vendredi 7 novembre 2014

Vidéo - discours courageux de la militante Narguesse Mohammadi sur la tombe du jeune blogueur Sattar assassiné en Iran

CNRI - La militante Narguesse Mohammadi a été convoquée à la deuxième chambre d'instruction du parquet de Téhéran, a rapporté le site de la "Ligue des défenseurs des droits de l'Homme en Iran". Mme Mohammadi, vice-présidente de l'ONG, doit se rendre le 8 novembre à la prison d'Evine où est situé le parquet. (vidéo)
Cette convocation semble être en lien avec les propos qu'elle a tenus le 30 octobre dans d'une cérémonie à l'occasion du deuxième anniversaire du meurtre, sous la torture, du jeune blogueur Sattar Behechti à la prison d'Evine. 
 Lors de cette cérémonie, qui s'est tenue sur la tombe de Sattar en compagnie de sa mère et des amis des droits de l'homme, Narguesse Mohammadi a déclaré au sujet des tortures subies par le vaillant blogueur: "Comment se fait-il que les députés du Majlis brandissent une loi pour "ordonner le bien et pourfendre le mal" (une expression coranique instrumentalisée par les mollahs pour appliquer le code vestimentaire restrictif), mais cela fait deux ans que cette mère gémit sur cette tombe en disant Sattar, Sattar! Comment se fait-il qu'aucun de ces pourfendeurs du mal n'en dit mot?"
Elle a ajouté: "Quel mal plus grand que de tuer un innocent comme Sattar, comme Hoda Saberi, comme Haleh Sahabi, comme Neda Agha-soltan, comme Sohrab A'arabi et des milliers et des milliers d'autres? Est-ce que la société humaine connaît un mal plus grand? Pourquoi donc vous ne le pourfendez pas? Pourquoi les tribunaux n'instruisent pas ces meurtres?"
Avec d'autres militants et militantes des droits de l'homme, Narguesse Mohammadi avait également participé le 22 octobre dans une manifestation devant le Majlis contre les attaques à l'acide visant les femmes à Ispahan et ailleurs en Iran.
Radio Farda a rapporté qu'une des participantes à cette manifestation, Mahdieh Golrou, membre de la "Ligue civile des femmes" a été arrêtée le 26 octobre à son domicile. Une autre militante féministe, Maryam Sadat Yahyavi, vient pour sa part d'être arrêtée le 3 novembre.
Après avoir rencontré Catherine Ashton, l'ancienne chef de la diplomatie européenne en visite à Téhéran le 8 mars 2014, Narguesse Mohammadi a été convoquée et interrogée au parquet d'Evine et reçu une interdiction de sortir du territoire. Catherine Ashton avait rencontré, à l'occasion de la Journée de la femme, plusieurs militantes féministes, notamment Narguesse Mohammadi et Gohar Echghi, ainsi que la mère de Sattar Behechti à l'ambassade d'Autriche à Téhéran.
Nargesse Mohammadi avait été arrêtée en 2011 et condamnée à 11 ans de prison sous le chef d' "association et conspiration contre la sécurité nationale", " propagande contre l'État", " appartenance à la ligue des défenseurs des droits de l'homme". Sa peine a ensuite été commuée à six ans de prison en exil à Zanjan. Mais son état de santé s'étant dangereusement aggravé, elle a finalement pu sortir en août 2012 avec une caution de $200 000.
Narguesse Mohammadi a également condamné la récente vague d’attaques à l’acide contre les femmes par des bandes criminelles affiliées au pouvoir dans les villes d’Ispahan, Kermanchah et Téhéran.
Sattar Behechti est décédé en novembre 2012 à la prison d'Evine après avoir été brutalement torturé par les agents du régime pour ses billets intrépides dénonçant les exactions et la démagogie des clans du régime et leur prétendue "modération".
 Discours de la militante Narguesse Mohammadi sur la tombe du jeune blogueur Sattar assassiné en Iran

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