Les mollahs en Iran voient le Mal dans la musique et le Malin dans les femmes. Quand les deux se rejoignent, à savoir des femmes qui font de la musique, le cocktail devient explosif.
C'est pourquoi ils réduisent au maximum les possibilités de concerts de femmes pour des femmes, autant dire à deux villes dans la pratique : la capitale Téhéran et la capitale du Kurdistan iranien Sanandaj.
C'est l'artiste Baran Rezaï qui a confié son amertume à l'agence Ilna devant les refus essuyés en rafales. Elle égrène une longue liste de villes où elle s'est heurtée à un mur de fin de non-recevoir pour chanter devant un public féminin : Racht, Ispahan, Karadj, Kermanchah, Yazd, Chiraz et d'autres encore.
Ce n'est qu'à Téhéran et Sanandaj qu'elle a pu se produire après avoir obtenu une autorisation du ministère de l'orientation dans un cadre de réglementations serrées et restrictives.
Elle relève que si elle a pu se produire à Sanandaj, elle n'a pas pu le faire à Kermanchah, ville voisine, où le responsable qui délivre les autorisations est le même qu'à Sanandaj...
Le régime des mollahs en Iran n'autorise pas les femmes à chanter devant un public mixte, n'autorise pas souvent les orchestres mixtes et n'autorise pas du tout de montrer des instruments de musique à la télévision - ce qui entraine une gymnastique cocasse lors de retransmissions de concerts.
Plus d'une fois des femmes ont été interdites en dernière minute de monter sur scène, ou encore on a vu des agents de la milice ou de la police envahir soudain la scène pour mettre fin à une représentation qui avait pourtant reçu les autorisations nécessaires, sans parler des manifestations de mollahs et déclarations en pleine prière du vendredi interdisant les concerts dans toute une province.
La misogynie et l'inquisition sont deux ennemies de l'art.
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