vendredi 23 juin 2017

Flambée des manifestations des escroqués en Iran - vidéo

 « Les établissements financiers ont une influence politique et des arrières puissants qui leur permettent de contourner la loi » 
 Un haut responsable du régime : 
Des milliers de personnes escroquées par les établissements financiers affiliés au Corps des Gardiens de la Révolution iraniens (CGRI/Pasdaran), à la milice du Bassidj, à la Police et au pouvoir judiciaire, ont poursuivi leurs manifestations mercredi 21 juin dans les villes de Téhéran, Machhad (nord-est), Babol et Racht (nord), Abhar et Ardebil (nord-ouest) et Ahwaz (sud-ouest).

À Téhéran, 3000 détenteurs de compte à la Caisse d’Épargne Caspienne, se sont d’abord rassemblée devant les bâtiments qui abrite le bureau d’Hassan Rohani, le président du régime, avant de commencer sa marche de l’avenue Pasteur à la place Enghelab. Les manifestants s’en sont pris dans leurs slogans au gouvernement dit modéré et impliqué dans ces escroqueries. « Le gouvernement modéré nous a vidé les poches ! », reprenait la foule, avant de cibler dans ses mots d’ordre, Valyullah Saïf, le PDG de la Banque centrale, à qui elle reproche d’avoir donné carte blanche à ces Caisses d’Épargne. Les manifestants chantaient : « PDG de la Banque centrale, suffit la duperie », « l’Iran est devenu une mafia », « protéger les voleurs c’est trahir le Coran », « notre argent est notre droit ».
En même temps, à l’aéroport de Téhéran (Mehrabad), les fonctionnaires de la Compagnie aérienne de l’Iran qui avaient déposé leur fonds à la Caisse d’Épargne Caspienne pour construire des bâtiments, ont manifesté devant les succursales de cet établissement.
À Ahwaz les escroqués ont fermé à la circulation l’avenue reliant la Place Sa’ât de celle de Falakeh Danechgah« Si notre problème n’est pas résolu, Ahwaz verra la fin du monde », menaçaient notamment les manifestants. Plusieurs blindés de la police ont été dépêchés sur place pour disperser la foule.
À Machhad, rassemblée devant le Parquet, une foule en colère implorait le 12ième Saint des chiites (Mahdi) de « déraciner le mal ».  Les manifestants ont également ciblé dans leurs slogans, Valyullah Saïf, le PDG de la Banque centrale, allant jusqu’à appeler à « l’exécution de Saïf, l’incompétent » !
La veille, des manifestations similaires ont eu lieu dans le sud du pays, dans les villes de Chiraz, Ahwaz, Masjed-Soleiman et Omidieh, ainsi qu’à Pars-Abad dans le nord-ouest et à Machhad, dans le nord-est de l’Iran.
Dans une réaction à cette vague de protestation, un expert en économie du pouvoir en place a affirmé : « nous seront en face d’une situation très délicate »« Ceux qui ont monté ces établissements financiers ont une influence politique et des arrières puissantes qui leur permettent de contourner la loi », a ajouté Hatami Yazdi qui a précisé que ces établissements « ont établi des succursales un peu partout dans le pays et ouvert des comptes sans aucune permission légale ».   
« L’un des premiers établissements de ce type a été la Caisse Ghavamin qui était affiliée à la police nationale. La Banque centrale disait qu’elle ne pouvait pas contrecarrer les opérations de cet établissement, sans fermer d’abord les portes de la Police », indique Yazdi qui a également précisé que la Caisse Mizan appartenait à des haut-responsables de la Justice.
« Il y a une multitudes de pôles de pouvoir qui ne respectent pas la loi et qui s’en moquent », ajoute cet expert en économie qui explique que tous ces établissements « ont été monté et agissent toujours grâce à des soutiens politiques ».
Beaucoup de ces établissements ont choisi le nom de Caspienne« parce que ce dernier été protégé par le pouvoir judiciaire » affirme-t-il avant de mettre en garde toutes les banques du pays de « connaître le même sort dans le deux à trois ans à venir ». « Nous seront en face d’une situation très délicate » a prédit cet expert qui a tenu ces propos lors d’une interview diffusée le 20 juin par la Télévision d’État Shabake-Khabar.
Le même expert avait précisé un mois auparavant que « ces établissements financiers et ces Caisses d’Épargne ont des arrières puissants qui ont les moyens de modifier la politique du Conseil de l’argent et des crédits » (le journal Eghtessad-News, 20 mai 2017). 

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