dimanche 18 juin 2017

Iran – Protestations ouvrières dans plusieurs villes - vidéo

 Répression des villageois et des mineurs de la ville de Takab
Le 15 juin, les mineurs de la mine d’or du village Agh’Dareh, proche de la ville de Takab, dans le Département de l’Azerbaïdjan occidental (nord-ouest), accompagnés des habitants de ce village, ont subi l’assaut des forces de l’ordre, dans leur vingtième jour de sit-in. Plusieurs villageois, dont des femmes, ont été blessés dans la charge policière. D’autres ont été arrêtés.
Les mineurs et les villageois protestaient contre le chômage, les conditions précaires de vie, des contrats saisonniers injustes, ainsi que la démolition des terrains agricoles par les engins de chantier de la mine d’or. Dans les jours précédents, les agents des services de renseignements du Corps des Gardiens de la Révolution iraniens (CGRI-pasdaran) avaient averti les protestataires qu’ils allaient être accusés d’avoir « agi contre la sécurité nationale » s’ils continuaient leur mouvement.

En juin 2016, la justice des mollahs avait prononcé une peine de 30 à 100 coups de fouet, plus une amende de 500.000 tomans (équivalent de 140.000$) pour 17 mineurs dont le seul délit était d’avoir protesté contre leur licenciement.
La mine de Takab est la deuxième mine d’or de l’Iran, l’une des plus importante du Moyen-Orient, qui appartient au CGRI. Ce dernier refuse de signer des contrats de travail à durée indéterminée (CDI) et emploie les mineurs avec des contrats de travail temporaires qui est une forme d’esclavage au 21e siècle. De plus le CGRI licencie les mineurs indigènes pour les remplacer par des mains-d’œuvre venus des autres régions et prêts à travailler avec des salaires biens inférieures, à cause de la pauvreté dans laquelle ils se trouvent. Les mineurs sont démunis des minimums d’équipements de sécurité requis pour un tel travail (comme le masque) et beaucoup d’entre eux ont été atteint de tuberculose.
Le 15 juin encore, les travailleurs de la mine de charbon de Zarand du Département de Kerman (sud) se sont rassemblés sur la route de Masjed’é-Abulfadhl qu’ils ont fermé à la circulation, pour protester contre le non-paiement de leurs salaires et indemnisations.
Les 13 et 14 juin, ce sont les travailleurs de la mine de Pabdanan, dans le sud de Zarand, qui ont protesté contre le retard de 6 mois à un an, dans le paiement de leurs salaires. Ces derniers protestaient également contre le licenciement d’une trentaine de mineurs au cours des protestations de l’an dernier.
Le 14 juin, les travailleurs de la mine de cuivre de Sartchechmeh (à 50km au sud de la ville de Rafsandjan, dans le sud), engagé par contrat à durée déterminée à objet défini, ont manifesté devant le bâtiment administratif, contre la durée limitée de leur contrat (2mois) et contre la diminution de leurs droits.
Le mois dernier, suite à l’explosion de la mine de Yourt, dans le Département de Golestan (nord) qui avait coûté la vie à 43 mineurs, Homayoun Hachemi, un député du Majlis (Parlement), avait dit : « Dans mon district électoral, il y a 100 mine qui ont une situation plus précaire que celle de Yourt. J’ai averti à maintes reprises les ministres concernés, sans qu’ils fassent quoi qu’il soit… Dans certains de ces mines, les salaires des mineurs n’ont pas été payés depuis 22 mois. De plus, au cours du mois dernier, 200 mineurs ont été licenciés » (propos repris le 9 juin, par l’Agence estudiantine de presse iranienne, ISNA).
En même temps, les protestations ouvrières continuent dans les villes iraniennes :
Le 15 juin, 500 travailleurs journaliers de la Compagnie de canne à sucre de Haft-Tapeh, dans le Département du Khouzistan (sud) ont fait grève en occupant les lieux en signe de protestation contre le non-paiement de leurs salaires.
Le même jour, les travailleurs de la Fabrique de briques industrielles Fadak de la ville de Galougah, dans le Département de Mazandaran (nord) se sont rassemblés encore, après quelques jours de manifestation, devant le gouvernorat en signe de protestation contre la coupure de gaz. Cette coupure due au non-paiement des factures de gaz par l’usine a arrêté le cycle de la production et les travailleurs risquent de se trouver au chômage.
Les autres mouvements de protestation énumérés dans la seule journée du 14 juin sont les suivants :
Le sit-in des travailleurs de la Mairie de Soussanguerd (sud) ;
Manifestation des travailleurs de l’élevage de poisson Karoun de la ville de Chouchtar (sud) contre le manque de garantie professionnelle ;
Manifestation des travailleurs du 2e arrondissement de la Mairie d’Abadan (sud) ;
Manifestation de 300 travailleurs jardiniers temporaires du 8e arrondissement d’Ahwaz (sud) contre le non-paiement des salaires et des indemnisations.
Secrétariat du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI),
Le 17 juin 2017

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