée très démocratique et ils ont toujours été prêts à payer le prix fort pour la liberté en Iran. Le fait qu'ils aient payé un lourd tribut les a rendus crédibles », a déclaré Alejo Vidal Quadrras le 12 décembre à Strasbourg.
Le vice-président du PE s’exprimait dans la réunion de clôture des Amis d’un Iran Libre pour 2012 au Parlement européen. Voici les moments forts de son intervention :
L’assemblée plénière était très liée à l'Iran et au Prix Sakharov décernés à deux représentants de la société civile. Aujourd'hui, c'est l'occasion de nous rencontrer avant la fin de 2012. Donc, je pense qu'il serait bon de faire un petit résumé des événements de l’an dernier.
Beaucoup d'entre vous se souviennent sans doute qu’à cette époque, l'année dernière, nous étions très inquiets en raison de la date butoir imposée par Maliki et le gouvernement irakien pour fermer le camp d'Achraf. Nous avons lancé une campagne internationale majeure avec une pétition qui a été signée par plus de 400 parlementaires européens demandant de reporter la date butoir. Des pétitions similaires ont circulé dans les parlements nationaux à travers le monde. De nombreuses personnalités éminentes, des ONG et beaucoup de gens ont soutenu la cause.
Cette année, nous avons assisté à une décision très difficile mais courageuse de la direction du CNRI, notre bonne amie Madame Maryam Radjavi, qui a demandé aux résidents d'Achraf de partir dans un camp appelé ironiquement Liberty près de l'aéroport de Bagdad. À l'heure actuelle plus de 3100 personnes sont parties à Liberty et environ une centaine demeure à Achraf pour s'occuper des biens qui restent là-bas.
Selon le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, le camp Liberty est en fait une prison. Les résidents n'ont pas la liberté de mouvement. Ils n’ont pas accès à des avocats, le camp est entouré de très hauts murs ; il y a une présence policière intensive à l'intérieur du camp et beaucoup de problèmes d'infrastructure, l’eau, l’électricité, les égouts, qui n'ont pas été résolus.
Il y a aussi un signe de la cruauté du gouvernement irakien qui est la torture psychologique, parce que la personne en charge du camp Liberty est le colonel Sadegh, qui est celui qui a mené les massacres à Achraf en 2009 et 2011 qui ont fait plus de 40 tués. Donc, l'homme qui a mené ces massacres est l'homme en charge du camp Liberty. Je tiens à vous rappeler que le colonel Sadegh est poursuivi par la justice espagnole en vertu du principe de la compétence universelle.
Nous sommes préoccupés par la vision biaisée à Achraf et à Liberty de la MANUI et de l'envoyé de l'ONU M. Martin Kobler. Beaucoup d'entre nous avons été en contact avec M. Kobler en toute bonne foi dès les premières semaines qu'il a pris en charge le dossier d'Achraf. Nous pouvons dire maintenant que M. Kobler a suivi et poursuit un agenda politique qui n'est pas neutre ni impartial. Nous pensons que le Secrétaire général doit nommer un autre émissaire parce que M. Kobler comme je l'ai dit, est tout à fait partial et il serait bon d'avoir un envoyé sans préjugés à la place de M. Kobler. Nous nous sommes adressés plusieurs fois avec le Secrétaire général pour le lui demander.
Nous demandons également à Mme Ashton d'exhorter l'Irak pour mettre fin aux restrictions à Liberty et de le déclarer comme un camp de réfugiés. Actuellement, ce n'est pas un camp de réfugiés, c’est un camp de concentration, c’est une prison, c’est pourquoi il devrait être officiellement appelé un camp de réfugiés.
Les Etats-Unis, l'Union européenne et les Nations Unies ne devraient pas permettre le pillage des biens des résidents d'Achraf par le gouvernement irakien et devraient inviter les autorités irakiennes à en permettre la vente car il s’agit du fruit du travail de milliers de les personnes pendant plus de 25 ans. Cela vaut des centaines de millions et ces biens ont des propriétaires et les droits de propriété doivent être respectés.
Le plus grand événement politique pour l'opposition iranienne en 2012 a été la décision prise par le département d'État américain de retirer l'opposition démocratique iranienne de la liste terroriste. Il s’agit d'une avancée politique majeure et elle a été acquise par les efforts inlassables des membres et des partisans de la Résistance iranienne et par la collaboration et le sacrifice des résidents d'Achraf.
Nous devons féliciter Mme Radjavi pour cette décision difficile mais courageuse et lui exprimer notre gratitude pour son leadership dans des circonstances difficiles. Nous espérons que les Etats-Unis compenseront les torts causés par cette désignation qui était illégitime dès le départ et qui a contribué à bloquer la route pour un changement de régime en Iran. Le fait d'être sur la liste noire a eu des conséquences. J’ose dire que le fait de figurer sur cette liste a eu un coût en vies humaines et ce n'est pas quelque chose que nous pouvons prendre à la légère. Les Etats-Unis devraient y réfléchir et penser à une indemnisation équitable du CNRI.
Aujourd'hui, après le printemps arabe, nous voyons une escalade des extrémismes dans la région. Regardez la situation de l'Egypte, par exemple, et les alternatives démocratiques souffrent d'une sorte de fondamentalisme et de tous ces facteurs ont une source et la source est à Téhéran.
Certains d'entre nous ont dit cela quand le printemps arabe a commencé et certains ont dit « oh la démocratie est arrivée en Afrique du Nord, nous vivons dans le meilleur des mondes ». Certains d'entre nous ont immédiatement été accusés de pessimisme et nous avons dit être prudents parce que le régime des mollahs ne serait pas passif dans ces circonstances, il allait essayer d'obtenir quelque avantage dans cette situation et c’est ce qu’il le fait. La situation en Egypte et dans d'autres pays le prouvent.
Donc, nous avons un autre problème maintenant, l'influence du régime iranien qui est claire en Irak et qui s'étend maintenant au reste de la région. Parfois, nous devrions réfléchir à notre politique étrangère, parce que certaines questions sont élémentaires. Ma question est de savoir pourquoi nous avons, ainsi que les États-Unis et nos alliés, pris de telles décisions et tombons toujours dans les mêmes pièges et voulons toujours complaire aux méchants ? C'est très décevant.
Mais regardons vers l'avenir et l'avenir pour nous est un Iran libre, un Iran démocratique. Beaucoup d'entre nous dans ce Parlement partagent les objectifs et les valeurs du CNRI et de l'Ompi. Nous pensons que leur position dans cette opposition aux mollahs s'est avérée très démocratique et ils ont toujours été prêts à payer le prix fort pour la liberté en Iran. Le fait qu'ils aient payé un lourd tribut les a rendus crédibles.
Le leader historique de l'OMPI Massoud Radjavi était en prison pendant sept ans à l'époque chah, plusieurs membres de sa famille ont été tués par le régime. Mme Radjavi elle-même a perdu deux sœurs dans ce combat.  Donc personne ne peut demander plus à un leadership. Rien ne peut remplacer les vies perdues au cours de ces années de répression. Nous devons nous accrocher à l'espoir que l'Iran sera libéré de la tyrannie et que ses habitants vivront dans la paix et la démocratie. Nous allons bien sûr continuer à travailler, en tant que vos amis, pour atteindre ces objectifs.
L'expérience de toutes ces années a prouvé qu'il n'y a qu'un chemin, nous devons persévérer, nous devons être constants, nous devons être déterminés et à la fin les choses se feront. Je me souviens que la sortie de liste des Etats-Unis semblait presque impossible, mais c'est arrivé. Pourquoi est-ce arrivé ? Cela ne s’est pas fait parce qu'un jour, tout à coup, Hillary Clinton, a vu la lumière de la vérité.  Non, c'est arrivé à cause de la pression constante que nous et beaucoup d'autres avons exercée pendant de nombreuses années et ce conjointement avec le sacrifice des résidents d'Achraf. Cette année, nous avons beaucoup de raisons de nous réjouir, comme la radiation, et d’autres qui sont une source de grande préoccupation, comme la situation à Liberty. Mais il faut continuer à se battre pour les choses auxquelles nous croyons.
Je vous souhaite à tous un Joyeux Noël.

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