lundi 26 juin 2017

La majorité du Parlement italien exige que soit demandé des comptes aux auteurs du massacre de 1988 en Iran

 À l’approche du grand congrès de l'opposition iranienne à Paris, la majorité du Parlement italien a publié un communiqué demandant la poursuite en justice des auteurs du massacre des prisonniers politiques en 1988 en Iran.
Cette tuerie à grande échelle, mené sous les ordres de l'ancien Guide du régime, Ruhollah Khomeiny, est considéré par les ONG comme un crime contre l'humanité.
Le communiqué de la majorité du Parlement italien porte la signature du vice-président du parlement, de cinq ministres adjoints, quatre anciens ministres, deux secrétaires généraux de partis et des dizaines de présidents et vice-présidents de diverses commissions du Parlement italien.
La liste comprend :

Maurizio Lupi, ancien ministre des Transports
Barbara Pollastini, ancienne ministre des Affaires féminines
Stefania Prestigiacomo, ancienne ministre de l'Environnement
Gianfranco Rotondi, ancien ministre de la Planification
Luigi Di Maio, vice-président de la Chambre des députés au Parlement italien
Simone Baldelli
Stefano Dambruoso
Ferdinando Adornato
Caterina Pes
Davide Caparini
Giulio Cesare Sottanelli, membre du Conseil d'administration du Parlement italien
Francesco Boccia, président de la Commission du budget
Maurizio Bernardo, président de la Commission financière
Guglieelmo Epifani, président de la Commission de la production
Luca Sani, président de la Commission de l'agriculture

Texte:
Dernièrement, à mesure que les exécutions arbitraires augmentaient en Iran, de nouveaux détails sur le massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988 ont été révélés et ont laissé la société iranienne en état de choc.
Le 15 août 1988, le fichier audio de la réunion entre l’adjoint de Khomeiny à l’époque, l'ayatollah Hossein Ali Montazeri, avec quatre responsables du pouvoir judiciaire et du renseignement impliqués dans le massacre à Téhéran, dévoile des détails choquants du plus grand massacre de prisonniers politiques après la Seconde Guerre mondiale.
L'un de ces quatre membres de la « Commission de la mort » était Mostafa Pour-Mohammadi, actuel ministre de la Justice de Rohani, et un second individu, Ebrahim Raïssi, était Procureur général jusqu'à il y a quelques mois, avant d’être récemment nommé par le Guide Suprême iranien, Ali Khamenei, à la tête de l'une des plus grandes institutions politico-économiques du gouvernement. Raïssi a également été évoqué comme un candidat pour devenir le prochain Guide Suprême du régime.
33 700 prisonniers politiques ont été massacrés en 1988, selon l'ancien vice-ministre du Renseignement du régime.
« Tous les individus dans les prisons à travers tout le pays qui continuent de soutenir l'Organisation des Moudjahidine du Peuple d'Iran (OMPI/MEK) sont condamnés à mort, selon la fatwa de Khomeiny. Tout individu ayant soutenu l’OMPI/MEK, quel que soit le stade de sa peine, doit être exécuté. Anéantissez les ennemis de l'Islam immédiatement », a-t-il écrit.
L’ayatollah Montazeri a écrit trois lettres de protestation contre Khomeiny et la Commission de la mort. « Tuer des milliers de personnes en l’espace de quelques jours provoquera un tollé. L’OMPI est une idée, une idéologie, qui sera renforcée en tuant ses fidèles », a-t-il déclaré.
Bon nombre de ceux qui ont été exécutés avaient été condamnés à des peines d'emprisonnement et purgé leurs peines. Certains avaient même fini de purger leurs peines. Un grand nombre de ceux qui ont été exécutés étaient des prisonniers libérés ou des membres de la famille de l’OMPI qui ont été encore une fois arrêtés après la fatwa de Khomeiny.
Des commissions de la mort ont été créées à Téhéran et dans de nombreuses autres villes (plus de 70 villes). Amnesty International et de nombreuses autres organisations internationales de défense des droits de l’homme ont qualifié ce massacre en tant que « crime contre l'humanité ».
Le silence face à ces meurtres horribles et l'impunité dont jouissent actuellement les auteurs, qui sont à de hautes fonctions politiques, sécuritaires ou judiciaires, les encourage à poursuivre leurs crimes.
À cette fin, nous appelons le gouvernement italien à :
Premièrement, condamner fermement le massacre de 1988 et conditionner toute relation avec l'Iran à un arrêt de toutes les exécutions.
Deuxièmement, demander au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, au Conseil des droits de l'homme, à l'Assemblée générale et au Conseil de sécurité de l’ONU d’inscrire à leur ordre du jour le lancement d’une enquête internationale au sujet de ce crime terrible et de traîner ses auteurs devant la justice. »

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